Avec, entre-autres,
Internal Bleeding,
Disgorge, et
Deeds Of Flesh Lividity fait partie de ces formations américaines qui depuis les années 90, après l'émergence de
Suffocation et
Mortician, ont contribué au développement (et à la reconnaissance) de la scène
Brutal Death
Metal de leur pays.
D'abord projet solo de Dave Kibler (chant/guitare),
Lividity voit le jour à Decatur (Etat de l'Illinois) en 1993.
En 1995, après l'enregistrement de la démo "
Ritual of Mortal Impalement", Dave Kibler recrute le batteur Tommy Davis et le vocaliste Mitch Turner.
Après le départ de Mitch Turner (qui ne sera resté que quelques mois), Dave Kibler et Tommy Davis réenregistrent les titres de "
Ritual of Mortal Impalement" afin de les inclure sur une démo que le groupe partage avec
Morgue Fetus, une formation locale.
Quelques mois après
Lividity devient un véritable groupe avec l'arrivée de Aaron Heath (chant/basse) et de Matt Bishop (guitare).
Fort des ces deux nouvelles recrues
Lividity enregistre en 1996 la démo "
Rejoice in Morbidity" puis, en 1997 avec le nouveau bassiste Mick Smith, le mini album "
Fetish for the Sick".
Sur ces deux enregistrements le groupe, qui délivre un
Brutal Death
Metal à la fois primaire et expéditif (les morceaux sont très courts), réussit cependant à se distinguer des autres formations de ce style grâce à un mélange, détonnant, de vocaux criards (ceux de Dave Kibler) et gutturaux (ceux d'Aaron Heath puis, après le départ de ce dernier, de Matt Bishop) ainsi qu'à des textes mêlant gore et sexe.
Une caractéristique qui décide le label
United Guttural Records (
Deaden,
Rotting) à signer
Lividity (qui a recruté Nick Null après le départ de Tommy Davis) et commercialiser en 1999 l'album live "Show Us Your Tits" avec la démo "
Rejoice in Morbidity" en bonus.
A la fin de cette même année, après avoir délaissé momentanément
Lividity pour
Waco Jesus afin de participer à l'enregistrement de "The
Destruction Of Commercial
Scum", Dave Kibler et Nick
Skull rejoignent Matt Bishop et Mike Smith en studio.
Sur place les quatre musiciens enregistrent "The Age Of Clitorial
Decay", le premier véritable album de
Lividity qui sort au début de l'année 2000.
Composé de neuf titres dont une reprise d'
Impetigo, "The Age Of Clitorial
Decay" voit
Lividity exécuter un
Brutal Death
Metal plus consistant (les morceaux sont plus longs) agrémenté de touches de Goregrind (les borborygmes de Matt Bischop revoient immédiatement aux formations de cette scène) tout en continuant à proposer des textes à la fois gores et salaces (jetez un œil à l'intérieur du livret), à la manière des danois d'
Infernal Torment sur "Man's
True Nature" (1995).
Le 23 juillet 2000 Nick Null succombe à une crise cardiaque (les membres de
Lividity rendent hommage à leur jeune batteur, qui en réalité aurait fait une overdose, dans le livret de la version européenne de "The Age Of Clitorial
Decay" éditée peu après par le label slovaque
Erebos Productions), ce qui entraîne une séparation momentanée du groupe.
En 2002, après avoir recommencé à donner des concerts,
Lividity, dont le line-up se compose de Dave Kibler et Matt Bishop auxquels se sont joints le nouveau James Whitehurst (batterie) et le revenant Aaron Heath (alias Aaron Harper) (basse), décroche un contrat avec
Morbid Records (
Haemorrhage,
Krabathor) et enregistre "...'
Til Only the Sick Remain", son second disque qui sort en juin.
Bénéficiant d'une bonne promotion de
Morbid Records, l'album "...'
Til Only the Sick Remain", sur lequel
Lividity propose un
Brutal Death
Metal dans la lignée de "The Age Of Clitorial
Decay", permet au groupe de partir en tournée en Europe avec
Master et
Damnable (et donc de se faire davantage connaître).
Malgré de bons retours "...'
Til Only the Sick Remain" marque la fin d'une époque pour
Lividity qui va connaître de douloureux changements de line-up.
Tout d'abord c'est Aaron Heath qui quitte le groupe en 2003 (ce dernier est remplacé par Chris Campbell) puis c'est au tour du batteur James Whitehurst d'annoncer son départ en août 2004.
Une décision qui affecte beaucoup Dave Kibler qui, démoralisé, décide de cesser provisoirement toute activité musicale (ce qui a comme conséquence l'arrêt de
Lividity).
Ce n'est que quelques mois plus tard, sous l'impulsion de Matt Bishop qui a demandé au batteur Jordan Varela (qui joue dans
Lust Of Decay, une formation de
Brutal Death
Metal basée en Caroline Du Nord) de venir dans l'Illinois, que les membres de
Lividity se retrouvent pour répéter et donner quelques concerts.
Cependant en 2005, après avoir participé au Fuck The Commerce Festival (Allemagne), suite à une altercation avec les autres musiciens Matt Bishop est remercié par Dave Kibler (Matt Bishop formera peu après les groupes
Human Artifacts et
Horrific Demise).
Ce dernier recrute peu après son vieil ami
Von Young (c'est lui qui a dessiné le logo de
Lividity), le chanteur-guitariste de
Deaden.
Avec ce nouveau membre
Lividity signe avec le petit label Epitomite Productions et sort en mars 2006 "Used,
Abused,
And Left For
Dead", son troisième album.
Si sur ce disque le groupe continue à jouer un
Brutal Death
Metal doté de vocaux gutturaux et criards, ce dernier est cependant très différent de celui de "The Age Of Clitorial
Decay" et "...'
Til Only the Sick Remain".
En effet dès "Raped For Rent", le percutant premier morceau,
Lividity balance un
Brutal Death
Metal plus technique et, surtout, beaucoup plus violent dans une veine proche des formations américaines
Disgorge et
Brodequin.
Ce changement d'orientation, dont l'effet principale est la disparition des touches de Goregrind, se poursuit avec "
Seven 19" et "
Deviant Pleasures", des titres courts et intenses sur lesquels
Von Young et Dave Kibler débitent leurs paroles (et celles écrites par Matt Bishop) qui ont comme sujet, à nouveau, des histoires de meurtres de femmes aussi répugnantes les unes que les autres.
Des textes, qui peuvent choquer certaines personnes, qui font partie de l'identité de
Lividity (ce qui lui a causé quelques problèmes avec des associations féministes) que l'on retrouve tout au long de "Used,
Abused,
And Left For
Dead" avec des morceaux tels que "No Time For Lube" et "
Internal Bleeding Of Virginity".
Bien que les vocaux de
Von Young ne soient pas aussi caverneux que ceux de Matt Bishop, la vitesse à laquelle la nouvelle recrue beugle ses mots est plus qu'impressionnante, tout comme le jeu extrêmement rapide du batteur Jordan Varela.
La production, claire et dynamique, permet au groupe de continuer à appuyer sur l'accélérateur sans pour autant que cela devienne un bouillie sonore inaudible, notamment lorsque ses membres décident de flirter avec le Grindcore sur "
Exhibition Of
Carnage" et surtout "Used,
Abused,
And Left For
Dead", le morceau-titre de l'album dont les premières secondes rappellent le terrible "
The Kill" de
Napalm Death.
Une influence qu'on retrouve encore sur le titre, de quarante sept secondes, "The Urge To Splurge".
C'est cependant avec ces deux brûlots de
Brutal Death
Metal que sont "Bound In
Skin" et "Phallic Beat
Down", que
Lividity clôture cet éprouvant "Used,
Abused,
And Left For
Dead", un disque qui devrait plaire à ceux qui apprécient des groupes comme
Internal Suffering et
Ravager.
Ni meilleur ni moins bon que "The Age Of Clitorial
Decay" et "...'
Til Only the Sick Remain", "Used,
Abused,
And Left For
Dead" permet à
Lividity de retrouver ses fans après quatre ans d'absence.
Si le groupe a beaucoup changé, ce dernier demeure néanmoins une formation incontournable au sein de la scène
Brutal Death
Metal Américaine.
Malgré la qualité des disques enregistrés avec Von Young (Deaden), j'ai néanmoins une préférence pour "The Age Of Clitorial Decay" (2000), qui est l'album de Lividity que j'apprécie le plus, et "...'Til Only The Sick Remains" (2002) avec Matt Bishop aux vocaux.
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