En voulant résumer de manière schématique, et forcément imparfaite, la créativité des Italiens de
Vexillum, d'aucuns n'hésiteraient pas à user d'analogies audacieuses en évoquant, par exemple, les concernant, l'union improbable de la scène allemande (
Blind Guardian) et Italienne (
Rhapsody). Pour parfaire ce raccourci brut ils insisteraient sur l'aspect Folk dont ce groupe originaire de Pise semble très friand. Ne les contrarions pas et enchaînons donc sur la biographie de ce collectif.
Après une première œuvre passée quasiment inaperçue (
The Wandering Notes 2011)), une seconde aura, quant à elle, su éveiller l'attention des plus attentifs d'entre-nous (
The Bivouac (
2012)). En cette année 2015, une troisième baptisée
Unum va tenter de poursuivre sur ce chemin ascendant.
D'emblée, en écoutant ce nouvel effort, on regrettera qu'une production un peu trop sommaire ne vienne pas donner davantage d'impact à des titres manquant, de fait, d'un peu d'épaisseur, de densité et de grandiloquence (même si, s'agissant de ce dernier point, l'expérience nous aura prouvés qu'une pénurie vaut parfois mieux qu'un excès). Dommage. Dommage mais pas insurmontable.
Quoi qu'il en soit dès les prémices d'un premier morceau, The
Departure: Blow Away The
Ashes, à l'entame dépaysante, aux accélérations opportunes, aux ponts délicieusement exotiques et aux fragrances teutonnes agréables, le plaisir est présent. Le voyage se poursuit agréablement avec un The
Jester: Over the
Clouds, sur lequel Chris ay (
Freedom Call notamment) vient suppléer Dario Vallesi. Sur The
Sentenced:
Fire And Blood, on notera la présence d'Hansi Kursch (
Blind Guardian) alors que sur
Lady Thief: What We Are, ce sera la voix de Maxi Nil (
Visions Of Atlanthis) et sur The Hermit:
Through the Mirror, celle de
Mark Boals (
Iron Mask), qui viendront accompagner le vocaliste Ultramontains. Ces chapitres sont bâtis, peu ou proue, sur la même physionomie et on les parcoure avec délice.
Spunta La
Luna Dal Monte et Run Runaway viennent, quant à eux, conclure ce pamphlet. Le premier est une reprise de Tazenda, groupe Ethno Pop Rock Sarde, entièrement chantée en Italien, alors que le second est une relecture du titre composé par
Slade pour son The Amazing
Kamikaze Syndrome de 1983. Bien qu'un peu moins intéressante que les autres, ces deux chansons-là demeurent néanmoins suffisamment réussi pour ne pas entacher nos bonnes impressions.
Il nous faudra aussi dire qu'en dehors de ces accents très rugueux (surtout mis en exergue par ses accointances Heavy Speed
Power Metal, proche de
Blind Guardian,
Persuader et consorts), la formation italienne défendra son art fort de chants aux aigus, au vibrato, au timbre et au coffre si particulier des contrées dont elle est native. Elle ne pourra donc se départir de ses origines. Toutefois, exceptions faites des gens allergiques à ce genre de démonstrations, personne ne s'en plaindra.
Evidemment, au-delà des qualités déjà abordées, il n'y a ici pas lieu de louer la virtuosité d'une formation si talentueuse qu'elle serait à même d'éclipser les plus illustres du genre. Et, naturellement, dans le même ordre d'idée, la simplicité, et, n'ayons pas peur des mots, le conformisme, dans lesquels le propos de base de ces Transalpins s'enferment ne sera guère du goût de tous. Il y a pourtant ici une clarté, une immédiateté et une limpidité dont d'aucuns, égarés dans les affres d'une complexité et d'une surenchère toujours plus accrues, devraient s'inspirer.
Pour terminer, insistons encore sur la composante Folklorique de ce collectif. Insistons car cette capacité à donner cette coloration à leurs morceaux, à l'instar d'
Elvenking, est indéniablement un atout majeur. Parer chacun des titres de ce
Unum de divers breaks, passages, refrains ou mélodies aux instruments celtiques est, en effet, tout à fait bienvenues. Cet ornement offre un supplément d'âme à un ensemble, un peu, handicapé par ce mixage déjà évoqué. Il faudra cependant ne pas être rebuté par ce type de manifestations gaéliques tant elles sont omniprésentes ici.
Le temps de la consécration n'est donc pas encore venu pour
Vexillum. Il peut néanmoins se targuer de nous avoir proposé, fort de son
Unum, un opus dont l'écoute nous offre quelques satisfactions notoires. Le spectacle qui s'y joue est, certes, connu et simple, mais diablement efficace et entraînant.
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