Le nu metal est en train de faire un retour renversant depuis quelques années. Alors qu’il était en pleine perte de vitesse à la fin des années 2000, début des années 2010 où le style tentait de se réinventer en vain, certaines sorties lui ont permis de reprendre quelques couleurs ces derniers temps. Bien entendu, on peut parler des grosses pointures avec
Korn et The
Nothing en 2019, Slipknot et We Are Not Your Kind la même année ou encore
Deftones et son Ohms il y a quelques mois mais quelques outsiders comme Tallah, Chaoseum ou encore
Cane Hill amorcent une renaissance du genre.
Tetrarch fait partie de cette nouvelle vague de rares formations qui performent dans une scène neo dont les préjugés continuent à fuser et où la ringardise est toujours de mise. Malgré ses quinze ans d’existence, la discographie du quatuor américain demeure modérée et surtout discrète. Hormis quelques démos et EP, il faudra attendre 2017 et la parution du premier opus
Freak pour que nos musiciens s’affirment enfin. Avec une toile pourtant très encourageante quoiqu’un peu courte, la popularité des Américains est restée excessivement modeste, la cause principale étant l’autoproduction.
Cette production n’a pas été sans conséquences pour le futur du groupe car l’une des plus grosses maisons de disques à savoir
Napalm Records a su reconnaître l’énorme potentiel des artistes. Une nouvelle histoire semble donc se construire avec le label et le quatuor qui, après quatre années d’absence revient avec une seconde offrande :
Unstable. Cette seconde proposition, comme son prédécesseur, n’est pas un simple remake du neo des années 90 même si une certaine nostalgie refait surface ainsi que des ressemblances assez troublantes avec la bande à Jonathan Davis.
En effet,
Tetrarch expose des sonorités plus actuelles parfois proche du metalcore. Ces résonances sont perceptibles dans le morceau
Negative Noise où, après un somptueux solo de la guitariste Diamond Rowe, nous avons affaire à ce qui pourrait s’apparenter à un breakdown sulfureux et virulent.
Addicted, de par la prestation vocale de Josh Fore et d’un instrumental relativement imposant, peut nous faire rappeler certaines compositions de
Five Finger Death Punch. L’inspiration de Disturbed et notamment de Stricken se fait également vivement ressentir, le riffing des deux morceaux étant étonnement similaire.
La principale différence de ce
Unstable par rapport à la précédente parution réside dans son travail vocal. Si Josh Fore use toujours principalement d’un chant clair dont l’empreinte de Jonathan Davis est indélébile, ses performances dans un registre plus hurlé/growlé sont saisissantes. La rage et le ton véhément sont notables dans le titre éponyme où les « I don’t give a fuck » sont le fruit d’une colère retenue trop longtemps. Dans Take A Look
Inside, cette impétuosité s’extériorise lors du breakdown, incontestablement le plus imposant de cet opus.
Si l’accent est mis sur de nombreux modèles de nu metal (Slipknot,
Korn, Static X,
Linkin Park, Disturbed) et sur le metalcore, l’une des seules faiblesses du tableau réside dans la ressemblance des titres. Il n’est pas rare d’entendre des riffings ou des refrains assez proches ce qui se justifie principalement par des schémas très ressemblants.
Unstable et Sick Of You sont sans conteste les deux exemples les plus marquants, même si le second manifestera sa différence par un nouveau solo de Diamond Rowe solide.
Il est certain que ce second album n’arrive pas encore au niveau des classiques du neo metal mais
Tetrarch a confirmé la bonne impression de sa première fois.
Unstable est ce que l’on attendait du quatuor à savoir une toile sombre, intense et complète. Nos Américains ont aussi gagné en maturité et en habileté, deux caractéristiques qui demeuraient encore hésitants jusqu’à présent. La signature chez
Napalm Records aura permis d’offrir une belle diffusion du groupe. Il ne reste à nos musiciens qu’à gommer certaines similitudes et de se montrer parfois plus mémorable pour se hisser au sommet, ce qui ne semble qu’une question de temps …
Perso, côté neo metal, aux côté des Tallah ou Cane Hill j'ajouterais Love and Death et leur nouvel album "Perfectly Preserved" ! (dans leur cas forcément très influencé par le son de Korn)
C'est vrai que je n'ai pas mentionné Love And Death qui aurait eu clairement sa place parmi ma liste. Merci de l'avoir souligné :)
C'est bien qu'il y ait quelques groupes neo qui émergent, j'avais bien aimé l'album de Cane Hill. Par contre, le single de Tetrarch repompe furieusement "The Heretic Anthem" de Slipknot, c'est un peu dommage. Merci pour la chro, un groupe à suivre s'ils parviennent à s'éloigner de leurs modèles.
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