Unfinished

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15/20
Nom du groupe Shield Of Wings
Nom de l'album Unfinished
Type Album
Date de parution 11 Fevrier 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Crushing Hail
Ecouter04:33
2.
 Native Colossus
Ecouter05:54
3.
 Breathing
Ecouter05:48
4.
 Frozen Harbor
Ecouter06:44
5.
 Cedar
Ecouter05:43
6.
 Wetland
Ecouter05:03
7.
 Mind of Myth
Ecouter06:21
8.
 Sunfire Shower
Ecouter06:11
9.
 Come Home
Ecouter04:21
10.
 The Scarred Clay Reshaping
Ecouter07:28

Durée totale : 58:06

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Shield Of Wings



Chronique @ ericb4

19 Fevrier 2022

Un retour sur des chapeaux de roue pour le quintet nord-américain...

S'il est des formations soucieuses de prendre le temps nécessaire au peaufinage de leurs gammes et de leurs arpèges, cet expérimenté quintet nord-américain originaire de Chicago, dans l'Illinois, serait assurément du nombre. En effet, fondée en 2005, la prudente formation étasunienne n'accouchera de son premier et honorable EP, « Solarium », que 6 ans plus tard. Ayant pris la mesure des enjeux pour espérer s'illustrer durablement dans un registre metal symphonique à chant féminin aujourd'hui encore soumis à une âpre concurrence, l'opiniâtre combo s'est ensuite adonné à un travail de studio des plus minutieux et de longue haleine corroboré à un jeu d'écriture fluidifié. Aussi, pas moins de 11 années sépareront l'initial méfait de son cadet, le premier et présent album full length, « Unfinished » ; une galette généreuse de ses 58 minutes où s'enchaînent proprement dix pistes inédites, jouissant chacune d'une qualité d'enregistrement de fort bonne facture et d'un mixage plus équilibré que naguère. A l'aune de cette fraîche et rutilante livraison, nos acolytes seraient-ils désormais en passe de tenir la dragée haute à leurs homologues générationnels ?

Dans ce dessein, le line-up a subi quelques mutations, le groupe conjuguant dès lors les talents de : James Gregor, aux guitares et aux growls ; Alex Luke (Until Extinction), en remplacement de Jeff Olsem, à la basse ; Pat Eulitz, à la batterie ; Aliyah Daye, aux claviers et aux choeurs ; sans oublier Lara Mordian (DiAmorte), en lieu et place de Grace Meridan (ex-Apparition), en qualité de frontwoman. De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique et progressif, un brin power, dark gothique et folk, signe que la valeureuse troupe a ouvert plus largement le champ des possibles stylistiques.

Marchant encore sur les pas de Nightwish eu égard à ses arrangements instrumentaux, ceux d' Epica quant à son riffing acéré, avec un zeste de Delain et de Sirenia au regard de ses harmoniques, le combo ne s'y est pas réduit exclusivement, l'empreinte d'Amberian Dawn, Tristania, Draconian, Eluveitie, Ancient Bards et Xiphea transparaissant, elle aussi, sur certains passages de la galette. A la fois volontiers émoustillant et solaire, parfois épique, un tantinet romantique, le luxuriant opus laisse entrevoir une technique instrumentale difficile à prendre en défaut tout en transpirant la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Mais embarquons plutôt à bord du cargo en quête de pépites intimement enfouies dans ses entrailles...


C'est sur une mer limpide à la profonde agitation intérieure que s'effectue le plus clair de la traversée, le navire essaimant alors quelques gemmes dans son sillage. Ainsi, mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène, c'est d'un battement d'ailes que le fondant refrain du frondeur et ''delainien'' mid/up tempo « Crushing Hail » aspirera le pavillon du chaland. C'est, par ailleurs, dans un bain bouillonnant que ce dernier se verra plongé à l'aune de « Native Colossus » et « Cedar » , opératiques, altiers et grisants mid/up tempi au tapping effilé et aux puissants coups de boutoir, à la confluence d' Epica et Ancient Bards. Et, dans un cas comme dans l'autre, la sauce ne saurait tarder à prendre. Dans cette énergie, le mordant « Sunfire Shower » imposera tant ses truculents arpèges d'accords d'inspiration celtique, que l'on croirait alors empruntés à Eluveitie, que ses enchaînements intra piste des plus sécurisants. Enfin, non sans renvoyer à Xiphea, le mid tempo symphonico-progressif et cinématique « Wetland » glisse le long d'une radieuse rivière mélodique tout en jouissant d'arrangements ''nightwishiens'' du plus bel effet. La magie opère, là encore.

Quand il retient un tantinet les chevaux, le collectif étasunien trouve à nouveau et sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'atteste, d'une part, le ''tristanien'' mid tempo « Breathing » ; un intrigant et néanmoins poignant méfait metal symphonique aux relents dark gothique, où s'esquissent de saisissants effets de contrastes atmosphériques et oratoires, d'ombrageux growls s'invitant à la danse, venant opportunément relayer les claires oscillations de la belle. L'aficionado de moments intimistes, lui, dirigera spontanément le tympan vers « Come Home », ballade atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau et fortement chargée en émotion, que n'auraient nullement reniée ni Amberian Dawn, ni Nightwish. Mis en habits de soie par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie et révélant une mélodicité toute de fines nuances cousue et des plus enveloppantes, l'instant privilégié ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Mais ce serait à l'aune de ses pièces en actes symphonico-progressives que la troupe se transcende. Un exercice de style des plus exigeants, d'ailleurs si redouté et pourtant souvent appelé de leurs vœux par leurs pairs ; exercice auquel nos acolytes se sont déjà livrés, et avec succès, en témoigne le cinématique et chevaleresque « War and Rapture », pièce d'anthologie issue du précédent effort. Une expérience encourageante qui les a précisément amenés à inonder la rondelle de leur présence.
Ce qu'illustre, en premier lieu, « Frozen Harbor », une fresque épique et romanesque aux riffs épais, pourvue d'un léger tapping et magnifiée par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose. Déroulant ses 6:44 minutes d'une traversée aussi invitante que mouvementée, dans la veine coalisée de Nightwish, Sirenia et Ancient Bards, l'opulente offrande ne saurait être esquivée. On retiendra non moins l'imposant mid tempo progressif aux relents dark gothique « Mind of Myth » eu égard aux saisissantes montées en régime de son corps orchestral et à son atmosphère plurielle. Tantôt souriant, tantôt gorgonesque, ce pléthorique manifeste au carrefour entre Sirenia et Draconian se plait à nous bousculer dans nos certitudes pour mieux nous retenir, in fine. Mais ce seraient les quelque 7:28 minutes du chevaleresque « The Scarred Clay Reshaping » qui constitueraient le point d'orgue de la rondelle ; un haletant périple symphonico-cinématique, aux effluves dark gothique et folk, corroboré par les poignantes impulsions de la princesse, en guise d'outro. Chapeau bas.


A l'issue de l'écoute du skeud, force est d'observer que les progrès accomplis par le groupe eu égard à la production d'ensemble sont réels, les sonorités résiduelles d'autrefois s'avérant dorénavant peau de chagrin. Aussi, effeuille-t-on une œuvre éminemment enjouée et d'une indéfectible délicatesse, et bien souvent l'émotion est au rendez-vous de nos attentes. En dépit d'un effort de diversification atmosphérique, rythmique et vocale, et de la variété des exercices de style esquissés, la luxuriante offrande n'accuse pas l'once d'une prise de risque, au moment où l'ombre de leurs maîtres inspirateurs plane encore sur nombre d'arpèges dispensés. De relatives carences compensées par l'absence de zones de remplissage, des arrangements de bon aloi, une technicité instrumentale et vocale affermie, et des mélodies travaillées en profondeur, susceptibles de nous retenir plus que de raison. Loin de ses tâtonnants débuts, à l'aune de ce charismatique et pénétrant méfait, le combo étasunien serait désormais en mesure de se placer parmi les outsiders dont la concurrence se fera fort de se méfier. Bref, un retour sur des chapeaux de roue pour le quintet nord-américain...

Note : 15,5/20

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