Actif depuis 2005, le combo originaire de Austin au
Texas publie, après 4 ans d'abstinence (hormis deux Ep), son troisième méfait intitulé "
Underworlds", qui fait suite au très honnête et plutôt bon "
Extinction of Humanity".
Mammoth Grinder, littéralement traduit en "broyeur de mammouth", n'a pas un patronyme usurpé et les premiers accords de "
Underworlds" viennent le confirmer. Le trio est certes très influencé par le "Death-
Metal old school" européen des années 90 mis en lumière par
Entombed ou
Dismember, ainsi que par tous les groupes de l'époque ayant effectué une halte au Sunlight studios, mais aussi par la scène "Punk" pour le sentiment d'urgence et le "
Sludge" pour la lourdeur des riffs. Et ce mariage fortement improbable s'associe à merveille, même si
Mammoth Grinder se fait moins "Death" en se dirigeant plus vers un "Punk/Hardcore" crasseux, appuyé en cela par la voix arrachée de Chris Ulsh qui est en parfaite adéquation avec l'ensemble.
Plus "Hardcore", moins "Death" ? Tout à fait, mais
Mammoth Grinder garde toutefois ce fort pouvoir impactant et enchaîne uppercuts ("
Underworlds" ou "Wraparoundeyes") et coups droits avec le très "dischargien" "Cogs in the
Machine" ou encore le rapide "Breeding". Mais la mixture du trio permet aussi au groupe de proposer des compositions au passage plus pachydermique (d'où l'appellation "Mammoth") qui écrase tout sur son passage (le break de "Breeding" ou "Ropperide"). La touche "Death-
Metal" de la formation réside dans le côté obscure de la force, "
Underworlds" dégage une atmosphère très noire, poisseuse et oppressante, propre au style.
Au diable l'originalité,
Mammoth Grinder préfère miser sur l'efficacité au détriment de la technique avec des solos quasiment inexistants tout au long de l'opus. Même si la galette s'écoute assez facilement, il est fort probable qu'elle ne passe pas l'épreuve impitoyable du temps. Aussi, la voix de Chris Ulsh, très monocorde et déficiente en nuance, confère à l'ensemble une linéarité malgré la trop courte durée de l'album. Car il est vrai qu'après 4 ans d'absence, on aurait bien pris un peu de rab.
Mammoth Grinder signe un disque d'une efficacité redoutable, réussissant le pari du mariage incongru du "death-metal", du "punk/hardcore" et du "sludge". Mais le manque d'originalité et de technique ne font pas de "
Underworlds" l'album de l'année, et la voix trop monocorde de son hurleur rend l'ensemble un peu ennuyeux au fil des écoutes intégrales.
Attention!! Pachyderme énervé!!!
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