Formé en 2006 à Austin, au
Texas, autour de Chris Ulsh (guitares/vox) et Brian Boeckman (batterie),
Mammoth Grinder puise ses influences principalement dans la scène death metal suédoise des nineties et dans le punk hardcore virulent de
Discharge ou
Anti Cimex (suédois tiens eux aussi). Fort d'un mélange finalement pas si improbable que ça, les jeunes américains officient dans un registre death metal old school au feeling crusty fortement marqué, assez proche d'ailleurs, brièvement, car quand même moins élaboré, d'un Stinking Up The
Night de
Death Breath. Le groupe se dirige en studio pour accoucher de leur premier full length courant 2009 après une série d'ep tout d'abord orientés sludge/hardcore, avant de prendre la tangente death metal, toute relative soit elle, sur
Extinction of Humanity.
Si la technique ne semble pas être de prime à bord le souci premier du groupe, avec l'absence quasi totale de solos, il convient néanmoins de souligner la qualité du riffing, des plus entraînants. Les influences avouées d'
Entombed sur Chris Ulsh n'y étant pas étrangères. Ce dernier d'ailleurs souvent affublé d'un t-shirt à l'effigie des suédois lors des concerts du groupe.
Ainsi, dès Total
Extinction, Mammmoth
Grinder lâche des riffs terriblement abrasifs sur une saturation au niveau des grattes toute keupon. Si le squelette rythmique des morceaux s'avère finalement dans l'ensemble assez conventionnel, voire simpliste, il offre malgré tout son lot de ralentissements, nous permettant ainsi de reprendre notre souffle dans cette furie rythmique.
Malgré tout, l'efficacité demeure ici le maitre mot, entre riffs crado/lourdingues, batterie écrasante en d-beat, basse omniprésente sur passages sludgy salvateurs et voix caverneuse. D'ailleurs, à titre personnel, le timbre de Ulsh fait penser à un Cal (ex-
Discharge) version death, revendicatif, sale et guttural, représentant un des points forts de cet album, sans atteindre néanmoins la profondeur sépulcrale de celui d'Adam Maiden (
Nuclear Death Terror). Le tout sur une production ruff de chez ruff, comprenez par là sans aucun artifices, signée Michael Landon.
Néanmoins, malgré son étiquette "death metal",
Mammoth Grinder aura du mal à satisfaire les deathsters les plus exigeants, tant au niveau technique que brutal, l'absence totale de blast et des séquences assez simplistes se feront durement ressentir pour certains, rajoutez à cela qu'une certaine linéarité s'installe après quelques écoutes. En revanche, les autres, moins regardant sur le rendu purement technique, se régaleront de ce death old school et simple aux relents crust punk, rafraichissant comme pas deux. En plus, le groupe a eu l'honneur de voir sa cover signée par un des maitres du genre, Joe Petagno (connu pour ses travaux d'orfèvres avec Motörhead entre autres). De quoi patienter avant la sortie du futur album des crusties danois de
Nuclear Death Terror chez
Plague Bearer, qui lui, s'annonce extrêmement douloureux...
N.B :
Edité initialement chez Cyclopean Records pour la version LP,
Extinction of Humanity est désormais distribué via Relapse, permettant ainsi une plus large médiatisation.
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