We Came As Romans fait partie des groupes issus de la seconde vague Metalcore US qui s’étend de 2005 à aujourd’hui. Cette nouvelle vague s’inspire du Metalcore classique et y ajoute des éléments plus mélodiques (
Of Mice And Men) et électroniques (
Attack Attack!). Ces groupes sont souvent très influencés par la scène Emo et parfois Pop. Toutefois le combo de Detroit a réussi à faire son trou sur la scène, écrasant le reste de la meute Screamo/Metalcore moderne avec son dernier album
Understanding What We've Grown to Be. Le line-up n’a pas bougé depuis le disque précédent et l’opus est de nouveau signé Joey Surgis (
Asking Alexandria,
Confide,
Miss May I,
The Devil Wears Prada…). Comme d’habitude sa production reste excellente et concise faisant magnifiquement ressortir les voix et les instruments. Bref, passé un artwork qui en met plein la vue, la musique !
Bon pour commencer
Understanding What We've Grown to Be reprend là où le groupe nous avait laissés sur
To Plant a Seed. Cependant la bande nous envoie une musique plus lourde et des paroles plus sombres qui traitent encore du même sujet : l’amour. Le clavier est toujours très présent notamment sur les nombreux ponts Emo (Mis//Understanding, What I Wished I
Never Had, A
War Inside, Just Keep Breathing, What My
Heart Held) très inspirés par
Asking Alexandria. Les multiples samples utilisés servent aussi à rajouter du cachet aux couplets avec divers éléments symphoniques notamment du violon (Everything As Planned). On constate de bons moments synthétiques avec le beat électro de The Way
That We Have Been rendant le tout frais et moderne. Le synthé sert aussi à rendre les refrains encore plus entraînants à la manière d’un bon
Attack Attack!.
Au niveau vocal, le duo Dave (au cri) et Kyle (au chant) reste efficace et reconnaissable entre mille. De plus la dualité cris/chant clair n’est pas aussi automatique que d’habitude ; la structure varie et cela leur permet de gagner des points en se démarquant. Néanmoins, le gros point négatif de cet album réside dans le chant de Kyle, car ce dernier est bien trop autotuné. Par contre au niveau instrumental, les musiciens ont un indéniable talent. En effet, les guitaristes ont suffisamment de bagage technique pour nous envoyer de bons gros riffs adoucis aussitôt par de (trop) doucereuses et inspirées mélodies. Le seul bémol ici c’est les trop nombreux beatdowns Hardcore placés à la va-vite.
On démarre donc le disque avec Mis//Understanding. L’ambiance lugubre, les gros blasts Metalcore, le refrain émo autotuné, les breaks mid-tempo et le clavier à la
Asking Alexandria font de cette première chanson une franche réussite. Et malgré tous les gros clichés qui s‘amassent en tas, c’est tellement bon qu’on en redemande ! On remet alors le couvert avec What I
Wish I
Never Had, un titre à l’intro terriblement accrocheuse et au refrain en two-step destiné à faire danser un auditeur emporté par les voix et la rythmique. On observe là que les cris de Dave sont beaucoup plus durs et secs qu’auparavant améliorant les parties plus rentre-dedans. Quant à Kyle, son chant toujours aussi limpide et trafiqué s’impose avec légèreté sur les mélodies et les fines nappes au synthé. Everything As Planned en est d’ailleurs un exemple flagrant : on y entend un Kyle aux vocaux enivrants qui va se faire manger par un Dave de plus en plus hargneux hurlant de toutes ses forces lors d’un breakdown aux accords dissonants.
Puis on survolera les autres pistes proposant un Metalcore des plus génériques jusqu’à A
War Inside, certainement une des pistes les plus intéressantes du disque, car elle possède de nombreux changements de rythme. Le titre est très structuré avec des passages aériens et d’autres plus extrêmes. Cependant, dans la seconde partie de l’album finit l’inspiration, on se retrouve avec des chansons plus faibles, la recette ayant tendance à s’essouffler rapidement. Les morceaux ne sont pas très marquants et on retient beaucoup moins leurs refrains. Heureusement la toute dernière piste qui est aussi la chanson-titre redonne de la pêche et de l‘importance au disque qui était en train de sombrer. Cette dernière chanson est impeccablement réalisée et combine efficacement un refrain imparable qui prend vers la fin des allures d‘hymne avec de superbes enchaînements et des accords euphoniques.
Certes, ce disque ne révolutionnera jamais le monde du Metalcore moderne mais il est impossible de ne pas prendre du plaisir à l’écouter. Les refrains sont entraînants, la rythmique est géniale, les guitaristes servent de bons accords mélodiques et les structures sont parfois intéressantes (The Way
That We Have Been). Les problèmes que l’on puisse rencontrer seront sûrement le manque d’originalité, la linéarité en seconde partie et la production en fin de compte un peu trop clean (le chant trop truqué de M. Pavone).
We Came As Romans grandit et s’affine, proposant un album plus mature et mieux structuré.
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