Tracing Back Roots

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16/20
Nom du groupe We Came As Romans
Nom de l'album Tracing Back Roots
Type Album
Date de parution 23 Juillet 2013
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album59

Tracklist

1.
 Tracing Back Roots
 03:39
2.
 Fade Away
 03:45
3.
 I Survive (ft. Aaron Gillespie of The Almost)
 04:09
4.
 Ghosts
 03:27
5.
 Present, Future, and Past
 03:27
6.
 Never Let Me Go
 03:37
7.
 Hope
 04:08
8.
 Tell Me Now
 03:16
9.
 A Moment
 03:49
10.
 I Am Free
 03:33
11.
 Through the Darkest Dark and Brightest Bright
 03:44

Bonus
12.
 One Face
 03:11
13.
 Recklessness
 03:08

Durée totale : 46:53

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We Came As Romans


Chronique @ Paillou

23 Juillet 2013

Plus concis, plus cohérent mais un peu trop prudent pour pleinement convaincre.

Difficile d'aborder un genre tel que le post-hardcore: victime de toutes les stigmatisations et autres approximations factuelles, ce style musical, né à la fin des années 70, a connu bien des évolutions. Auparavant, genre plutôt singulier, il se développait dans les milieux underground de la scène hardcore/punk, avant de connaître une évolution continue mais désordonnée. On a vu alors passer, pêle-mêle, des groupes comme Jawbox, Rites Of Spring, Fugazi, Drive Like Jehu, Quicksand et des centaines d'autres: inutile d'en faire une liste exhaustive, laissons cela aux épistémologistes convaincus. Sous le coup de cette tendance ambiguë, une nouvelle scène, résolument moderne, et sans véritables liens avec les générations précédentes, est apparue. C'est cette même génération qui a apporté à la vague post-hardcore son public le plus large et ses succès commerciaux les plus flagrants: Escape The Fate, From First To Last, Pierce The Veil, Hopes Die Last...

Les We Came As Romans font partie de cette génération populaire mais ont réussi à tirer leur épingle du jeu dès leur premier full-length “To Plant a Seed”, évitant les écueils d'un post-hardcore trop léché et automatique. Bien qu'un peu fouillis, leur musique recelait d'une certaine fraîcheur, confirmée par leur deuxième opus “Understanding What We've Grown to Be”, un effort plus mature qui s'emparait même d'une touche de metalcore mélodique. Après un nombre impressionnant de concerts en compagnie de noms prestigieux (de A Day To Remember à August Burns Red), une popularité solidifiée, les Américains délivrent leur troisième album, intitulé “Tracing Back Roots”.

Comme à l'accoutumée on a le droit à un artwork des plus magnifiques, élaboré pour la première fois par le chanteur Dave Stephens. Toujours très allégorique, la pochette de l'album laisse présager un assombrissement de l'ambiance, devenue soudainement orageuse et poussiéreuse. Glose trompeuse car c'est justement l'effet inverse qui se produit, ce “Tracing Back Roots” surprenant d'entrée par sa précision acoustique éclaircie, changement radical par rapports aux œuvres précédentes, entachées par une sonorité confuse ou tout du moins surchargée. Un mixage harmonieux se profile, pendant que le mastering effectué par John Feldmann consolide cette impression: le résultat est saisissant puisqu'il apporte une lisibilité inédite à la musique de We Came As Romans, fournissant un confort d'écoute non-négligeable.

Corrélat de ce changement (ou pas) on apprécie d'autant plus facilement la singularité de chaque morceau puisque il permet de déceler le découpage proposé tout au long de l'album. Le titre éponyme “Tracing Back Roots” ne pourra tromper personne: c'est clean, concis, à des lieues de l'embrouillamini (relatif, certes, mais existant) des albums précédents, les voix de David Stephens et Kyle Pavone sont plus en avant, ce qui permet également d’observer les changements de registre opérés: le premier s'est mis au chant clair, avec une aisance surprenante (le couplet de “Fade Away” en témoigne) tout en conservant ses bases gutturales; le second a définitivement mis au placard son chant clair très aigu, pour se concentrer sur des gammes plus douces et accessibles, réduisant notamment le contraste couplet/refrain d'antan. Cette évolution est particulièrement visible sur les refrains de “Ghosts” ou encore avec la très calme “Never Let Me Go” et de manière globale, la reconversion du sir Pavone est intéressante, soulignant là encore une certaine maturité atteinte.

C'est donc plus concis. Et le chant s'est amélioré. Mais ces métamorphoses se font au prix d'une perte de puissance pour la quintette du Michigan. En effet, il faut déjà dire au revoir aux quelques connivences metalcore de l'album précédent, on joue maintenant intégralement dans le post-hardcore, mélodique de surcroît. Ne mentons pas, une bonne moitié de “Tracing Back Roots” fait la part belle à cet aspect très mélodique, qui va parfois lorgner vers le rock/emo. On citera notamment “A Moment”, l'insipide “I Survive” (avec la présence d'Aaron Gillespie, tout un programme...) ou l'amusante “I Am Free” et sa tournure punk-rock. En outre, les parties de chant hurlé ont été réduites, une déception car David Stephens n'a pas perdu de sa superbe derrière le micro. Au niveau des compositions on détecte une certaine sérénité, qui peut justifier cette inclinaison vers une musique plus émotionnelle, moins renversante, plus reposante: le fond est plus lisse qu'auparavant, les structures usitées moins extravagantes.

On regrette que We Came As Romans n'aient pas profité de la précision gagnée sur la forme pour justement enjoliver le fond. De là à dire que les Américains n'ont rien à proposer, il y a un véritable fossé. Car en effet, ce “Tracing Back Roots”, plus intimiste et mélodieux, nous livre son lot de bonnes surprises: un titre comme “Present, Past and Future” ne peut laisse indifférent, David Stephens s'égosillant sur couplet et refrain, en compagnie de quelques breaks bien placés et d'habiles pointes conférées par les claviers en arrière-plan; de même la transition avec le chant clair en fin de morceau est réussie et apporte une solennité certaine avant le retentissement des derniers hurlements. Dans cette même veine agressive, la dernière piste “Through The Darkest Dark and The Brighest Bright” est la petite pépite de cet album, sorte d'hymne aux couplets hargneux, aux refrains fluides, parsemée par d'astucieux agencements électros et autres ornements à l'allure symphonique qui font ressortir une certaine dimension épique. Superbe façon de conclure la démonstration, surtout à un moment où l'album commençait à montrer des signes d'épuisement.

Même dans la caste plus mélodique, We Came As Romans nous dénichent des morceaux entêtants, à défaut d'être très élaborés. “Hope” bénéficie d'un refrain addictif, qui met justement à profit le chant de Kyle Pavone, habilement allié à des chœurs liturgiques. Même constat pour la lancinante “Fade Away”, directe et enivrante. Dans ce format, discret et confiné, de tels morceaux passent à merveille et collent à cette étiquetage plus “soft”. Les paroles, expressément positives et optimistes, renforcent ce feeling de cohésion: cela peut paraître comme un détail, mais le poids des mots ne peut se détacher de l'émotion procurée par la musique.

Ainsi, avec ce “Tracing Back Roots”, We Came As Romans livrent un album de qualité qui contient certes du bon et du moins bon, mais qui ne contient rien de réellement mauvais. Au niveau de la forme, le changement est radical, plus concis, plus précis et cette intimité musicale colle rondement bien au tournant mélodique négocié par les Américains. La cohésion est là mais on regrette cependant un manque de prise de risque dans le fond, lié peut-être à la perte de l'influence heavy du groupe. Au-delà de ce défaut, “Tracing Back Roots” est un produit réussi mais qui divisera selon les attentes de chacun: les aficionados de mélodie y trouveront leur compte; ceux en manque de vigueur resteront sur leur faim...

10 Commentaires

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exorciste - 24 Juillet 2013: Dans ce cas je retire ce que j'ai dis car je vois qu'on viens à polémiqué de façon à faire passé les propos dis comme une suggestion à être devenu dérisoire, je pourrais dire que ça serviras de leçon ; dans ce cas est-ce que Betraying The Martyrs groupe de Deathcore français, se classe dans cette catégorie ? Certains diront que le groupe a choisi des penchants dans le Metalcore, mais aussi le chant de Aaron est ardu. Bref ne vous emballé pas pour des propos, ça n'en vaut pas la peine.
Paillou - 24 Juillet 2013: Tout d'abord, merci à tous pour vos commentaires, ça fait vraiment plaisir d'avoir des remerciements après s'être investi dans l'écriture d'une critique !

Globalement, de ce que j'ai pu lire dans les commentaires, je vous renvois au dernier paragraphe: ceux qui cherchent plus de mélodie s'y retrouveront d'avantage ici, les autres seront forcément déçus.

Ma première écoute était très décevante, je trouvais ça trop soft également puis au fur et à mesure j'ai détecté cette cohésion d'ensemble, qui tire sa puissance de son aspect mélodique et de la précision musicale.

Après je regrette clairement l'absence de puissance que l'on pouvait déceler sur leur précédent album, peut-être le meilleur du groupe jusqu'ici.

Reste un album agréable mais pas transcendant.

Pour revenir à ces histoires de classification pas besoin de se prendre la tête ;) Certes, il y a pas de deathcore dans la musique de WCAR, tout au plus une touche metalcore. Après pour BTM c'est difficile à dire, je pense que je les placerais en deathcore même s'il y a des penchants metalcore en effet, notamment au niveau des mélodies :)
OliMetal4Life - 25 Juillet 2013: Ouais BTM surfe avec le deathcore mais en incorporant plusieurs autres styles comme le metalcore avec une touche symphonique par exemple.. Il y a les growls beaucoup plus proche du deathcore et des blast beats, ce que WCAR n'a jamais incorporé dans sa musique..
shadowsarepowerless95 - 26 Juillet 2013: Très bonne chronique!
Personnellement à la 1ère écoute j'ai ressenti une immense déception, j'avais l'impression de ne pas écouter le même groupe. Et finalement après 2 ou 3 écoutes je me suis laissé prendre par ce côté plus mélodique et entêtant. Je dirai que c'est un album de bonne facture mais qui manque clairement d'énergie et d'un soupçon de brutalité, ce qui ne manque pas de faire mouche quand on voit les bourrasques que le groupe a composé par le passé. En résumé, WCAR apportent un renouveau et une certaine fraicheur dans leurs compos qui va certainement diviser les fans.
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