Parfois il faut savoir s'abandonner et cueillir le plaisir simple là où il se trouve. Parfois il faut savoir laisser derrière soi ses réticences les plus humaines et consentir à laisser agoniser ses interminables réflexions critiques. Telle pourrait être la conclusion de la rencontre qui fut celle de votre modeste serviteur avec la musique des Allemands de
Metal Inquisitor et notamment avec celle composée pour leur
Unconditional Absolution sorti en 2010 sur le label Hellion Records avec lequel j'entretiens une relation toute particulière qu'il est inutile de développer ici tant elle est très personnelle et n'intéressera pas nécessairement grand monde. Revenons donc à ce qui nous préoccupe ici.
Nous proposant un Heavy Speed
Metal nourri essentiellement aux influences britanniques, et notamment NWOBHM, avec en ligne de mire des groupes tels que
Saxon,
Judas Priest ou Iron Maiden,
Metal Inquistor n'hésite pas cependant à puiser aussi son inspiration au sein de la scène allemande. Des relents teutons succincts mais bien présents. Tout comme d'ailleurs ces quelques rares scories d'un
Hard Rock australien un peu déconcertants (les entames de l'excellent
Extinction et de Casualty Evacuation).
Toutefois, ne nous égarons pas, et insistons sur le fait que les compositions de ce groupe, et de ce manifeste, nous laissent, souvent, et essentiellement, entrevoir les rives de la Tamise. Pourtant, ces ressemblances ne sont pas vraiment déstabilisantes. Et ce, d'autant plus que le groupe londonien ne se ressemble plus vraiment aujourd'hui. Mais ceci est un autre débat qui mériterait d'autres lieux, d'autres temps et qui ne manquera pas de ressurgir à la prochaine sortie de la "vierge de fer". Quoi qu'il en soit, si l'on excepte ces quelques cicatrices exotiques, un vif
Extinction, aux riffs de guitares, aux mélodies et à la construction proche de celle que pouvaient nous proposer
Steve Harris et les siens du temps de Powerslave, nous ravit. Tout comme d'ailleurs les prompts Casualty Evacuation,
Persuader aux allures très germaniques (
Accept...), ou, par exemple,
Suffer to
Heretic to
Burn. The Arch Villian, aux airs que l'on jurerait avoir entendus sur le Last Command de W.A.S.P., est, quant à lui, plus posé mais tout aussi réussi. The
Path of the Rightous Man, avec ses quelques notes acoustiques et ses moments troublants où l'on imagine aisément Chris Boltendahl (
Grave Digger) venir donner de la voix, vient conclure l'album sur une note plus lourde, plus atmosphérique et plus pesante pas inintéressante du tout.
Il faudra, pour compléter cette modeste analyse, dire quelques mots sur la production de ce disque qui met très en avant les guitares et, de fait, lui donne une densité et une puissance très en accord avec le genre pratiqué ici. Il faudra aussi parler du travail d'El Rojo, membre fondateur de cette formation, dont la voix particulière ne sera pas nécessairement du goût de tous.
Unconditional Absolution est donc une bien belle découverte qui, loin des ambitions démesurées de certains loups inoffensifs, nous propose de voyager sur les terres anglaises de ce Heavy
Metal d'autrefois.
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