Fondamentalement, une première écoute distraite de ce nouvel opus des Allemands de
Metal Inquisitor,
Ultima Ratio Regis, ne laissera pas nécessairement présager d'une mutation profonde à même de nous laisser entendre que le groupe aura échangé son Heavy
Metal nourri essentiellement aux influences britanniques, et notamment NWOBHM, avec en ligne de mire des groupes tels que
Saxon,
Judas Priest ou Iron Maiden contre une expression autre.
L'entame de ce nouvel opus, un
Confession Saves
Blood dont certaines séquences semblent avoir été composées par Dave Murray, ou
Adrian Smith, à moins que ce ne soit par Yannick Gers, nous confortera même plutôt dans l'idée que ce nouvel opus est dans l'exact prolongement de son immédiat prédécesseur. Tout comme d'ailleurs un vif et enlevé
Burn Them All.
Les choses changent avec un Call the Banners que ne renieraient certainement pas les plus illustres Hambourgeois adeptes de piraterie et de flibusterie tant il exhale tous les parfums de ces temps bénis où Rolf Kasparek et ses acolytes sillonnaient les océans du monde entier accomplissant leurs vils forfaits. Avec un sympathique
Black Desert Demon, les guitares nous feront davantage songer à celle de Mark Reale et de son
Altar of the
King écrit pour le sublime
Fire Down Under de
Riot. Alors que sur Second Peace of Thorn, on ne pourra s'empêcher d'entendre quelques similitudes avec certaines œuvres des Anglais de
Black Sabbath. Ces titres conserveront cependant suffisamment de tenue, et de caractère propre, pour être appréciables.
D'autres pistes moins inspirées par d'autres (ou que ma culture, forcément, imparfaite n'aura peut-être pas su resituer) seront, elles aussi, source de moments plutôt plaisants.
Evoquons, pour finir, la voix particulière d'El Rojo, membre fondateur de cette formation qui sera toujours, à mon sens, un frein qui pourrait refroidir les curieux les plus entreprenants à l'égard de la musique de ces teutons. Cette tessiture à mi-chemin entre celle de Mark "The Shark" Shelton (
Manilla Road) et de Rock'n'Rolf (
Running Wild), avec un je ne sais quoi de celle de
Michael Sweet (
Stryper) et de Guy Speranza (
Riot), ne plaira, en effet, pas à tout le monde. Evoquons également, et ce afin de réparer un odieux oubli que mon précédent article abordant le travail de ce groupe aura injustement omis, une autre des qualités des ouvrages de ce collectif, à savoir les artworks de leurs opus.
Si celui d'Unconditional
Absolution était déjà superbe mêlant à la fois ésotérisme, passéisme et un aspect guerrier certain, celui de cet
Ultima Ratio Regis est, en tous points, son égal.
Dans l'ensemble, ce nouvel opus est donc, plutôt, une réussite. Sans doute pas aussi pleine et entière que celle qu'aura occasionnée cet excellent prédécesseur mais une réussite tout de même.
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