Unchained and Soaring

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15/20
Nom du groupe Lureaway
Nom de l'album Unchained and Soaring
Type Album
Date de parution 11 Mai 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Aflame
Ecouter04:07
2.
 Ode to Infinity
Ecouter04:17
3.
 Saviour
Ecouter04:44
4.
 In Bed with the Beast
Ecouter06:31
5.
 Unattainable Fortress
Ecouter05:53
6.
 Felling of Peace
Ecouter06:14
7.
 Imperium et Voluntas
Ecouter04:47
8.
 Dryads
Ecouter05:30
9.
 Hope (Re-recorded)
Ecouter03:58
10.
 Ode to Infinity (Acoustic)
Ecouter03:39

Durée totale : 49:40

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Lureaway



Chronique @ ericb4

28 Mai 2019

Prudence est mère de sûreté dit-on...

Mû par un vent d'inspiration renouvelé, voici le combo letton revenu dans les rangs, et ce, quelque trois années suite à son introductif et vibrant EP « Saviour ». Le temps pour le sextet originaire de Riga, créé il y a tout juste quatre ans, de solidifier ses compositions, d'affiner son jeu d'écriture, de peaufiner ses arrangements, d'affûter sa logistique, allant jusqu'à toucher du doigt une production d'ensemble quasi immaculée, exempte de toute sonorité résiduelle. Ce qu'atteste ce premier album full length répondant au nom de « Unchained and Soaring » ; auto-production de 10 pistes, incluant les 4 titres issus de la menue rondelle, égrainées sur un tracé auditif de près de 50 minutes et témoignant d'une qualité d'enregistrement de fort bon aloi. C'est donc avec prudence mais non sans une indéfectible détermination ni armes efficaces qu'il se jette dans l'arène, prêt à affronter l'âpre concurrence continuant d'agiter ce poissonneux registre metal.

A l'instar de la précédente livraison, la mezzo-soprano Jevgenija Korkina, les guitaristes Andrej Markov et Antonio, le bassiste Valters Bergs, le batteur Ivan Korkin et la claviériste Liza Nabatova, continuent d'oeuvrer dans un metal mélodico-symphonique classique allié à des relents prog, nous faisant invariablement penser à Nightwish (première période), Xandria, Dark Sarah, ou encore Amberian Dawn. Conformément aux codes du genre et comme bon nombre de ses homologues, le collectif a concédé un manque d'originalité certain au profit d'un message musical aux accents opératiques, plutôt accessible, souvent impactant, faisant montre de lignes mélodiques sécurisées, de séries d'accords aux enchaînements bien négociés et d'une roborative instrumentation samplée. Ce qui n'exclue en rien les effets de surprise essaimés çà et là sur la route du chaland, notamment à l'aune des pistes symphonico-progressives. Mais embarquons plutôt à bord du vaisseau amiral...

C'est d'ailleurs en ce qui a trait aux passages symphonico-opératiques à la cadence mesurée que nos gladiateurs décochent quelques flèches incendiaires qui, souvent, atteignent leur cible. Aussi ne pourra-t-on éluder ni « Aflame » ni « Saviour », deux mid tempi d'une technicité éprouvée et d'une confondante mélodicité, à mi-chemin entre Nightwish, eu égard à leurs arrangements, et Dark Sarah quant à l'atmosphère grandiloquente, un tantinet romanesque, qui s'en dégage. Harmonisant avec maestria la profondeur de champ des patines de Tarja et les magnétiques envolées lyriques de Heidi Parviainen (Dark Sarah), l'empreinte vocale de la sirène confère à chacune de ces offrandes un petit supplément d'âme. Dans cette mouvance, l'altier low tempo syncopé « Hope », à la manière d'un Nightwish des premiers émois, nous enveloppe de ses ondulantes nappes synthétiques parallèlement aux déambulations des célestes volutes de la douce. En outre, cette version réenregistrée a troqué le vibrant solo de guitare à mi-morceau pour une confondante et inédite profondeur de champ acoustique. Alternative payante, in fine. Et comment ne pas se sentir happé par les vibes enchanteresses exhalant du ''xandrien'' mid tempo « Dryads » ? Doté d'un pénétrant cheminement d'harmoniques, d'une lumière mordorée et de refrains d'une efficacité redoutable, le méfait saura magnétiser plus d'un tympan rétif...

Quand la cavalerie s'emballe et que le convoi instrumental se plaît alors à nous bringuebaler, on se sent comme happé par la tourmente, avec l'indicible espoir d'y revenir sitôt les dernières mesures envolées. Ainsi, de ses riffs crochetés adossés à une rythmique résolument frondeuse, le tubesque et tempétueux « Ode to Infinity » tout comme l'ensorcelant up tempo « Imperium et Voluntas » nous prennent tous deux à la gorge, et ce, sans relâcher la pression d'un pouce. De ses puissantes et infiltrantes envolées lyriques, la belle, quant à elle, fera voler en éclat toute forme de résistance. Tout aussi enjoué, l'épique et ''nightwishien'' « Unattainable Fortress », pour sa part, a opté en prime pour un apaisement des tensions, plaçant un break opportun sur notre chemin ; un instant solennel et opératique cristallisé par un infiltrant piano/voix lyrique que vient souffler la déferlante sur la crête d'un refrain des plus entêtants.

Lorsque le combo nous livre des espaces d'expression plus volontiers dotés d'une touche prog, le propos ne s'avérera guère moins poignant, loin s'en faut. D'une part, des riffs grésillants captent prestement le tympan sur le plantureux et crayeux mid tempo progressif « In Bed with the Beast », finement entonné par la déesse, aux faux airs d'Heidi. De plus, les séquences synthétisées et les harmoniques ne seront pas sans renvoyer à Amberian Dawn à l'heure de « River of Tuoni », leur 1er album full length. Et ce, sans baisser la garde de la part d'une instrumentation qui, gagnant en progressivité, permet au titre de finir crescendo. Aussi, l'émotion sera difficile à endiguer sur cette sculpturale et efficace pièce en actes.

Dans une approche plus romanesque, le combo desserre opportunément la bride, nous adressant par là-même ses mots bleus les plus sensibles. Dans un bain orchestral aux doux remous, telle Melissa Ferlaak (Plague Of Stars, ex-Echoterra, ex-Visions Of Atlantis), la belle nous ouvre ses bras pour nous attirer dans ses filets à l'aune de « Feeling of Peace », soyeuse et touchante ballade progressive que pourraient leur envier bien de leurs homologues. Comment ne pas succomber aux incessantes caresses oratoires d'une déesse dont rien ni personne ne semble en mesure d'enrayer la marche en avant ? Tout en délicatesse, avec un brin de puissance, elle se cale sur une orchestration qui, lentement mais sûrement, densifie sa présence tout en intensifiant ses frappes jusqu'au point optimum. Puis, un silence inonde la piste, avant de céder la place au maître instrument à touches, qui, par des arpèges judicieusement distribués, ferme la marche comme il l'a commencée, pianissimo... On restera non moins envoûté par les caressantes modulations de la sirène à l'instar de la version acoustique de « Ode to Infinity ». Evoluant sur un piano/voix d'une sensibilité à fleur de peau, cette ballade a-rythmique demeure fortement chargée en émotion tout au long de son déroulement.

A l'issue de notre parcours, un sentiment de plénitude nous gagne, le combo letton nous octroyant un message musical à la fois tonique, épique et romantique, au judicieux équilibre entre technicité éprouvée mais non ostentatoire et mélodicité enchanteresse mais nullement sirupeuse, avec un petit supplément d'âme à la clé. Pourvu d'une ingénierie du son moins lacunaire, d'arrangements passés au peigne fin, et doté d'exercices plus variés que son prédécesseur, cet opus semble avoir gommé nombre d'erreurs de jeunesse. On aurait peut-être souhaité l'un ou l'autre instrumental et un propos plus étoffé sur le plan vocal, la belle monopolisant le micro de bout en bout du manifeste. Encore trop proche de ses modèles identificatoires, le collectif devra s'en affranchir à terme s'il souhaite conférer davantage d'épaisseur artistique à son projet. Quoi qu'il en soit, le potentiel pressenti il y a trois ans ne saurait être démenti, laissant augurer d'une aventure au long cours pour nos inspirés gladiateurs. Dans le secret espoir de ne pas avoir à patienter trois autres longues années...

Note : 15,5/20

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