Elffor est un one-man band espagnol fondé en 1995, au beau milieu de l'âge d'or du Black
Metal, par Eöl (
Suffering Down,
Numen). Le 1er album,
Into the Dark Forest en 1998, était une révélation : personnalité bien établie, évidente maturité et orchestrations parfaites. Enchaînant par les très bons
Son of the Shades en 2002 et
From the Throne of Hate,
Elffor poursuivit son bonhomme de chemin (auto-produit) en confortant sa place de leader du Black Ambient dans une scène espagnole assez pauvre. La première édition d'
Unblessed Woods est sortie en 2006. Après la signature d'
Elffor chez Northern
Silence Productions, tous les albums du groupe furent ré-enregistrés avec forcément plus de moyens. Le tout fut fait dans l'ordre chronologique de sortie, et donc
Unblessed Woods fut le dernier à disposer d'un son dépoussiéré. Allons-y. On commence sur un titre éponyme de toute beauté. Des orchestrations splendides et surprenantes qui s'étalent sur plusieurs minutes, le tout bien épique s'il vous plaît. Les instruments arrivent peu à peu, dévoilant la force Black
Metal du groupe. Sincèrement la production est plutôt bien calibrée, on regrettera des guitares parfois un peu mises en arrière. L'orchestre mise plus sur le côté majestueux et épique des cordes frottées et des percussions, délaissant (sans que cela manque d'ailleurs) sa puissance et sa grandiloquence. Niveau influences, on traîne entre du
Burzum, du
Summoning, du
Totalselfhatred et un côté très
Metal Noir québécois (Gris, Neiges et Noirceurs,
Paysage D'Hiver, et surtout
Forteresse) et un peu de
Velvet Cacoon et même parfois du BAN dans la tristesse des riffs. Cependant, et c'est un très bon point, leur personnalité est bien définie, des orchestrations notamment très personnelles.
Le groupe a un côté dépressif, ce qui se ressent dans la production, notamment celle de la batterie, ainsi que la voix et les cris d'Eöl. Le groupe me rappelle en cela la scène française (
Epheles,
Feigur,
Spektr). Je n'ai pas grand chose à reprocher à cet album. Les orchestrations sont monstrueuses (le titre éponyme,
Dark Orchestral
Hate), la voix excellente (Of
Heretic Pagan Kingdom,
Through The Mist), les riffs tristes, épiques, lancinants (Gorgorium Goth,
The Forgotten Dying Moon, ...From
The Ancient Scrypts...), la batterie tout simplement parfaite (écoutez donc
Winter, Fullmoon,
Sorrow... ou Hondamena). Juste parfois pointe non pas l'ennui, ça absolument pas, à aucun moment la lassitude nous prend, mais une légère pauvreté des guitares. Mais ce n'est pas grand-chose. En résumé un excellent album d'
Elffor... encore un. Il ravira tous les fans du groupe ou ceux qui cherchent un renouveau dans une scène saturée. Pour tous ceux qui n'ont pas peur d'un voyage au milieu des guerriers et des arbres, tous ceux qui n'ont pas peur des orchestrations en masse, ou simplement tous ceux qui aiment le Black Ambient Symphonique.
Kairos
Le monsieur a édité visiblement, on retrouve comme par magie des influences Summoning à la fin du premier paragraphe.
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