Un Jour Sans Lendemain

Liste des groupes Screamo Mihai Edrisch Un Jour Sans Lendemain
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19/20
Nom du groupe Mihai Edrisch
Nom de l'album Un Jour Sans Lendemain
Type Album
Date de parution 2005
Labels pas de label connu
Style MusicalScreamo
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Intro
2. Naître
3. Marcher
4. Vivre
5. Aimer
6. Interlude
7. Souffrir
8. Espérer
9. Oublier
10. Survivre
11. Mourir
12. Outro

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Mihai Edrisch


Chronique @ goyo

21 Mai 2009
Lorsqu'un ami vient de découvrir un groupe qui lui plait énormément dans un style qui ne vous plait absolument pas, il a pour habitude de systématiquement insister pendant de longues heures pour que vous daignez poser une oreille sur son groupe du jour, dans l'espoir que ça vous plaise, chose qui n'arrive que très rarement. C'est dans ces conditions que je craquais, que j'acceptais d'écouter cet album classé Screamo, qui plus est chanté en français. J'avais certainement envie de me moquer une fois de plus de ce style me paraissant ridicule, sans bien évidemment le connaître réellement. Mais je n'ai pas rigolé. Non, je n'ai pas pu m'égosiller à tout rompre face à la nullité d'un quelconque groupe de gaycore. Pour tout vous dire, je n'ai même pas osé. Je n'ai pas eu le choix, j'ai dû capituler et me ranger dans les rangs de sa majesté Mihai Edrisch.

Mihai Edrisch a donc, après un premier album tout aussi bon, décidé de renouveler l'exploit ici en nous offrant ironiquement sur un tapis rouge sang son second album. Première innovation qui attire la curiosité, la répartition des titres. Après une intro, la tracklist montre un enchaînement de titres à la caractéristique apparemment positive : Naître, Marcher, Vivre, Aimer. Puis vient une interlude significative débouchant sur une deuxième partie de l'album s'affirmant bien plus sombre et mélancolique : Souffrir, Espérer, Oublier, Survivre, et enfin Mourir. Les plus rapides d'entre vous auront donc compris le rapport entre chaque titre, ainsi Naître correspond à Mourir, Souffrir à Aimer, Vivre à Survivre et Marcher à Espérer.

Sur un plan strictement musical, Mihai Edrisch nous sert un Post-hardcore très mélancolique , sur laquelle se pose la voix très Screamo de Johan. Les passages planants débouchent sur les rythmiques sombres ,pessimistes et plaintives, encouragées par les guitares incisives et assassines. La variété est au rendez-vous grâce aux changements d'atmosphères et de rythmes, tandis que Johan surplombe le tout de sa voix prenante, torturée et profonde, offrant à lui seul une dimension supplémentaire à cette réflexion sur les tortures psychologiques d'une simple vie, tout en conservant une certaine spontanéité. L'ensemble de la musique des français s'avère ronde, écorchée, plaintive, réaliste et très profonde.

Mais dans cet ouragan désillusionné et désespéré, l'art musical est en rivalité avec l'art littéraire. En effet, si j'ai tant insisté précédemment sur l'intérêt porté sur la profondeur de cette musique, c'était irrémédiablement pour aborder tôt ou tard ces textes poétiques et romantiques. Alors, rassurez-vous, même si la comparaison est frappante, je vais vous épargner un cours sur l'art romantique du XIXème siècle, mais gardez bien dans un coin de votre tête que Beaudelaire se cache quelque part dans l'âme de ce talentueux Johan. Le réalisme de ses textes, son défaitisme et son cynisme offrent à sa déjà superbe voix une capacité étonnante à plonger l'auditeur dans les abysses et les méandres de ses réflexions et de ses métaphores captivantes. La preuve même que l'association de différentes formes d'art peut contribuer grandement à la qualité d'un album.

Pour nous emmener dans son univers ironique et dépressif, Mihai Edrisch a eu droit à une production irréprochable qui privilégie le percutant des guitares et la rondeur des plans aériens. Et puis, on entend très nettement la basse, ce qui vaut toujours la peine d'être précisé. Quant au visuel, une branche intrigante et blanche se fond dans la clarté certainement sarcastique de cette pochette sobre mais très agréable (lorsque l'on est totalement conquis par un album, on ne se plaint pas quand la pochette est simple mais belle !).

Un album qui ne s'oublie pas, un album surprenant, un album addictif, et un album s'approchant de la perfection en de nombreux points. Ici, chaque sentiment émergeant du romantisme est abordé et parfaitement transmis par les paroles, les guitares, les ambiances ou encore dans les rythmes. Cet album, malgré sa diversité, est tout de même très homogène et compact, ce qui renforce encore plus mon sentiment d'album irréprochable. Je vous invite donc, petits et grands, grindeux ou punks, blackeux ou Kornaddict à porter une oreille à ce chef d'œuvre de tristesse et de haine ici en transformée poésie musicale, agressive et assassine juste comme il faut.

4 Commentaires

3 J'aime

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Eternalis - 21 Mai 2009: Tu sais ce que j'en pense...ta chronique la plus personnelle et pointue à ce jour, jouant de tes propres préjugés pour mettre en valeur un album inconnu.

Une très bonne prose, riche et une syntaxe très travaillé en fond un texte que l'on prend plaisir à lire et que l'on aimerait découvrir plus souvent.

A la prochaine!
BEERGRINDER - 21 Mai 2009: Puisque tu me demandes mon avis je vais le donner en toute honnêteté comme d'habitude.
Dès que j'ai vu le mot "postcore" enchaîné avec "mélodique" j'ai arrêté ma lecture de ta prose (par ailleurs bien tournée), comprenant immédiatement que ce disque ne m'intéresserait absolument pas.

Non mais je vous jure, pourquoi pas chroniquer de la pop des années 80 du style Sade aussi?------>
ArkAge - 23 Mai 2009: Très bonne chronique pour un album qui en vaut la peine, par contre, je ne dirais pas que c'est du post core mélodique, mais plutôt du chaotique hardcore voir screamo.
Soli - 24 Décembre 2011: Très bonne chronique, mais merci de ne pas mettre en loupe le mot "gaycore", les préjugés ça m'énerve.

18/20 pour cet album.
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