Umbra

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
9/20
Nom du groupe Lady Maggot
Nom de l'album Umbra
Type EP
Date de parution 01 Juillet 2011
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Penumbra
 01:09
2.
 Eclipse
 05:09
3.
 Love
 04:27
4.
 Mysterons
 05:13
5.
 Umbra
 04:03

Durée totale : 20:01

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Lady Maggot


Chronique @ ericb4

29 Mai 2016

En dépit d'une volonté farouche d'en découdre, le combo polonais devra affiner le trait pour pouvoir l'emporter...

Un original projet metal gothique à la confluence d'inspirations que tout oppose naquit en 2010 sous la houlette de deux artistes expérimentés et amis d'origine polonaise. Le premier, Piotr "Niemiec" Niemczewski, pluri-instrumentiste de son état, a fait ses armes chez des groupes de death metal tels que Mortis Dei et Puki Mahlu, ayant ainsi, quelques années durant, peaufiné son jeu d'écriture et perfectionné ses gammes à la guitare. C'est d'un tout autre univers, teinté d'éclectisme, que provient Martyna "Moyra Noise" Hałas, charismatique chanteuse et fine parolière, ayant participé à un projet metal expérimental (Galexia), en passant par l'électro-pop (Liu Cain), allant jusqu'à explorer quelques vibes rock typées 70s, chez Photosonic Orchestra.

Fruit du hasard ou de la nécessite, leurs destins se sont croisés sur ce nouveau regard posé sur leurs parcours respectifs, faisant alors cohabiter l'ombre et la lumière, le Yin et le Yang. Ainsi, nourris de ces influences, ils sont parvenus à complémentariser les contrastes atmosphériques qui les ont vu naître et évoluer sur une première offrande, à l'aune de « Umbra », laconique EP auto-produit emprunt de mysticisme et de délicates nuances atmosphériques, sorti un an à peine après la création du combo. Aussi, partons à la découverte des cinq propositions du duo polonais récemment installé à Dublin, en Irlande, dont deux sont empruntées aux répertoires de : Portishead (« Mysterons ») et Jaroslav Kubr (« Eclipse »). Sans oublier la présence vocale de Dariusz Halas (ex Lord Vader) sur « Umbra ».

Dans un premier mouvement, on aborde un îlot de plaines uniformes au paysage de notes un peu terne. Quelques fluides et cristallins arpèges à la guitare acoustique nous embarquent sur une introduction feutrée à l'instar de « PenUmbra », brève entame instrumentale progressive qui rapidement s'évanouit pour mieux embrayer sur « Eclipse ». Ce frénétique titre metal gothique, aux riffs corrosifs et la rythmique plombante, évolue dans une atmosphère embrumée tout en distribuant ses blasts meurtrissants et ses coups de boutoire sans jamais baisser la garde. Les claires patines de la sirène et les growls en arrière-fond de son comparse s'impriment sur des couplets mélodiquement un tantinet linéaires et plus encore sur les refrains, agréables à défaut d'être véritablement pénétrants. Ce faisant, un sous-mixage des lignes vocales empêche d'impacter plus largement le pavillon. Le risque de la déroute menace alors, même si la technicité instrumentale ne tarit pas de plans complexes et de maîtrise. Hélas, la suite du voyage ne se révélera pas plus sécurisante, loin s'en faut.

Deux moments plus sombres se perçoivent, par ailleurs, sans que ne jaillisse la petite étincelle qui nous aurait fait frissonner malgré nous. A commencer par le frondeur et tortueux « Love », engloutissante piste dark gothique, distillant une rythmique syncopée étreinte par des riffs vrombissants, tout en nous plongeant dans un bain mélodique acide. Une lead guitare colérique et diabolique, par ses frasques taquines, assaille le tympan sans pour autant parvenir à le retenir. Des couplets glauques alternent avec de sobres refrains, que dessert une prestation vocale en demi-teinte et parfois en proie à des placements mal ajustés de la part de la déesse. Pas sûr qu'on y revienne un jour... De son côté, le virulent « Mysterons » déploie un riffing massif au contact d'une rythmique délurée, pour une traversée tourmentée et peu propice à l'engagement. Malgré les jolies inflexions de la douce pour nous rallier à sa cause, le tracé mélodique s'avère bien pâle, voire déroutant, obéissant à des séries d'accords mal assorties. L'effet de relief acoustique recherché n'est pas au rendez-vous de nos attentes, notamment lorsqu'un break inopportun s'installe, ne laissant qu'une faible marge de manœuvre à la reprise, axée sur un bien morne refrain. Le risque de la désaffection précoce menace à chaque attaque instrumentale, tant l'enlisement harmonique entrave la concentration auditive et empêche, de fait, l'adhésion.

Enfin, un rai de lumière nous parvient en bout de course. Là où le combo se montre le plus à son aise semble, en effet, être celui des mots bleus. Ainsi, au fil de gammes effilées à la guitare acoustique, le doux et nuancé « Umbra », jolie ballade a-rythmique, offre quelques fines variations atmosphériques, mises en valeur par un duo mixte bien inspiré. La présence de Dariusz Halas en voix claire apporte un heureux complément à l'empreinte aérienne de la belle, le couple évoluant sur des vibes bien senties et un cheminement mélodique travaillé en profondeur. Quelques échappées oratoires bien amenées n'empêchent nullement de suivre le cours d'un fleuve tranquille, permettant précisément au morceau d'éviter un inconvenant lissage. Bref, un moment que l'on se plaira à se repasser pour mieux ressentir encore la profondeur du message qu'il renferme et dégage.

On ressort de l'écoute de la laconique rondelle circonspect, écartelé entre une convaincante assise technique, une cohésion instrumentale soudée et des harmoniques mises en exergue par les lignes de guitare d'une part ; de déconcertantes brisures rythmiques, des champs mélodiques le plus souvent dévastés et placés sous les projecteurs blafards d'une crépusculaire atmosphère, de l'autre. En outre, un sous-mixage persistant des lignes vocales les enlise dans une tourbe aspirante, au profit du déploiement, voire du déchaînement des éléments instrumentaux. On comprend que le combo polonais devra affiner le trait et rendre son propos plus aisément accessible, tout en conservant son climat dark gothique, s'il souhaite défendre ses chances face à une concurrence galopante dans ce registre metal. Cette combinaison de départ s'avérera d'autant plus efficiente qu'il aura pris le temps de peaufiner ses gammes et ses arpèges pour n'en conserver que le nec plus ultra. C'est dire que, cette première proposition faisant office de tour de chauffe, le groupe devra, à terme, embrayer sur un message musical vocalement plus dense, mélodiquement moins terne, émotionnellement plus impactant, soit, plus en phase avec les attentes d'un public aujourd'hui devenu plus exigeant qu'hier en la matière. A bon entendeur...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Lady Maggot