Human Reflection

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9/20
Nom du groupe Lady Maggot
Nom de l'album Human Reflection
Type Album
Date de parution 25 Janvier 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. New Age 05:28
2. Luna 05:03
3. Love 04:27
4. Feed My Vanity 06:00
5. Dead Weight 02:20
6. Eclipse 05:08
7. Suicide Symphony 07:24
8. Mara 06:00
Total playing time 41:50

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Lady Maggot


Chronique @ ericb4

31 Mai 2016

Quatre ans déjà et l'essai n'est toujours pas transformé...

Pas moins de 4 ans auront été requis, suite à son premier effort, pour que le combo metal gothique irlandais d'origine polonaise réinvestisse la piste, porté par une nouvelle énergie, avec, comme message musical, un premier album full length en substance sorti chez Ravenheart Music. Ainsi, le compositeur et pluri-instrumentiste Piotr Niemczewski, d'influence death metal, et la parolière et chanteuse Martyna Hallas, d'inspiration électro-pop, metal expérimental et rock typé 70s, au fil des 8 titres égrainés sur un ruban auditif de 40 minutes, nous embarquent, dès lors, dans les arcanes d'un propos metal gothique, aux relents dark et doom, dans le sillage de Tristania, The Gathering ou Draconian. Suite à « Umbra », initial et lacunaire EP, il leur fallait à tout prix relever la barre, témoigner d'une pointe d'originalité et de lignes mélodiques plus fluides pour nous rallier à leur cause. Cette présente dynamique aura-t-elle les arguments nécessaires pour nous faire oublier ces faux-pas de jeunesse ?

Tout d'abord, le groupe a relevé le défi d'inclure deux titres de son EP dans cette mouture, avec de nouveaux arrangements et sonorités à la clé, leur conférant une saveur particulière.
Le premier, « Eclipse », est un frénétique titre metal gothique, aux riffs corrosifs et à la rythmique plombante, qui évolue dans une atmosphère embrumée tout en distribuant ses blasts meurtrissants et ses coups de boutoir sans jamais baisser la garde. Les claires patines de la sirène et les growls en arrière-fond de son comparse s'impriment sur des couplets mélodiquement un tantinet linéaires, et plus encore sur les refrains, agréables à défaut d'être véritablement pénétrants. Ce morceau a bénéficié d'une refonte, notamment sous le joug des parties de claviers signées Vivien Lalu (Shadrane). Ce faisant, le sous-mixage des lignes vocales empêchant d'impacter plus largement le pavillon, de prime abord, n'est plus d'actualité. Le risque de la déroute qui menaçait alors, même si la technicité instrumentale ne tarissait pas de plans complexes et de maîtrise, n'est plus et l'on poursuit sereinement notre route jusqu'à son terme.
Le second, « Love », plus difficile d'accès, est une engloutissante piste dark gothique, distillant une rythmique syncopée étreinte par des riffs vrombissants, tout en nous plongeant dans un bain mélodique acide, dans l'ombre de Draconian. Une lead guitare colérique et diabolique, par ses frasques taquines, assaille le tympan, mais hélas, sans pour autant parvenir à le retenir. Des couplets glauques alternent avec de sobres refrains, que dessert une prestation vocale en demi-teinte et parfois en proie à des placements mal ajustés de la part de la déesse. Pas sûr qu'on y revienne un jour...
Le pari était osé et le combo l'a relevé, à sa manière, ayant cependant davantage réussi le premier exercice que le second, en proie à la désaffection. Aussi, après un hors-d'oeuvre mi-figue mi-raisin, observons de plus près ce que nous a réservé le combo comme alternatives.

Parmi les nouvelles recrues, le combo a opté pour quelques instants brut de décoffrage. Aussi, des riffs échevelés nous assaillent, les effets de distorsions n'ayant de cesse de griller le tympan, sur l'énigmatique « New Age ». Offensif morceau doom gothique, ce passage nous impose une kyrielle de saignants blasts, une incandescente rythmique et un champ de mines percussives peu propices à le sereine déambulation. Une technicité éprouvée mais un poil trop prégnante couplée à un tracé mélodique désarçonnant pousseront les moins téméraires hors de portée des vibes de cette piste. On reste donc en position de retrait face à cette débauche d'énergie qui a pour corollaire un cheminement harmonique parfois obscur ou, pour le moins, flottant.

Quelques ralentissements de tempo sont aussi à observer, sans y perdre en mordant rythmique pour autant. Aussi, le mid tempo progressif « Luna » octroie de stimulants effets de reverb sur les lignes guitaristiques, alors que des riffs acides étreignant une rythmique trapue fouettent l'espace sonore de leur présence pour une folle embardée. Dans ce dédale instrumental, où chaque partie est en furie, on cherche une accroche sur les couplets comme sur les refrains, en vain. Le cheminement mélodique nous enlise dans une sombre et bourbeuse ambiance et, malgré un dégradé de l'intensité sonore bien amené, la magie n'opère pas. De même, les graveleux riffs de « Feed My Vanity » annoncent la couleur de ses intentions. Mid tempo non sans rappeler The Gathering, sa complexe structure et ses oscillations mélodiques libertines entraveront un large recueil de l'adhésion. La sirène, pour sa part, semble suffoquer sous d'incessants et engloutissants remous instrumentaux, ne parvenant que malaisément à nous charmer. De plus, couplets et refrains ne témoignent pas d'une réelle ligne de démarcation, aussi s'y perd-on dans ces espaces indifférenciés, dans lesquels on peine à adhérer à l'éthéré climat ambiant.

Dans son programme, le collectif a aussi prévu une fresque qui, là encore, peine à encenser le pavillon. Ainsi, des gammes somptueuses au piano nous immergent dans les entrelacs de « Suicide Symphony », sculpturale piste progressive de plus de sept minutes qui, au fur et à mesure de son évolution, densifie son assise orchestrale, acère ses riffs et intensifie ses frappes. Ce faisant, d'inattendus chemins de traverse mélodiques nous déséquilibrent, les gorgones se chargeant de nous aspirer dans un évanouissant tourbillon. Qui plus est, il n'y a que peu de liant entre les séries de notes des couplets et des refrains, d'ailleurs mal relayés entre eux. Ce qui a pour effet de noyer le tympan dans un épais bain de vapeur sans jamais que l'on ne perçoive la lumière d'un accord effilé captateur d'une quelconque émotion. On lâchera prise prématurément tant la lourdeur de l'atmosphère se fait oppressante, voire écrasante.

Mais, nos acolytes se rattrapent dans un tout autre domaine. Une fois de plus, le combo nous prouve, à l'instar des mots bleus esquissés, qu'il a une belle carte à jouer dans ce registre. Pour ce faire, il réalise ses prestations de deux manières différentes. D'une part, jolie ballade aux séries d'accord engageantes, « Mara » nous invite à suivre une déesse bien inspirée, contribuant à rendre le moment posé plus infiltrant encore. Sans crier gare, un léger tapping vient rompre le cours de ce long fleuve tranquille, mais sans altérer les fines variations inondant les couplets du moment tamisé. Agréable par ses feutrines oratoires, ce titre n'en révèle pas moins son caractère bien trempé lorsque les éléments tendraient à se mouvoir pour une ritournelle témoignant d'insoupçonnées harmoniques et de joviales envolées de la douce. On parcourt donc l'instant sans sourciller, malgré une clôture un tantinet malhabile. D'autre part, de jolis arpèges envolés d'une enjôleuse guitare acoustique aux sonorités hispanisantes nous ouvrent à pas feutrés la porte de « Dead Weight », brève, aérienne et sinueuse ballade, dans le sillage atmosphérique de The Gathering. On se surprend à rêvasser au coin du feu sous les délicates harmonies, enjolivées par la belle, nous offrant ses douces patines calées dans les médiums, à la manière de Anneke Van Giersbergen. Engageant instant, certes, mais un peu trop laconique pour retenir pleinement l'attention du chaland.

Au final, on ressent cette frustration de devoir attendre quelques vibes enchanteresses qui trop rarement nous parviennent. Si les ballades, minoritaires sur cette galette, semblent être le point fort de l'opus, il en va tout autrement pour la plupart des pistes plus rocailleuses ou magmatiques, desservies par des cheminements harmoniques enlisants, un manque de repères stables entre couplets et refrains, une technicité instrumentale éprouvée mais évoluant au détriment de lignes de chant encore timides, et même en proie à quelques irrégularités. En outre, il eût fallu réviser ses lignes mélodiques en profondeur pour que la sauce ait une chance de prendre. Bref, le groupe se cherche encore une identité, se montre encore indéterminé dans ses choix stylistiques, tout en n'ayant pas pu élever le niveau artistique de ses prestations. Ainsi, on repart avec nos interrogations et nos doutes, dépité de devoir quitter la scène, parfois plus tôt que prévu. Même si la production dans son ensemble jouit d'une qualité d'enregistrement convaincante, il en faudra plus, bien plus pour impacter un public orienté metal gothique à chant féminin, d'ailleurs de plus en plus sensibilisé aux travaux de formations concurrentes. Autant dire qu'il leur faudra réagir vite, très vite, s'ils veulent s'offrir une chance de ne pas se faire zapper et, in fine, finir aux oubliettes.

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