Quatre ans après une première galette en dehors de toute réalité, graisseux, extrême, glauque et redoutable,
Acrania revient timidement en cette fin d’année avec un petit EP du nom de Tyrannical Hierarchy : Vol I. Quatre longues années pour un petit projet de six titres et d’à peine plus de seize minutes, il y aura forcément une petite faim qui continuera à nous ronger avant, nous l’espérons, un véritable retour dans un futur très proche. C’est en tout cas tout ce que l’on peut souhaiter à notre quintuor, presque devenu maître dans un art du Slamming
Deathcore immonde et cruel.
Par le fait que nos musiciens pratiquent un genre de
Deathcore encore plus percutant et cinglant qu’un
Deathcore traditionnel,
Acrania est surtout réputé pour ses textes politiques, reflétant parfois la triste vérité de notre monde et par son vocaliste hors-norme, usant de différentes techniques toutes plus impressionnantes les unes que les autres, proches de ce qu’avait proposé
Job For A Cowboy lors de ses débuts (
Doom).
Et tout cela, nos britanniques ne l’ont pas oublié avec Scolopamine, une intro qui vient poser les fondations avec un pig squeal ou bree quasiment devenu naturel chez notre quintuor. La brutalité reste totalement primordiale avec un premier breakdown d’outre-tombe totalement inattendu, complété par un nouveau pig squeal monstrueux et invraisemblable. Mais l’intérêt premier du groupe est resté intacte à savoir continuer à construire des textes polémiques et controversés.
Exterminated The Liberated est un exemple comme tant d’autre, reposant sur la perversion économique, la propagande, le terrorisme et la destruction des innocents (rien que ça). Les paroles restent formidablement bien écrites, même si l’on peut parfaitement être en désaccord, cela reste aussi un atout indéniable du groupe. L’émotion et la terreur sont parfaitement retransmises par notre cher Luke. Les cordes et la batterie offrent un travail complet et une véritable atmosphère intrigante et rebutante.
Pour garder ses bonnes habitudes,
Acrania continue à miser sur son hâtiveté et va encore plus loin dans son concept d’horreur et de dévastation en proposant un featuring osé mais réussi avec Ben Duerr de
Shadow Of Intent et CJ McCreery de
Lorna Shore, ex
Sign Of The
Swarm. L’addition des chants de Ben et de CJ offre une nouvelle vision d’un Slam toujours plus nauséabond et imprévisible. Pour ce qui est du reste, on reste sur un morceau assez classique mais restant efficace et direct. End1 viendra conclure en beauté ce petit amuse-gueule avec des riffs accrocheurs, certes répétitifs mais bougrement solides.
Bien sûr, on ne verra pas forcément la différence entre les différents titres puisque le schéma reste assez similaire et basique mais l’ensemble se montre réellement convainquant et aguicheur. Côté production, pas de gros changements : on reste sur une batterie assez prépondérante et véloce (normal me diriez-vous pour du
Deathcore) et des guitares lourdes et oppressantes. Cependant, en comparaison avec A Gluttonous Abomination, Tyrannical Hierarchy se laisse écouter plus facilement, peut-être parce que le tout sonne un peu plus moderne.
En conclusion, Tyrannical Hierarchy : Vol I est un excellent retour de nos britanniques. Direct, toujours aussi grassouillet, disgracieux et intraitable, ce petit hors d’œuvre est un régal pour les amateurs de sauvagerie et de massivité. Toujours dans son propre univers et dans son propre concept, ce nouvel EP de notre quintuor aura de quoi forger son public, voire même d’attirer de nouveaux moussaillons, en quête de novation et de sanguinaire.
J'avais croisé deux/trois fois le nom d'Acrania sans jamais prendre le temps de m'y intéresser... Merci pour la chro' !
L'EP déferle dans mes oreilles et ouais, en terme se Slamming Deathcore, il n'a rien à envier à un Signs of the Swarm :o
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