Tuatha de Danann

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16/20
Nom du groupe Tuatha De Danann
Nom de l'album Tuatha de Danann
Type Album
Date de parution Janvier 1999
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1. Us 02:05
2. Tuatha de Danann 06:08
3. Beltane 04:43
4. The Bards of the Infinity 05:13
5. Queen of the Witches 06:18
6. Faeryage 06:52
7. Oisin 06:19
8. Inrahma 04:58
Total playing time 42:36

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Tuatha De Danann


Chronique @ AlonewithL

16 Décembre 2013

Les druides peuvent se rassurer et dormir tranquilles au pied du palmier.

Voir des brésiliens jouer de la musique celtique, c’est aussi exotique que de voir un zèbre sauter sur un trampoline. Et pourtant ! L’existence de la formation « Tuatha de Danann » tend à nous démontrer que l’on peut abandonner sans vergogne ses propres traditions pour d’autres de très lointains horizons, pour des cultures radicalement différentes. Entretenue par la féerie de « Skyclad » et les débuts de « Cruachan », la drôle d’équipe menée par Bruno Maia a fait foi de s’approprier, de la plus belle des manières, la légendaire culture irlandaise et de l’accommoder à la puissance du heavy metal. Déjà le nom du groupe fait référence à des dieux figurant dans la mythologie celto-irlandaise. Apparu aux alentours de l’année 1995, du côté de la ville de Varginha (dans le centre-est du Brésil), « Tuatha de Danann » se dénommait initialement « Pendragon ». C’est avec la démo « Last Pendragon » de 1995, que la formation officialise son nouveau nom et son style celtique particulièrement original compte tenu de la région où elle s’illustre. Une seconde démo (« Faeryage ») paraitra en 1998 et permettra aux brésiliens d’intéresser le label Heavy Metal Rock, qui ne réalisent ensemble alors qu’une simple démo éponyme, en 1999, comprenant entre autres deux titres issus de « Last Pendragon », mais aussi les morceaux de « Faeryage » présents en tant que bonus. Le tout sera plus tard réédité par le français Underclass en 2004 et considéré comme premier album de « Tuatha de Danann ». Les premiers pas des brésiliens étaient compliqués, mais déjà fort prometteurs.

Il y a eu beaucoup de tergiversations autour de cet ouvrage, de savoir s’il s’agissait d’un réel album ou non. Cette interrogation doit en grande partie à la qualité relativement médiocre de la production (faite maison), et qui fait pencher la balance vers la conclusion d’une énième démo. Hors, des chansons des précédentes démos ont été remployées, même empilées pour façonner cet éponyme. Il y a bien, tout de même, des morceaux inédits de l’album. Nous retiendrons en premier lieu l’excellente ballade folklorique « Us », nous menant très loin des problèmes à venir au niveau de la production sonore. On y ressent parfaitement d’ailleurs l’influence celtique, notamment à travers les airs de flute de Bruno. « The Bands of the Infinity » ne semblerait pas non plus avoir fait l’objet d’un précédent. Pourtant, on remarque qu’à l’inverse de l’envoutant « Us », le présent titre s’accorde, avec infiniment moins de finesse, dans un folk metal graveleux, remué par les riffs boursoufflés de guitare électrique. Cette énergie montre assez rapidement ses faiblesses dans un son de piètre qualité.

Il en sera de même pour les autres morceaux. Quoique, l’on retient bien volontiers une recherche de complexité dans la musique. La formation se permet de délivrer toute sa panoplie technique dans un « Tuatha de Danann » épique, mais qui ne parvient qu’à combler laborieusement l’amateurisme qu’offre le son. On serait un brin pour sévère, en ce qui concerne « Beltrane » aux riffs moyennement articulés. Le ton solennel opère néanmoins pas trop mal. Cette prise de lenteur, que l’on décèle en partie dans le chant, va se retrouver contrastée par l’ascension mélodique produit à partir du milieu de la piste. « Tuatha de Danann » aime varier les ambiances, comme on l’a vu aussi dans sa démo « Faeryage » et plus précisément chez « Queen of the Witches ». Sa musique fait revivre la période du Moyen-âge. C’est ce que l’on retient de l’entame avec sa flute mystique et ses percussions. Le titre très vite révèle une alternance entre luminosité et noirceur. Cette méthode était déjà le crédo de son confrère « Cruachan ».

Le problème avec « Queen of the Witches » et avec les autres morceaux de « Faeryage », c’est que nous avons une fâcheuse impression de rallongement artificiel. La fin d’ « Oisin » ne dégage assurément pas la magie de son entame chatoyant, où on aurait pu croire un oiseau prendre la place de la flute. Il est dommage que le heavy metal dominant le titre soit aussi maladroit, ne reflétant pas tout l’enthousiasme du chant. Peut-être moins épique que celui-là « Faeryage » proposait un superbe folk champêtre dans une pure tradition celte. C’est encore une fois l’arrivée des guitares électriques qui bouleverse tout. Son développement va se diriger vers le désenchantement et les paroles vociférées par Giovani, héritage de « Cruachan » durant cette période. Nous assisterons à un évènement plus neutre, plus aérien, pleinement remarquable sur « Inrahma ». On jurerait prime abord qu’il s’agit là d’un instrumental. La voix grave que l’on perçoit à partir de 1 :30 minute nous le dément. Il est intéressant d’y dénoter des vibrations nord-américaines, presque blues dans ce folk rock agréable et rudement manié.

Nous vivons un monde de fous, un monde où les cultures sont brassées de toutes les sortes, de tous les côtés. Où se situent le Nord et le Sud ? « Tuatha de Danann » ne saurait vous répondre. Ou probablement par un air de flûte. Le groupe avait marqué les esprits par l’originalité de sa création. Il est vrai que même en Europe, les groupes de metal celtique n’étaient pas nombreux. Quoi de plus audacieux ? Cela dit, cette curiosité ne se mesure pas au niveau de son éponyme de 1999. Il y avait pas mal de chose à revoir. La qualité sonore était catastrophique et faisait du tort aux guitares et à la batterie. Depuis, on sait que ça a beaucoup changé. Les druides peuvent se rassurer et dormir tranquilles au pied du palmier.

12/20

1 Commentaire

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Fonghuet - 16 Décembre 2013: C'est pas leur meilleur album certes, mais j'espère qu'ils s'y remettrons
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