Tsunami Sea

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16/20
Nom du groupe Spiritbox
Nom de l'album Tsunami Sea
Type Album
Date de parution 07 Mars 2025
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Fata Morgana
 04:23
2.
 Black Rainbow
 03:24
3.
 Perfect Soul
 03:59
4.
 Keep Sweet
 04:03
5.
 Soft Spine
 03:03
6.
 Tsunami Sea
 04:16
7.
 A Haven with Two Faces
 05:31
8.
 No Loss, No Love
 02:56
9.
 Crystal Roses
 04:53
10.
 Ride the Wave
 03:47

Durée totale : 40:15

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Spiritbox


Chronique @ Groaw

19 Avril 2025

Une mer déchaînée et une musique saisissante où la fureur et la grâce se rencontrent

Né des cendres de projets passés (Iwrestledabearonce, Fall In Archaea, Pyrithion) mais attiré par une vision artistique résolument moderne, Spiritbox s’est rapidement imposé comme l’un des groupes les plus captivants de la scène metal contemporaine. Formé en 2016 par Courtney LaPlante (chant) et Mike Stringer (guitare), le groupe canadien s’est distingué dès ses débuts par une capacité rare à mêler brutalité, mélodie éthérée et esthétique mystique, quelque part entre metalcore progressif, djent et metal atmosphérique.
C’est avec leur premier album, Eternal Blue, sorti en 2021, que Spiritbox a véritablement explosé sur la scène internationale. Véritable concentré d’émotions contrastées, ce disque oscille entre fureur métallique et délicatesse éthérée. Porté par des morceaux emblématiques comme Holy Roller, Circle with Me ou encore Constance, il a été salué pour son audace sonore et la performance vocale hors normes de sa frontwoman, capable de passer d’un growl caverneux à un chant clair aérien avec une aisance désarmante. L’ouvrage a su séduire un large public, du metalhead aguerri à l’auditeur plus curieux, devenant rapidement une référence dans le metal moderne, à la croisée de Meshuggah, Deftones et Bring Me The Horizon.

Trois ans plus tard, notre formation revient avec un second opus très attendu nommé Tsunami Sea. Fidèle à son nom, ce tableau est une déferlante d’émotions et de textures sonores et oscille entre les grondements abyssaux d’une musique hardcore, parfois industriel et les accalmies presque oniriques d’un metal alternatif. L’œuvre ne manque pas d’être ambitieuse, plus audacieuse encore que sa devancière et confirme que le quatuor canadien ne se contente pas de suivre les tendances mais les redéfinit.
Dès les premières notes de Fata Morgana, nos musiciens affirment leur volonté de repousser les limites établies dans Eternal Blue. Le titre mêle des riffs percutants à des textures électroniques qui créent une atmosphère à la fois intense et envoûtante. La chant navigue entre des cris puissants et des passages chantés d’une grande douceur et illustre parfaitement la dualité qui traverse l’ensemble du disque. La production, toujours assurée par Dan Braunstein, offre une clarté et une profondeur remarquables. Contrairement à son premier coup de pinceau, qui alternait davantage entre moments forts et accalmies, ce second essai présente une meilleure fluidité et des transitions plus naturelles entre les morceaux qui renforcent la cohérence de l’ensemble.

Plusieurs temps forts sont à souligner au sein de l’album parmi lesquels Perfect Soul, une « balade » enchanteresse et l’un des rares morceaux qui met au premier plan une émotivité et une mélancolie souvent noyée dans l’agressivité. La comparaison avec d’anciennes compositions telles que Constance ou Perennial est inévitable puisque les mélodies se partagent une ambiance à la fois éthérée, mélodique et rêveuse. Sur No Loss, No Love, c’est dans un esprit expérimental que le combo canadien s’illustre grâce à un chant robotique et un instrumental cybernétique. Nos artistes livrent une prestation à la fois étouffante et angoissante qui n’est non sans rappeler une ancienne chanson à savoir Holy Roller. Le final Deep End quant à lui procède à un shoegaze contemplatif et angélique, dans la lignée de Deftones ou encore Loathe et accompagné par une performance vocale de Courtney absolument divine.

A l’inverse, certaines narrations sont quelque peu en pilotage automatique et manque de diversité à l’instar d’un Soft Spine qui ne mise que l’hostilité. Malheureusement, malgré une durée modérée, le riffing cyclique et le screaming linéaire rendent la structure du titre prévisible et le rendu somme toute oubliable. Pour ce qui est de Crystal Roses, l’influence drum’n’bass partait d’une bonne intention et on se réjouissait d’avance d’une expérimentation inédite de la part de notre quatuor. Cependant, la proposition vocale autotunée ne rend aucunement justice à un morceau bourré de potentiel. De même, on regrette une progression assez tardive et une explosion timide qui se contente d’une accélération des basses et d’accords de guitare simplistes.

Avec Tsunami Sea, Spiritbox livre une œuvre à la fois dense, immersive et résolument moderne. Si tout n’y est pas parfaitement maîtrisé, cet album a le mérite de prendre des risques, d’oser de nouvelles textures et de continuer à creuser l’écart entre brutalité métallique et sensibilité atmosphérique. Là où Eternal Blue marquait une arrivée fracassante, presque instinctive, ce second disque se veut plus réfléchi et plus entreprenant, quitte à diviser. Le groupe assume pleinement ses expérimentations et délaisse parfois la fulgurance pour une profondeur plus contemplative afin de mieux affirmer une identité sonore toujours plus singulière.
Nourri par une production chirurgicale, un sens affiné de l’équilibre et une performance vocale toujours aussi riche, nos Canadiens confirment ici qu’ils sont bien plus qu’une simple promesse puisqu’ils sont désormais un nom incontournable dans le paysage du metal moderne. Et si cette mer-là est agitée, c’est sans doute parce qu’elle est vivante, mouvante, imprévisible, traversée de courants contraires mais animée par une force créative profonde. Comme l’océan qu’elle évoque, la musique de nos musiciens ne se laisse pas dompter d’un seul coup d’oreille : elle se découvre, se ressent, se vit, entre tempêtes et apaisements, entre violence et beauté.

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 20 Avril 2025:

Lorsque j'ai vu l'étiquette "metalcore", je me suis tout de suite dit que c'était pas ma came. Néanmoins, comme j'adore te lire, je me suis jeté sur le texte pour ensuite me surprendre à écouter le morceau de fin de chronique et clairement... on peut pas appeler ça du metalcore! 
Comme tu le souligne, on est plus dans le metal moderne et c'est déjà un peu plus dans ma lignée!
Est-ce que ce groupe faisait un autre style à ses débuts?Bref, merci pour cette découverte qui va vite finir dans mon escarcelle!

Groaw - 21 Avril 2025:

C'est adorable ton petit compliment pour mes chroniques et c'est totalement réciproque ! Même si nos styles de prédilection sont souvent assez opposés, c'est toujours un plaisir de partager nos écrits et d'y déceler parfois de petites pépites que l'on aurait jamais découvert par nos propres initiatives

Le titre Perfect Soul n'est pas vraiment à l'image de l'album, même si Spiritbox excelle toujours dans les morceaux plus soft et envoûtants. En revanche, je te rejoins totalement sur l'étiquette de metal moderne car même si le groupe possède quelques caractéristiques punk/hardcore, ce n'est pas le coeur de leurs albums. D'ailleurs, quand Eric avait écrit la chronique d'Eternal Blue, la formation était encore classé comme metal moderne. J'ignore pourquoi ce changement de style entre temps ...

 

Par rapport à ta question, le quatuor et ses deux membres principaux sous l'identité de Spiritbox ont toujours performé dans cette mouvance moderne. Leurs premières compositions et EPs se défendent d'ailleurs très bien comme Rules Of Nine ou Blessed By. Si tu veux quelques suggestions, je te conseille en premier lieu Constance qui est certainement leur plus beau morceau, extrêmement touchant et mélancolique. Sinon, il y a aussi Circle With Me et Jaded qui restent assez accessible. Dans les titres plus bruts, il y a forcément Holy Roller mais dans du plus ancien, il y a aussi Bleach Bath que j'aime énormément !

MetalSonic99 - 21 Avril 2025:

Mais de rien, et je te remercie également de l'attention que tu portes à mes chroniques. En fait, tu résumes parfaitement ma pensée lorsque tu dis que c'est toujours un plaisir de partager nos écrits et d'y déceler parfois de petites pépites que l'on aurait jamais découvert par nos propres initiatives.
C'est vrai à cent pour cent puisque c'est le fait de lire la pluparts des écrits des chroniqueurs de ce site qui m'ont permis de découvrir des groupes que je ne connaissait pas (que ce soit ceux de mon domaine de prédilection ou pas). Bref, juste pour dire que SoM est pour moi comme une petite famille et je prends vraiment mon pied sur ce site.

Merci églement pour ces précisions concernant ce combo et pour les suggestions car il y a toujours à découvrir. 

Portes-toi bien et à bientôt.

PS: J'ai vu sur la taverne que tu avait demandé le nouveau Ghost... Je suis impatient de lire ta future missive sur celui-ci! 

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