Eternal Blue

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16/20
Nom du groupe Spiritbox
Nom de l'album Eternal Blue
Type Album
Date de parution 17 Septembre 2021
Labels Rise Records
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album30

Tracklist

1.
 Sun Killer
 03:47
2.
 Hurt You
 03:46
3.
 Yellowjacket (ft. Sam Carter)
 03:18
4.
 The Summit
 03:57
5.
 Secret Garden
 03:39
6.
 Silk in the Strings
 02:57
7.
 Holy Roller
 02:53
8.
 Eternal Blue
 03:59
9.
 We Live in a Strange World
 02:48
10.
 Halcyon
 03:40
11.
 Circle with Me
 03:53
12.
 Constance
 04:30

Durée totale : 43:07

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Spiritbox


Chronique @ ericb4

29 Septembre 2021

Une poignante offensive lancée par la formation canadienne...

S'il est des formations soucieuses de ne pas précipiter les événements pour chercher coûte que coûte à essaimer ses riffs et faire entendre sa voix, ce combo canadien né en 2016 à Vancouver sous l'impulsion commune de la chanteuse Courtney LaPlante (Unicron, Iwrestledabearonce) et du guitariste Mike Stringer (Fall In Archaea, Iwrestledabearonce) serait assurément du nombre. Déjà à la tête de deux EP (« Spiritbox » (2017) ; « Singles Collection » (2019)) et d'une dizaine de singles, dont le hit « Holy Roller », classé n° 1 en 2020 sur Sirius XM, le prolifique collectif n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Aussi, revient-il plus boosté que jamais muni, cette fois, d'un album full length dénommé « Eternal Blue » ; une galette généreuse de ses 53 minutes sortie sur le puissant label américain Rise Records, et ce, quelque cinq années suite à la sortie de terre de la formation nord-américaine. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes dans un registre metal toujours en proie à une âpre concurrence...

Dans cette aventure au long cours et abondant en péripéties, aux côtés de nos deux maîtres d'oeuvre ont embarqué le bassiste Bill Crook ainsi que Zev Rose à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos metal mélodique à la touche death dominante et aux relents progressif, électro, atmosphérique gothique et moderne, sous-tendu par un chant clair et/ou des screams dispensés par la frontwoman elle-même. Aussi, effeuille-t-on une œuvre à la fois saillante, fringante, intrigante, délicate et un brin romantique, nous faisant penser tour à tour à Lacuna Coil, Volturian, Evanescence, Ad Infinitum, Metalite, Amaranthe et consorts. Témoignant d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, et d'arrangements de fort bonne facture, les 12 pistes offrent un confort auditif autorisant l'écoute d'un seul tenant de l'opulente galette. Mais levons plutôt l'ancre pour une croisière en eaux limpides à la profonde agitation intérieure, en quête de terres d'abondance...


Si le plus clair de la traversée s'effectue sur un tempo mesuré, on n'en sortira pas moins secoué par certains passages aux riffs corrosifs, ceux précisément où les screams tranchants de la belle se font dominants. Ainsi, au regard de sa sanguine rythmique, des incessantes attaques acides de la prédatrice et de son entêtant refrain dispensé en voix claire, l'offensif et ''lacunacoilesque'' mid tempo « Hurt You » offre un saisissant effet de contraste atmosphérique et oratoire. Un tantinet plus déstabilisant mais non moins efficace, le vrombissant « Holy Roller » poussera assurément à un headbang bien senti. Tout aussi tourmenté, le mid/up tempo death gothique « Yellowjacket », pour sa part, offre un poignant duo en voix gutturales unissant les serpes oratoires de Courtney et de Sam Carter (Architects).

Sur un même modus operandi, quand l'empreinte vocale de la princesse se fait un poil moins saillante, le spectacle sera non moins au rendez-vous des attentes du chaland. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Sun Killer », un poignant mid tempo électro gothique aux influences death dans la lignée commune de Metalite, Volturian et Ad Infinitum. Mis en exergue par les limpides impulsions de la déesse, cette dernière ne réservant ses screams glaçants qu'en bout de course, le grisant effort ne ratera pas son effet. Dans cette même énergie, on retiendra également le mid tempo atmosphérique gothique « Halcyon » tant pour ses couplets finement ciselés que pour son refrain immersif à souhait ; un ''lacunacoilesque'' effort doté d'arpèges d'accords des plus enchanteurs et ayant su harmoniser le yin et le yang, les rayonnantes modulations de la belle se voyant opportunément relayées par des screams éminemment tranchants de son cru.

Lorsqu'il opte majoritairement pour un chant clair, le combo ne tardera pas davantage à nous rallier à sa cause, loin s'en faut. Aussi, c'est d'un battement de cils que nous happeront les refrains catchy jaillissant des entrailles de « The Summit » et « Circle with Me », enivrants mid tempi metal mélodique à la confluence d' Evanescence et Lacuna Coil. Dans cette mouvance, on ne pourra davantage éluder l'aérien et ''evanescent'' mid/up tempo « Secret Garden » eu égard à ses enchaînements intra piste ultra sécurisés, aux gimmicks d'une basse libertaire et aux fluides volutes de la frontwoman. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes ensorcelantes de « Constance », entraînant et aérien mid tempo dans le sillage de Volturian, Metalite et Everything But The Girl ?

Plus rarement, mais non sans afficher un certain brio, le collectif nord-américain a orienté ses efforts vers d'éruptives offrandes. Ainsi, au regard de ses inaltérables et puissants coups de boutoir doublés d'une rythmique détruisant tout sur son passage, et encensé par les screams déchirants et opportunément positionnés de la belle, l'up tempo death gothique aux effluves électro « Silk in the Strings » ne lâchera pas sa proie d'un iota. Et la sauce prend, une fois encore.

Quand elle en vient à feutrer davantage ses ambiances, la troupe dévoile une autre corde à son arc, parvenant dès lors à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, d'une part, « Eternal Blue » ballade électro gothique et progressive au carrefour de Lacuna Coil et Volturian. Mis en habits de soie par les caressantes patines de la maîtresse de cérémonie et greffé sur une sente mélodique des plus enveloppantes, l'instant privilégié ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Plus intrigant mais non moins infiltrant, « We Live in a Strange World », quant à lui, s'offre tel un fringant et délicat low tempo progressif estampé metal moderne/électro gothique à mi-chemin entre Amaranthe et Metalite.


Ainsi s'offre à nous un propos variant à l'envi ses atmosphères, ses phases rythmiques tout comme ses lignes de chant, jouissant en prime d'une ingénierie du son plutôt soignée. Témoignant d'une technicité instrumentale et vocale maîtrisée et de sentes mélodiques transpirant la féconde inspiration de ses auteurs, la plantureuse et solaire galette place dores et déjà la barre haute. D'aucuns auraient peut-être souhaité des exercices de style plus diversifiés, un zeste d'originalité supplémentaire et quelques séries d'accords moins empruntées qu'elles n'apparaissent pour se sustenter. Mais générant bien souvent la flamme apte requérir notre attention et livrant une œuvre ne souffrant que de rares bémols harmoniques qui en affadiraient le contenu, le combo s'en sort avec les honneurs. Bref, une première et poignante offensive lancée par la formation canadienne...

Note : 15,5/20

3 Commentaires

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Groaw - 29 Septembre 2021:

Je comptais chroniquer l'album mais tu l'as fait avant moi. Je suis d'ailleurs étonné de te voir écrire sur du Spiritbox mais c'est une sacrée bonne surprise :P

Je n'ai pas encore écouté l'album dans son intégralité mais d'après tes analyses, je te rejoins plutôt bien. Cette capacité et ce génie que le groupe a pour produire à la fois des compositions d'une violence extrême et des titres jouant clairement sur l'émotivité et le réconfort, c'est vraiment ce qui fait le charme et la différence pour la formation canadienne. J'ai quand même un petit faible pour ces chansons plus moroses et reposantes.

Merci pour le papier !

JeanEdernDesecrator - 30 Septembre 2021:

Le son de l'album est carrément énorme, musicalement, il y a un petit côté Tesseract, avec des riffs très catchy et lourds. Une des surprises de l'automne. Merci pour la chronique !

ericb4 - 30 Septembre 2021:

Merci pour vos retours! En effet, il ne m'arrive pas souvent d'écrire sur des albums de groupes sortant un peu du cadre de mes styles habituels, mais ici, le travail sur les mélodies et le chant ainsi que la qualité de la production ont retenu mon attention au point d'avoir eu envie d'en dire quelques mots.

Sinon, j'ai moi également apprécié les effets de contraste rythmique, atmosphérique et surtout vocaux, et l'émotion a souvent été au rendez-vous de mes attentes. Comme pour JeanEdernDesecrator, c'est pour moi aussi une des belles surprises de cet automne.

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