Trotz Verbot Nicht Tot

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14/20
Nom du groupe Goatpenis
Nom de l'album Trotz Verbot Nicht Tot
Type Compilation
Date de parution 2002
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1. Intro / Napalm Kills 01:27
2. Necromegatons 02:02
3. Jesus Coward 02:43
4. Zyklon-B 04:57
5. Final Atomic Battle 05:11
6. Black Kaos / Outro 01:07
7. Psichopatic Anal Terror 04:28
8. Barbaric Terror 05:43
9. Blessed by War 05:11
10. Jesus Coward 05:42
11. Master Blaster 06:27
12. Final Atomic Battle 05:11
13. III World War 05:24
Total playing time 55:33

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Goatpenis


Chronique @ adrien86fr

03 Juillet 2011

Goatpenis ou l'exemple entitique d'un Underground extrême digne et immaculé

Si le Brésil se veut être par la force des choses une terre incontestée de jus d’orange, de ballon rond et de transsexuels, il s’avère être plus que judicieux d’imputer également au plus grand pays d’Amérique Latine une identité de contrée historiquement on ne peut plus prolifique et qualitative en termes de metal extrême. Sepultura bien entendu et ce malgré le médiocre et non moins pathétique sketch dont il ne cesse de faire l’objet depuis la fin des années 90 et l’incompréhensible conversion de Max Cavalera au néo metal, mais également les immuables et légendaires Sarcófago, Vulcano, Executer, Mystifier, Korzus, Dorsal Atlântica, MX, Krisiun et autres Goatpenis pour ne citer que quelques uns des noms qui prouvèrent en l’âge d’or des styles auxquels on les rattache respectivement que l’Europe et les Etats-Unis/Canada n’avaient pas le monopole des groupes les plus originaux en matière de violence sonore et d’occultisme musical.

Certainement l’un des plus controversé porte-drapeaux du metal radical « auriverde » de l’Histoire, le groupe Goatpenis, ou pénis de bouc dans la langue de Molière se forme en 1988 à Blumenau dans l’état de Santa Catarina sous le charmant patronyme de Suppurated Fetus autour du guitariste et grunter Sabbaoth, du bassiste Abyssus et du maréchal ferrant Maleficarum avant de devenir trois ans plus tard le Goatpenis que les amateurs de black/death metal underground connaissent aujourd’hui comme l’auteur du très bon « Inhumanization » ou encore de l’infâme EP « Semen 1992 – Anno Domini » paru en 2004 chez les bataves d’Infernus Rex et illustré soit dit en passant par un artwork des plus blasphématoires. Après la sortie de deux démos sous le nom de Suppurated Fetus, Goatpenis connait ses premiers changements de personnel avec notamment les départs d’Abyssus et de Maleficarum respectivement remplacés par Hcelemarda et Osculum Infame pour finalement offrir au combo de Blumenau son line up d’anthologie. Fruits de cette collaboration entre les trois autoproclamés ‘anti human terrorists’, les sorties entre 1992 et 1994 des trois démos « Htaed No Tabbas » mais surtout « Blessed by War » et « Jesus Coward » que le label américain Selfless Recordings choisit divinement de compiler en 2002 sous l’appellation germanophone « Trotz Verbot Nicht Tot » avec l’aval des principaux intéressés.

La compilation inespérée débute avec la démo de 1994 « Jesus Coward » étonnement suivie par « Blessed by War » pourtant parue l’année précédente. Outre ce petit anachronisme dans le tracklisting qui fait s’interroger l’auditeur ne serait-ce qu’une petite seconde sur quelle sortie se déflagrer les tympans en premier, « Intro (Napalm Kills) » conditionne on ne peut mieux qui s’aventure dans le concept musical imparable du pénis de bouc grâce à son caractère grave et solennel que l’on devinerait presque tiré d’une scène tragique d’un vieux film muet façon Louis Feuillade (RIP 1873 - 1925), avant de laisser place à un black/death metal sans concession aucune et bien évidemment modestement produit pour toute velléité sonore souterraine qui se respecte. Riffs autant assassins qu’hyper inspirés, rythmique d’une inhumanité irrémissible, le tout doublé de vocaux bestiaux signés des tripes de Sabbaoth que l’on s’accorderait sans peine à comparer à des grognements insoutenables venus d’une meute de chiens destinés à tuer et plus largement à annihiler toute forme de vie humaine ; voici le menu propre aux exactions sonores des très efficaces « Necromegatons », « Jesus Coward » ou encore du jouissif « Final Atomic Battle ». Mention spéciale au titre « Zyklon-B » et à son intro extraite d’un discours tyrannique et populiste de l’on devine qui, et qui au-delà de ce gimmick sonore de mauvais goût et de la bonne facture du morceau s’avère être le genre de pamphlet qui à lui seul peut asseoir la réputation sulfureuse d’un combo et opérer autour de lui une sélection on ne peut plus naturelle en éliminant d’office de son auditorat les âmes aussi sensibles que risibles chez qui le metal extrême possède quand même certaines limites à ne pas franchir.

Seconde partie de ce « Trotz Verbot Nicht Tot » qui semble tenir jusque là toute ses promesses, la démo « Blessed by War » sortie en autoprod au cours de l’année 1993 alors que l’inspiration des cadors du death était à l’aube d’un essoufflement irréversible et que le black metal allait connaitre quant à lui ses années les plus fastes en matière de succès et de popularité à cause d’un règlement de compte sanglant survenu à Oslo une nuit d’août 1993. Qu’à cela ne tienne, « Covenant » de Morbid Angel a beau être l’objet d’un nombre de ventes absolument surréaliste pour le style, Varg Vikernes le pyromane et désormais meurtrier a beau faire la couverture de Kerrang !; l’underground sale, puant et lugubre subsiste encore dans les affres d’un univers parallèle grâce à des entités uniques dignes du Mythe telles que Gravewürm et Arghoslent en Amérique du Nord, Absurd en Allemagne, Graveland en Pologne ou encore Osculum Infame et les Légions Noires dans l’Hexagone pour ne citer qu’eux. Et Goatpenis du Tiers Monde bien évidemment qui avec « Blessed by War » propose encore et toujours un black/death metal cru, bestial et largement potable techniquement parlant malgré une production logiquement en deçà de celle de « Jesus Coward », chronologie oblige. On s’imagine donc facilement une nuit de répét’ dans une masure de Blumenau en 1993 en compagnie de Goatpenis, assistant sans défense aucune à un holocauste sonore de premier ordre sous l’égide de Sabbaoth et de ses deux âmes damnées. « Psichopatic Anal Terror », l’éponyme « Blessed by War » ou encore le vindicatif « Master Blaster » sont autant de concussions innommables au cours desquels Pénis de Bouc agrémente l’atmosphère d’ambiances indescriptibles dont seuls les groupes souterrains semblent avoir l’insidieux secret.

Un release remarquable que ce compilatoire « Trotz Verbot Nicht Tot » permettant au profane de découvrir à travers les initials « Blessed by War » et « Jesus Coward » les balbutiements musicaux d’un groupe référence du véritable underground extrême prouvant à qui pourrait l’ignorer que la qualité peut tout à fait émaner de régions pour le moins exotiques à l’exemple de l’Amérique du Sud et de l’Asie du Sud Est notamment. Seul bémol de la démarche, l’occultation des ultimes morceaux « Final Atomic Battery » et « III Mundial War » de la démo « Blessed by War » pour des raisons aussi absurdes qu’inconnues. Au-delà de cette interrogation légitime, honneur et gloire à la légende de Blumenau s’avèrant être un fist ganté de pointes de fer à la face des bien pensants et autres amateurs du politiquement correct qui se disent extrêmes et libres mais qui suivent à la ligne les règles imposées par le business et les médias de masse du metal « extrême »… Lui, Goatpenis ; l'iconoclaste, l’irrévérencieux et le blasphématoire !

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Silent_Flight - 04 Juillet 2011: Faut excuser Adrien, M.Propre, il devait être lessivé en écrivant l'article.
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