1988,
Napalm Death avait déjà sorti le terrible
Scum ! Au brésil, Suppurated Fetus venait de se former! Il leur faudra deux ans pour sortir une première démo «
The Rest of Nothing ». Si je parle de
Napalm Death, c'est que sur cette démo, les brésiliens officiaient dans un Grindcore très proche de celui des britanniques. En 1991, le groupe sort sa seconde démo, « Genesis CH2, V7 » en insufflant à son Grind une bestialité phénoménale. C'est ce changement de cap qui poussera le groupe à changer de nom pour devenir
Goatpenis cette même année.
Sous son nouveau patronyme,
Goatpenis va sortir 3 démos avant de spliter en 1997.
Htaed No Tabbas a vu le jour en 1992 et même si l'imagerie commence à prendre une tournure très Black
Metal (corpse paint, cartouchière, abondance de clou) la musique reste encore très encrée dans le Grind /Death mais avec un son abominable. La voix, mixée beaucoup trop en avant, couvre pratiquement tout . Dommage, surtout que sur « Eht Tsrow Sdrow » et ses 8 minutes dévastatrices, les brésiliens nous envoient une grosse torgnole en pleine gueule. En 1993, ils sortent leur seconde démo intitulée «
Blessed by War » toujours dans un registre bien Death/Grind mais encore plus bestial, un titre comme «
Master Blaster » est là pour en témoigner.
Le groupe va réellement poser son identité et prendre une tournure bien plus Black
Metal avec leur troisième démo.
Outre le très bon goût de la pochette où l'on peut voir Jesus sucer une bite, «
Jesus Coward » marque l'arrivée de
Blasphemy dans les influences du groupe. D'une bestialité déconcertante , haineux comme pas permis mais handicapé par une production bien trop approximative, il manque encore ce petit quelque chose à
Goatpenis pour s'imposer.
Cette introduction un peu longue est nécessaire pour bien appréhender l'arrière goût Grind que nous laisse leur premier album,
Inhumanization ! Je trouve que sans jamais franchir cette frontière entre Black et Grind contrairement à «
Naked Whipper » qui allie parfaitement les deux,
Goatpenis est de ces groupes qui pourraient servir de passerelle pour qu'un amateur de Grindcore s'intéresse à la frange la plus extrême du Black
Metal (certains l'ont déjà fait avec brio comme «
Knelt Rote », d'autres se sont ramassé les dents , qui a dit «
Goatvermin »?).
C'est donc après un split de deux ans et la réédition de toutes les démos du groupe compilées en 2001 et en 2002 sous les noms "World in
Flame" et "
Trotz Verbot Nicht Tot" que le
Goatpenis prépare son premier album! Il faudra cependant patienter 5 ans (août 2004) pour entendre deux nouveaux titres sur le split avec DeathSquadron. Ces titres seront d'ailleurs repris sur leur premier album qui sortira chez
Die Todesrune la même année, tenu par un des mecs de Deathsquadron (réputé pour être un rip off...)!
Autant le dire toute de suite,
Inhumanization c'est leur meilleure sortie. Un concentré de haine et de violence, de bestialité et de destruction! Rarement un groupe sera allé aussi loin que sur cet album! Jouant sur une sauvagerie typiquement brésilienne, un titre comme
Zyklon B te donne l'impression de te prendre une version survitaminé de Sarcofago dans la gueule. Ce qui est plutôt atypique chez
Goatpenis, c'est que le message vomi par le groupe n'est pas du tout la glorification de
Satan. J'avais lu une interview où Sabbaoth (le maître de
Goatpenis depuis sa formation en 1988 et son unique compositeur) expliquait qu'il n'était pas sataniste mais qu'il voulait voir l'humanité disparaître. Il ne voulait suivre aucune doctrine, aucune idéologie et aucune philosophie car, quelle qu'elle soit, elle émanait des Hommes. C'est à cette haine viscérale que cette entité doit son avènement. Musicalement en totale adéquation avec cette volonté de nuire et cette haine, les terroristes brésiliens sont loin de se limiter uniquement à ça. Ce qui me fou en transe ce sont ces putains de trémolos vicieux et malsain comme sur l'excellente ICBM! Tout au long de la galette, le riffing, très simple, ne dépasse généralement pas trois accords par riff (
Blasphemy!!!) répétés jusqu'à ce que tu sois hypnotisé. L’alternance entre blast beat assassins et mid tempo dévastateurs jouant sur des roulements de tom supersoniques apporte du relief et accentue considérablement la bestialité de leur Black
Metal ! Certains vocaux rappellent leur passé Grind et le « Reek of
Putrefaction » de
Carcass comme sur Homo Hommii Lupus, aussi totalitaire que singulier! Tout dans cet opus, que ce soit l'imagerie, les paroles ou la musique elle même , n'est qu'incitation au meurtre, à la guerre et à l'annihilation de la race humaine.
Quand j'écoute cet album je sens la chaleur d'une bombe thermonucléaire sortir de mes baffles, l'air devient difficilement respirable et ne tarde pas à se changer en
Zyklon-B. J'entends les M60 vider leurs cartouchières sans interruption jusqu'à ce que le dernier souffle de vie soit anéanti. Terrifiant !
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