Trixter

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16/20
Nom du groupe Trixter
Nom de l'album Trixter
Type Album
Date de parution 10 Mai 1990
Labels MCA Records
Style MusicalHard FM
Membres possèdant cet album33

Tracklist

1. Line of Fire 04:40
2. Heart of Steel 04:11
3. One in a Million 05:05
4. Surrender 06:05
5. Give It to Me Good 03:29
6. Only Young Once 05:42
7. Bad Girl 04:19
8. Always a Victim 04:13
9. Play Rough 04:04
10. You'll Never See Me Cryin' 05:00
11. Ride the Whip 05:07
12. On and on 05:03
Total playing time 56:18

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Trixter


Chronique @ adrien86fr

25 Décembre 2012

Another night she sleeps alone..

Bruce Springsteen & the E Street Band, Bon Jovi, Saraya, Monster Magnet, The Misfits/Danzig, Skid Row, Symphony X, Sneak Attack, Exxplorer, Overkill, Whiplash et autres Ripping Corpse notamment… Mine de rien, l’état américain du New Jersey alias the « Garden State » s’avère bel et bien être un territoire de rock n’ roll et de metal lourd si l’on considère le nombre de combos cultes ayant été enfantés sur les terres de cette petite contrée industrielle et portuaire d’environ 22 000 km2 sur laquelle le soleil ne daigne que trop rarement descendre ses rayons incandescents et mystiques. Egalement, le New Jersey State peut se targuer on ne peut plus fièrement d’avoir vu naitre, grandir et s’épanouir le groupe agent du PMRC par excellence, le groupe composé de gendres plus idéaux les uns que les autres, le groupe jadis favori de toute pucelle appareildentarisée qui se respecte, le groupe qui en son temps aurait tout à fait pu prêter sans honte son image à des marques de dentifrices ou de shampooings antipelliculaires, en somme le groupe infiltré collant quasi parfaitement aux codes et valeurs excrémentielles de cette Amérique wasp bien pensante à vomir qui répugnante et sordide, s’avère être aujourd’hui représentée par le richissime mormon républicain ex candidat à la présidentielle Mitt Romney et sa belle petite famille modèle à même de faire passer les Camden de la série involontairement comique « Sept à la maison » pour une version hardcore des Simpson. J’ai nommé le combo le plus niais et inoffensif de toute la scène hair metal de la décennie 80 ex aequo avec l’incestueux Nelson : l’insupportable et désopilant Trixter.

Formé en 1983 dans la petite bourgade de Paramus dans le New Jersey donc autour des potes de high school Peter Archibald aka Pete Loran (vocaux), Steve Brown (guitare), Dougie C. (basse) et Mike Prane (batterie), Trixter foule quelques scènes locales avant de connaitre son premier changement de line-up voyant Prane se faire remplacer par le dénommé Mark « Gus » Scott derrière les fûts du quartette. Groupe hyperactif de l’underground hard rock fertile de la côte est ne manquant jamais une occasion de se produire live en clubs mais également dans des goûters d’anniversaire, Trixter assoit lentement mais surement sa réputation auprès d’une fan base en grande partie féminine et adolescente sans cesse croissante jusqu’en 1988 ou il finit par taper dans l’œil de divers A&R et se voit par conséquent offrir l’opportunité de signer sur plusieurs labels reniflant à plein nez le futur carton en tête des charts et accessoirement le futur groupe favori de la tranche d’âge 8-12 ans. Après le départ du bassiste Dougie C. suppléé par un certain P.J. Farley, Trixter choisit de signer son deal avec MCA Records et enregistre son premier full length entre New York City et Los Angeles sous la houlette du producteur Bill Wray bien plus habitué des chanteuses de variété (Phoebe Cates, Lisa Hartman) que des groupes de hard rock. L’éponyme « Trixter » sort ainsi en mai 1990.

Résolument plus proche conceptuellement parlant de l’aseptisé Backstreet Boys que du drogué Faster Pussycat, le cas Trixter ne peut qu’interpeller et fasciner au plus haut point l’amateur d’entités permanentées américaines de la seconde partie des 80’s. On connaissait le chrétien évangélique con-vaincu Stryper mais aussi le népotique et consanguin Nelson dans le tiroir cadenassé des combos moralisateurs et tellement heureux de vivre que spirituellement investis à vanter sur fond de heavy metal bon marché l’Amour du Christ pour ses brebis égarées, les mérites sociaux d’une dentition bien alignée et bien blanche ou encore d’une crinière peroxydée on ne peut plus soyeuse sentant bon l’aloe vera. Il faudra désormais savoir composer avec Trixter et son premier disque éponyme illustré d’un artwork inspiré par l’intergénérationnel et indémodable phénomène Comic’s, histoire d’être à même de séduire autant le kid et la kidette strabiques working class des suburbs en carton de Milwaukee que la caissière quadragénaire dépressive mère célibataire édentée (faute de sécu) du Wal-Mart de Cincinnati tournant dès que possible dans des low budget porn movies afin de pouvoir se payer ses doses non préscrites de crystal meth et rembourser ses substantiels implants mammaires achetés à crédit. Portrait de l’Amérique cradingue à part, le premier effort discographique de Trixter commence sa campagne d’assainissement des mœurs nationales au travers du faussement enthousiaste et punchy « Line of Fire » distillant un hard rock commercial doué d’une production plutôt brute que l’on aurait imaginé bien plus lisse pour l’époque et le style mais peinant toutefois à faire se déhancher un auditeur pas même enclin à battre la mesure à l’aide de drumsticks imaginaires. Mettant en scène des musiciens au talent plutôt ordinaire et mené par un chanteur doué donnant dans l’aigu mais fatidiquement marqué par la dangereuse propension à gaver l’auditeur sur la durée, « Trixter » se veut donc être un concentré d’hymnes pré pubères plus ou moins efficaces imposant un rigoureux tri pour qui décide d’investir courageusement cette première galette éponyme. Au chapitre des morceaux les plus difficilement audibles de cette dernière, il conviendra entre autres de pointer du doigt le démagogique « One in a Million » n’ayant rien à voir avec le délicieux pamphlet électro-acoustique d’Axl Rose sur « GN’R Lies » (1988) des Guns N’ Roses, l’acerbe mais finalement stérile « Bad Girl », le poussif et ulcérant « Play Rough » ou encore le mythomane « You’ll Never See Me Cryin’ ».

Parce qu’il faut parfois se faire l’avocat du diable et empreindre tout jugement d’une honnêteté immaculée, tâchons de reconnaitre quelques titres dignes d’intérêt dans le tracklisting de l’opus tels l’excellent « Heart of Steel » qui sensible et accrocheur s’avère être incontestablement le meilleur moment de l’album voyant accessoirement Pete Loran narrer le cœur palpitant les tourments d’une jeune vierge poilue des aisselles et du bas-ventre attendant encore et toujours seule dans son lit la venue messianique du Prince Charmant (« Another night she sleeps alone as she waits for her Romeo… »), l’enjoué et naïf « Give it to me Good » constituant le tube et le single le plus populaire du full length objet d’un video clip mettant en scène les quatre garçons de bonne famille dans leurs délires d’ados attardés : s’éclater dans la benne d’un pick up truck ne passant plus au contrôle technique au moins depuis la sortie de « Dream Police » de Cheap Trick, jouer au foot US contre des filles, rouler en motocross étonnement sans casque mais également faire des galipettes dans l’herbe en évitant les crottes de chien ou encore la belle mais niaise « Only Young Once » dégageant malgré elle un agréable et salvateur responsabilisme sentimental down to earth que n’aurait pas renié le Boss et voisin Bruce Springsteen sur l’intimiste « Tunnel of Love » de 1987 par exemple. Ballade obligatoire et forcée ou plutôt comptine ultime de « Trixter », comment ne pas se culpabiliser d’une décennie d’excès en tous genres lorsque sa propre paire de conduits otiques vient à capter par malheur la résonnance introspective de la supra mielleuse et de ce fait on ne peut plus flippante et insupportable « Surrender », complainte surréaliste de douceur et d’inoffensivité traitant une fois de plus de façon quasi psychiatrique la douleur insurmontable de voir un amour éphémère que l’on pensait bien évidemment éternel finir par s’en aller logiquement vers des attributs physiques plus virils. Dans un style relativement comparable mais un peu moins cul cul la praline cependant, nous soulignerons les bons sentiments et le volontarisme exceptionnel de la clôturante « On and On » témoin d’un Loran transcendé témoigner tel le patriote diabétique Bret Michaels de Poison de sa foi inébranlable envers le rêve américain et l’american way of life en général rendant toute velléité possible à condition de croire et de prêter solennellement le serment d’allégeance à la nation une et indivisible devant l’Œil de la Providence. God bless America, amen.

Précoce et visionnaire ambassadeur de la 2 be 3 attitude sur le Nouveau Continent, Trixter signe en 1990 un premier album éponyme enthousiaste et transpirant de fraîcheur certes mais bien trop peu qualitatif et percutant pour faire date dans un style vénéré vivant inconsciemment le crépuscule de son agonie et de sa chute. Alternant titres absolument dispensables et morceaux potables dirons-nous, « Trixter » s’avère néanmoins être le garant de quelques trop rares coups d’éclat à l’image du remarquable « Heart of Steel » et des sympathiques « Give it to me Good » et autres « Only Young Once » dans une moindre mesure. Conjugué à un concept idéologique bienséant frisant le paroxysme de la niaiserie puritaine, la banalité intrinsèquement musicale de cette première production rend incompréhensible son atteinte par on ne sait quel coup de baguette magique d’une plus qu’honorable 28ème place au Billboard 200 accompagnée d’une certification gold RIAA synonyme d’un minimum de 500 000 ventes sur le marché domestique américain. Opus définitivement moyen pour ne pas dire médiocre et déséquilibré de hard rock consensuel et peu original, ce méfait initial au sens premier du terme de Trixter constituera cependant une acquisition obligatoire pour les amateurs orthodoxes et collectionneurs maladifs du genre. On vous aura prévenus !

5 Commentaires

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MikeSlave - 25 Décembre 2012: A ranger au côté des frangines Nelson? je suis tenté hé hé
Combo propret et lisse sur soi comme les jumeaux cités ci-dessus mais nettement moins kitchissime donc nettement moins intéressant pour qui sait prendre un peu de recul.
Merci pour ce compte-rendu objectif au possible dont le ton acide m'a bien fait rire, notamment sur le passage de la ménagère édentée.
Thanx mec!
ZazPanzer - 25 Décembre 2012: Ta plume était particulièrement affutée pour chroniquer ce "sleaze motherfucking rock gang bien bad ass", Adrien ! Je me suis bien marré. Vision caustique et malheureusement réaliste de l'Amérique plus humour hardcore sur fond de Trixter, c'est peut être ça la magie de Noël.
MarkoFromMars - 28 Décembre 2012: Comme je suis curieux, j'ai écouté plusieurs titres via la vignette du bas. J'ai passé un bon moment. Naaaan! J'déconne.
Ça manque cruellement de poils mais je suis bien poilé. Punaise, qu'est-ce c'est trop sucré, ecoeurant au bout de 2 titres.
Ok Didier, j'attrape! Mais lance le fort, y a Mike en embuscade.
Thanks Adrien.
Elvangar - 28 Octobre 2014: Adrien dit : "l’excellent « Heart of Steel » qui sensible et accrocheur s’avère être incontestablement le meilleur moment de l’album" ... huhu, je viens tout juste de l'écouter et si c'est le meilleur moment, je crois que je ne vais pas m'attarder, quant à Give It to Me Good, rien que de mater le clip, je crois avoir développé un début de diabète. Dommage car c'est pas vilain sur le plan rythmique mais comme dit Marko, ça manque cruellement de poils, avec des riffs un peu plus couillus, ça aurait pu le faire ... encore merci pour la chro ;) !
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