Transparente

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15/20
Nom du groupe Cinica
Nom de l'album Transparente
Type Album
Date de parution 15 Décembre 2012
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Transparente 04:28
2. La Caída 04:33
3. Conciencia 04:54
4. Refugio 04:12
5. Bajo Cero 05:24
6. Aparecidos 05:37
7. Velo Gris 04:48
8. Piso Frío 05:43
9. Perversidad 04:26
10. Salvación 04:56
11. Panacea 05:16
Total playing time 54:17

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Cinica


Chronique @ ericb4

03 Juillet 2015

Essai transformé et jouissance assurée à l'instar de cette solaire pépite latino...

Fort d'une première mouture de bonne facture, le combo uruguayen poursuit activement son projet avec, cette fois, un message musical techniquement plus dense et artistiquement tout aussi bien inspiré. En outre, l'ensemble des titres de l'EP éponyme du groupe sont inclus dans cette généreuse galette auto-produite surmontée de onze pièces, pour une traversée de plus de cinquante-quatre minutes d'obédience metal mélodique, atmosphérique, avec une touche symphonique, un poil heavy. Ses modèles identificatoires, entre autres, se calent entre Epica, Lacuna Coil, Nighwish ou encore Within Temptation. Si ces sources d'influence ont eu un impact partiel sur la construction de leurs morceaux, nos acolytes ont imprimé leur patte sur chacune des blanches et des noires de leurs partitions.

On y retrouve les membres fondateurs : Manuel Kastanas, le batteur et Marcelo Simonetti, le guitariste et chanteur. Victoria Campbell, interprète à la voix chaleureuse et finement modulée et le bassiste Gonzalo Simonetti les assistent toujours, octroyant leurs talents au service de compositions bien inspirées et de paroles rédigées en espagnol, subtilement écrites. La qualité de la production y a gagné sur le plan de l'enregistrement et du mixage, équilibrant plus habilement encore les parties instrumentales et vocales en présence. Le souci de création de mélodies finement ciselées est un maître mot pour un combo qui a veillé à patiner au plus juste ses gammes et ses arpèges. Pénétrons alors dans les arcanes de cette roborative rondelle.

C'est lorsque le combo déploie une énergie chatoyante qu'il s'avère véritablement charismatique. A ce titre, on remarquera l'entraînante outro « Panacea », déjà présente sue l'EP, nous invitant à suivre d'agréables couplets et des refrains catchy. On le doit notamment aux chaudes impulsions vocales de la sirène, évoquant alors Lacuna Coil. En outre, des riffs frétillants et une lead guitare au top de sa forme séduisent aussi, avec un petit solo en sus. La ligne mélodique semble classique, le message délivré accessible, le combo optant pour l'efficacité au détriment d'une technicité instrumentale experte. Malgré une sensation de déjà-entendu, à la manière d'un titre taillé pour les charts, la sauce prend, sans l'ombre d'une difficulté. De son côté, l'entraînant et imposant « Salvacion », typé metal symphonique mélodique, avec ses riffs incisifs et sa rythmique enjouée, nous embarque sur des couplets aux notes rondes et aux refrains intenses, suivant un chemin mélodique nuancé. De chaudes et puissantes impulsions vocales distillées par la belle nous aspirent, rapidement relayées par une lead guitare inspirée, nous invitant joyeusement à poursuivre l'aventure. Par moments, on croirait se perdre dans des méandes atmosphériques éthérés, mais le couple vocal nous récupère au moment opportun. Et, à l'orchestration d'assurer la sortie en apothéose. Par ailleurs, de beaux arpèges au piano assistés de riffs arrondis nous installent sur le solaire « La Caida », au tempo enjoué, pour suivre la déesse convoler sur de sympathiques couplets et de rayonnants refrains. Un joli solo de guitare s'invite au bal, déployant un alerte picking, avant un petit pont relayé par les charbonneuses impulsions de l'interprète. Le morceau finit cependant brutalement. Enfin, le tonitruant « Refugio » remporte aussi quelques suffrages, au son de sa lead guitare aux accords soignés et aux envolées de la jeune diva, qui, pour le coup, aurait pu se passer de son comparse. Des nappes synthétiques enveloppantes marquent de leur empreinte un petit pont avant une reprise sur le refrain non dénuée d'attractivité.

De belles variations de la section rythmique nous aimantent également. D'une part, avec l'entame « Transparente », titre éponyme où on accroche rapidement aux inflexions magnétiques de la belle sur les intenses refrains, ainsi bien habités, contrastant avec des couplets tout en retenue. Un fougueux solo de guitare nous retient, lui aussi, précédant une flamboyante reprise générale sur le refrain, à la ligne mélodique d'inspiration latino, à laquelle il devient difficile de s'abstraire sans éprouver l'irrépressible envie d'y revenir. D'autre part, d'inspiration metal symphonique, « Aparecidos » nous accueille avec emphase avant de laisser les couplets se déployer en douceur, où le couple mixte témoigne de souriantes variations sur les refrains. La rythmique devient syncopée en mid track, laissant un pont instrumental se dessiner, avant une stimulante reprise vocale, avec quelques subtilités atmosphériques en prime. Beau jeu de contrastes là encore.

D'inspiration heavy mélodique, les passages percussifs et les accords de certaines pistes s'enchaînent sereinement, nous invitant, dès lors, à les suivre. Ainsi, « Piso Frio » se cale sur une rythmique épaisse, aux riffs acides, avant de laisser s'exprimer quelques arpèges à la guitare acoustique rondement menés. La sirène s'accapare les couplets qu'elle magnifie, pour convoler avec quelques accents latino sur les mélodieux refrains. Les accords déployés sont faciles d'accès, aussi, aucun problème d'accroche ne guette l'auditeur. Un pont instrumental bien positionné se fait ensuite aspirer par les suaves envolées de la diva, dans l'esprit de Magica. On adhère donc aisément à ce morceau mélodiquement sécurisant, dans la droite lignée d'un hit. Par ailleurs, des nappes synthétiques nous accueillent sur le pesant « Conciencia », doté de riffs crochus et d'une rythmique épaisse. Les aériennes impulsions de la jeune déesse se lovent autour d'une voix masculine relativement agréable, sur des couplets assez bien ficelés et des refrains truculents. En outre, un pont instrumental témoigne d'un jeu de batterie fringant, d'une lead guitare distillant des accords peu convenus et d'un bref mais émoustillant solo de guitare. La reprise vocale mixte sur le refrain demeure attrayante à défaut d'être spectaculaire. Dommage que la clôture soit aussi radicale.

Dans un registre plus en nuances, optant pour des instants de pure évasion des sens, le groupe ne s'est pas non plus montré sans habileté. Ainsi, de fines perles de pluie à la guitare acoustique nous aspirent spontanément sur la ballade « Bajo Cero », relayées par de violoneuses nappes sur lesquelles volètent les caressantes ondulations de la belle. Venant à sa rencontre, de claires vibes vocales masculines contribuent à rendre l'instant fragile plus lumineux. Joli moment de félicité qu'on suit sans sourciller tant le chemin mélodique et l'empreinte latino hypnotisent le tympan. Des changements de tonalité renforcent le sentiment qu'on a affaire à une feutrine qui ne se contente pas de ses fluides arpèges pour séduire. Une rare pointe d'originalité incluse dans ce bain orchestral aux doux remous, donc, et qui n'est pas la moindre des qualités de cette plage.

Toutefois, le message de la galette a parfois du mal à capter l'attention. Ce qui est la cas de « Velo Gris », mid tempo où couplets et refrains s'enchaînent bien mais, malgré les efforts de la déesse, le cheminement mélodique n'est pas des plus heureux et frôle même la pâle linéarité. Un solo tente de se frayer un chemin mais masque difficilement le manque cruel d'inspiration de cette piste, qui plus est, desservie par une voix masculine plus poussive qu'immersive. Inutile donc de s'attarder longuement sur ce morceau, trop lacunaire dans ses arcanes mélodiques. L'impulsif « Perversidad » n'échappe pas non plus à cette observation. Il nous immerge dans un univers intrigant, mais tend à nous dérouter du chemin mélodique tracé par des bémols et des dièses pas toujours précisément placés. On suit les refrains avec une relative aisance, certes, mais l'ensemble s'avère manquer d'homogénéité, malgré quelques passages techniques au synthé et à la guitare bien réalisés. On pourra, là aussi, passer son chemin.

On ressort de l'écoute de cette production convaincu du potentiel d'un combo que d'aucuns n'avaient subodoré l'évolution, ni même la présence. Assurément, le groupe a franchi une étape décisive, à l'aune de ce premier album full length, qui pourrait constituer le premier gemme d'un bel écrin à garnir. On a dès lors toutes les raisons de croire en leur évolution sur la scène metal internationale, au même titre que leurs homologues stylistiques, aux côtés de leurs sources d'influences. Ils ont appris leurs leçons, les ont assimilées et restituées en y apposant leur sceau latino, avec une once d'originalité sur certaines plages. Et même la vitrine, à l'image de l'artwork de la pochette au trait sensible, d'inspiration romantique, renseigne sur les intentions du groupe. Celles de ne pas rester en retrait bien longtemps d'un registre qui y gagnera, là, une pierre précieuse supplémentaire, à rajouter à l'imposant édifice.

On conseillera cet album aux amateurs de metal à chant féminin, amoureux de mélodies subtiles, fleurant bon l'Amérique Latine dans ce qu'elle a de plus sensuel. Bien qu'on aurait pu s'extraire de l'empreinte masculine, par moments, et de quelques maladresses harmoniques sur deux titres, on ne va bouder longtemps notre plaisir à nous sustenter sur la majeure partie de la galette. Reste un petit effort sur les finitions, et le combo sera apte à nous offrir d'autres authentiques plaisirs, plus magnétiques encore. Laissons, pour le moment, la magie opérer à l'aune de cette estivale gourmandise...

2 Commentaires

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Sonadenn - 03 Juillet 2015: Merci pour ce beau papier Eric! Personnellement j'aime beaucoup le chant espagnol, donc rien que pour ça je suis séduite par cet album, ça change de l'anglais omniprésent. Par contre je ne sais pas si je me fais des idées, mais je trouve que la musique n'est pas toujours "ajustée" à la voix de la chanteuse; Ce n'est pas toujours très harmonieux. Quant au chant masculin, pour le coup il est complètement inutile.
ericb4 - 03 Juillet 2015: Merci bien pour le compliment! Quant aux remarques sur le fond, merci de m'avoir fait part de ton point de vue argumenté. Aussi, je vais tenter de t'expliciter le mien.

Alors, tout d'abord, il faut savoir que les aspects techniques et les moyens logistiques mis en oeuvre ont autorisé une péréquation optimale du champ orchestral et des lignes de chant, de bout en bout de l'opus. Certains effets de réverb et de mésajustement peuvent apparaître, en de rares moments, mais cette stratégie artistique est requise par le combo pour conférer une touche d'originalité à certaines de ses compositions. Ce qui n'enlève rien, ou assez peu, aux qualités de la mélodicité d'ensemble, appelée de ses voeux par la formation elle-même. Aussi, les cheminements harmoniques sont-ils rarement à prendre en défaut. Ils ont même progressé depuis les premiers pas du groupe. En fait, à part les deux titres référencés en-dessous du lot, les autres pistes ont leurs mérites, notamment sur le plan de l'orchestration, parfaitement synchronisée aux lignes de chant mises en relief. On le doit à un mixage qui a été repensé sur le fond et peaufiné, autorisant, dès lors, des échanges sereins entre instrumentation et partie vocale.

Quelques petits défauts de production émaillent le disque à certains moments, mais qui ne devraient pas affecter le plaisir d'apprécier cette petite pépite uruguayenne à sa juste mesure.

Cela dit, le chant masculin n'avait pas pour vocation d'imposer sa présence, mais de répondre en background aux sollicitations de l'interprète féminine. En son absence, on y aurait perdu en matière de bouquet d'offre vocale, ce qu'on aurait gagné en version mono. L'idée de départ n'est pas sans intérêt, même si le rendu n'offre pas forcément les effets émotionnels attendus. A perfectionner encore pour le groupe, certes, tout en ne s'en dispensant pas pour autant. Cela dit, elle fait partie intégrante du concept oral du projet. Donc, pour la suite, elle risque d'apparaître une nouvelle fois.

Il s'agit donc là d'une bonne surprise de début d'été, qui peut demander un approfondissement des écoutes sur quelques pistes, pour les adopter définitivement, comme toutes les autres de la première salve, redoutables d'efficacité et de talent.
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