Cinica

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13/20
Nom du groupe Cinica
Nom de l'album Cinica
Type EP
Date de parution 20 Décembre 2010
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Panacea 05:17
2. Conciencia 05:36
3. Piso Frío 06:01
4. Velo Gris 04:47
5. Panacea (Acoustic Version) 04:53
Total playing time 26:34

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Cinica


Chronique @ ericb4

01 Juillet 2015

Un délicat projet artistique se dessine déjà, à densifier encore, cependant...

Cinica, groupe de metal mélodique uruguayen encore peu connu sur le plan international, vient à son tour nous proposer son projet musical, à l'instar de ce premier EP auto-produit. Les vingt-six minutes que compte la menue galette suffiront-elles à nous sustenter, eu égard aux sources d'influences dont il se prévaut, à l'image d'Epica, Lacuna Coil ou encore Within Temptation, entre autres ? A l'instar de ses compatriotes du groupe de metal symphonique Fallen Symphony, c'est certainement ce que peut souhaiter le quintet originaire de Montevideo, initialisé par le batteur Manuel Kastanas (ex-Asfixia) et le multiinstrumentiste Marcelo Simonetti (ex-Abside).

Assistés par les talents conjugués de la chanteuse Victoria Campbell, le bassiste Gonzalo Simonetti et le claviériste Miguel Mekhsiminasian, les membres fondateurs du groupes n'ont nullement plaint leur peine pour nous octroyer une production assez soignée, aux arrangements bien pensés et au mixage équilibrant honorablement les parties. Les compositions tout comme les paroles ont fait l'objet d'une attention particulière, conférant une touche latino au registre metal mélodique atmosphérique d'inspiration symphonique qui est le leur.

C'est lorsque le combo se montre dynamique dans son principe d'émission qu'il s'avère généreux dans son offre. Ainsi, l'entraînant « Panacea » nous embarque dans des couplets simplement élaborés mais agréables et surtout à des refrains catchy, que les chaudes impulsions vocales de la belle dessinent savamment, non sans rappeler Lacuna Coil. Des riffs acérés et une lead guitare fringante s'invitent aussi, avec un petit solo en prime. La recette semble convenue, le message délivré sincère et très accessible, le combo visant ainsi l'efficacité, quitte à rogner sur une technicité instrumentale plus jubilatoire. Une impression de déjà-entendu s'échappe de cette piste mais la sauce peut finir par prendre, au final.

Dans une assise plus heavy, les séries de notes s'enchaînent également avec une certaine emphase. Aussi, des nappes synthétiques nous accueillent sur le plombant « Conciencia », muni de riffs écorchés vif et d'une rythmique épaisse. Les claires inflexions de la jeune déesse s'adjoignent à une voix masculine agréable mais non transcendante, sur des couplets assez bien ciselés et à des refrains plutôt souriants. En outre, un pont instrumental témoigne d'un jeu de batterie bien customisé et d'un solo de guitare frétillant et bien mené. La reprise vocale mixte sur le refrain demeure attrayante à défaut d'être spectaculaire. Une fin abrupte clôt le chapitre, dommage ! « Piso Frio » part lui aussi sur une rythmique lourde, aux riffs acérés, avant de laisser s'exprimer quelques arpèges à la guitare acoustique plutôt bien menés. La belle prend le micro sur les couplets qu'elle enjolive à sa manière, pour convoler avec plus d'aisance, à la sauce latino, sur les refrains, plutôt mélodieux. Les accords livrés sont très accessibles et l'on éprouve aucun souci d'accroche auditive. Un pont instrumental bien positionné et techniquement correctement exécuté se fait relayer par les envolées chatoyantes de l'interprète, non sans rappeler Magica. On ne tarde pas bien longtemps à adhérer à cette piste au cheminement harmonique sécurisant et aux arrangements bien ajustés. On touche du doigt le hit, s'infiltrant en nous sans sourciller.

Quand il adoucit son atmosphère, le combo n'est pas en reste, loin s'en faut. Ainsi, « Panacea » en version acoustique, axé classiquement sur une guitare/voix, ne se révèle pas moins immersif que l'originale, en ce que l'on perçoit plus distinctement les belles impulsions vocales de la belle, même si les ingrédients harmoniques sont sensiblement les mêmes. Preuve que la richesse de l'orchestration n'est pas nécessairement synonyme d'impact auditif supérieur. Dépouillé de tout artifice ostentatoire, ce morceau vise à l'authenticité autant qu'à l'humilité, qui finissent par atteindre nos émotions, sans trop de soucis.

Mais le rondelle ne s'avère pas tout aussi séduisante à d'autres moments. Ce qui est la cas de « Velo Gris », mid tempo sur lequel des riffs ciselants nous agrippent rapidement. Couplets et refrains s'enchaînent bien mais, malgré les efforts de la sirène pour tenter de nous séduire, le cheminement mélodique n'est pas des plus sereins, et frise même la platitude, par moments. Un solo tente de se frayer un chemin mais ne suffit pas à masquer le manque cruel d'emphase de cette piste, qui plus est, desservie par une voix masculine plus poussive qu'incitative à la suivre. Bref, on ne s'attardera pas forcément sur ce passage, trop lacunaire dans ses fondements harmoniques.

On ressort de l'écoute de ce premier essai avec un agréable sentiment d'avoir pu approcher une œuvre sensible, nuancée, avec un subtil dosage entre énergie immersive et captation émotionnelle à l'instar de pistes sensuelles, doucereuses mais sans mièvrerie affligeante. Cette œuvre dans le déroulement de toutes ses gammes respire l'âme latino-américaine dans ce qu'elle a de plus chatoyant et ravigotant. Quelques défauts se repèrent tout de même, à commencer par les finitions ou encore le manque avéré d'originalité qui le distinguerait de ses homologues stylistiques et surtout de ses modèles identificatoires. On en est encore aux balbutiements, certes, mais le potentiel affiché devrait évoluer sereinement, au vu des compétences individuelles et de la cohésion instrumentale, plutôt convaincantes.

Inutile de chercher de points de comparaison avec les sources d'influences, le combo n'en étant pas encore à ce niveau technique et artistique-là. Toutefois, les amateurs de jolies mélodies alliées à une empreinte metal mi-soft pourront y trouver de quoi aller y jeter une oreille curieuse, voire se procurer une œuvre loin d'être sans intérêt, pour un groupe originaire d'un pays qui ne compte encore que bien peu de formations de ce type. Une rareté donc, qu'il convient de suivre dans ses pérégrinations sur une scène metal qui, sans nul doute, d'ici peu, appellera de ses vœux les fringants arpèges de cette jeune, sympathique et talentueuse formation urugayenne.

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