Le Death
Metal européen est essentiellement représenté au début des 90’s par les groupes nordiques et surtout des Suédois. Néanmoins, des combos apparaissent de partout et même l’Allemagne et sa légendaire scène Thrash se laisse emporter par le tourbillon
Metal de la mort.
Crematory n’évolue cependant pas dans le même registre que ses compatriotes
Morgoth et
Fleshcrawl.
Un artwork étrange orne d’ailleurs la pochette de ce premier album
Transmigration (1993), colorée mais chargée et sombre (dans l’esprit). En fait,
Crematory évolue dans un style Death d’influence Gothique assez novateur, les riffs pesants et la voix gutturale de Félix tranchant singulièrement avec les claviers tristes et emphatiques de Katrin.
Une intro inquisitrice et solennelle, Bequest Of
The Wicked, nous amène jusqu’à
The Eyes Of Suffering sur lequel la lourdeur des guitares n’ont d’égal que l’atmosphère oppressante donnée pas le synthé et le break central, où d’étranges voix claires s’entrecroisent : on peut appeler ça du Death /
Gothic.
Deformity montre plutôt une alternance de claviers très présents et de passages basés uniquement sur les instruments à cordes (
Never Forgotten Place est du même acabit). Sans aller jusqu’à parler de Death symphonique, on s’en rapproche à certains endroits. Le côté
Gothic est même poussé assez loin, sur des intros comme Hall of
Torment entre autres. Mais,
Crematory ne verse pas non plus dans le larmoyant, sachant toujours se recentrer sur l’efficacité lorsque l’ennui menace. Le début de
Reincarnation est ainsi plus proche d’un Death
Metal basique à la
Benediction.
Transmigration se contente d’une recette simple faite de riffs qui le sont tout autant. Mais, la façon qu'ont les Allemands de les utiliser et de distiller par-dessus des claviers était peu courante à l’époque. Et leur registre n’a rien à voir avec la complexité d’un
Nocturnus. Néanmoins, les recettes les plus simples sont parfois les meilleures et la mayonnaise prend sans trop de soucis sur ce disque. Le seul petit reproche étant que deux ou trois titres un peu plus rapides auraient pu faire de
Transmigration un album quasiment parfait.
Crematory propose ici un Death tentant de casser les stéréotypes de l’époque. Le groupe s’éloignera progressivement de ce style. Mais ceux qui ne connaissent que les productions récentes du groupe pourraient être surpris en écoutant
Transmigration.
A découvrir ou à redécouvrir.
BG
Crematory est un groupe qui ne m'a pas renversé à cette époque 92/93, à l'instar de l'arrivée des Nightfall, Misanthrope ou My Dying Bride qui apportaient autant voire plus de doom que de death dans leur musique. L'intégrisme s'estompant au fil des années, j'ai tout de même acheté les deux premiers LP et j'en suis resté là. Je crois bien que le troisième LP ne me correspondait déjà plus. Pour en revenir à Transmigration, c'est un bon disque, un peu trop mou à mon gôut dans son ensemble. C'est vrai que l'apect le plus deathmetal renvoie davantage au deathmetal à la Benediction. FABIEN.
Normal que certains d'entre vous n'apprécient guère Crematory, ce dernier étant un groupe qui s'adresse davantage aux fans de Gothic Metal qu'à ceux de Death Metal.
En fait seule la voix de Félix renvoie au Death Metal, pour le reste Crematory évolue surtout dans un registre où cohabitent Dark Wave et Doom Metal (un style assez novateur que le groupe affinera par la suite).
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Crematory a surtout du succès en Allemagne, puisqu'aujourd'hui c'est le dernier pays d'Europe dans lequel subsiste encore une importante scène Gothique (au sens large du terme) avec des formations de Batcave, Cold Wave, Dark Folk, Dark Wave, Death Rock, Electro, Gothic Metal, Heavenly Voices, Industriel, Post Punk, Rock Gothique, etc...
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