Transhuman

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17/20
Nom du groupe Deus.Exe
Nom de l'album Transhuman
Type Album
Date de parution 18 Juin 2008
Style MusicalCyber Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Disconnected
2. 00010111
3. The Burning Sickness Within
4. S.D.N.
5. Apocalyp-Tech
6. H+ (1-Draining Consciousness)
7. Point of Sungularity
8. H + (2-Digital Transcence)
9. Sensory Deprivation
10. Sane
11. Ctrl-Alt-Del-Kill

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Deus.Exe


Chronique @ Matai

24 Janvier 2012

Becoming Transhuman - Evolving, Homo est machina - Immortal

Née de prime abord sous le nom de Flag Of Decay, la formation allemande de thrash metal se stabilisa quelques temps plus tard et prit le nom de Deus.exe, mélangeant judicieusement la locution latine avec le « .exe » déterminant un programme exécutable. Le quatuor a donc transformé sa musique afin d'en faire un cyber death/thrash metal très porté sur la brutalité des riffs et les atmosphères noires, ce qui s'est fait ressentir illico dès sa première démo en 2006 et bien sûr, sur l'album de 2008.

La même année, Neurotech sortait son premier EP du même nom, exhibant un concept plus ou moins identique porté sur la transformation de l'homme en machine. La différence régnait dans le style pratiqué, le Slovène touchant peu à l'extrême, et dans la mise en place de l'histoire racontée. Deus.exe emmène l'auditeur aux racines de l'évolution, apportant une certaine progression au fil des morceaux. Il propose aussi sa propre vision ainsi qu'un certain aspect dramatique, intégrant un panel d'éléments conséquents qui alimentent au mieux le concept des Allemands.

Deus.exe met en scène l'ensemble des machines. Ces dernières arrivent à se déconnecter du réseau et à s'envoyer un message binaire, sorte de code destructeur et vecteur de la mise en route d'un programme d'éradication. Leur but devient de plus en plus clair, non seulement elles veulent se libérer du joug de l'humain, mais en plus elles le considèrent comme une maladie qu'il faut à tout prix éliminer. L'apocalypse des machines est donc en route...

Le groupe ne fait pas dans la finesse de ce point de vue là et nous offre presque une heure de musique au sein d'une atmosphère bien sombre et synthétique. Gros riffs death/thrash bien lourds, alternances de chant, parfois clair, parfois growlé, sonorités électroniques/robotiques alléchantes et rythmique bien énergique et catchy. Deus.exe se différenciait déjà par la façon d'exécuter son cyber, se libérant de toute influence djent mais s'inspirant de son passé de thrasher et de quelques formations melo death. Le résultat est quelque peu novateur dans la mesure où le quatuor mélange aussi bien parties atmosphériques et parties bien lourdes et brutales dans un cyber très pointu.

Pourtant, l'entrée en matière de « Disconnected » ne paie pas de mine et peine à nous proposer l'ensemble cyber tant attendu, on se retrouve davantage avec un ensemble bien tranchant avec de bons gros riffs et des parties brutal death à la Suffocation du plus bel effet, toutefois les éléments industriels ne sont que peu présents, si ce n'est lors du refrain planant à la voix certes atmosphérique mais manquant de justesse. Elle devient même agaçante.

C'est avec « 00010111 » (et sa rupture inadéquate dans l'électronique) et « The Burning Sickness Within » qu'arrivent les hostilités et la musique prend d'ors et déjà une autre teinte. Plus sombre, plus mécanique dans la rythmique, plus futuriste et cybernétique dans les sonorités électroniques très atypiques (une fois de plus, je ne peux pas coller un terme à ces « titutitutitutituti » répétés), plus agressive et perturbé dans le chant. Le tout se retrouve plus synthétique, moins humain et plus centré sur les violences digitales. Des touches de piano apportent un aspect plus inquiétant avant que les claviers gagnent en puissance.

« SDN » fonctionne littéralement comme une déclaration de guerre avec un cyber death très brute de décoffrage, growl caverneux, sonorités ultra artificielles... ici c'est la machine qui parle et qui annonce clairement ses intentions. L'humanité est une maladie ! Son apocalypse se produit au sein d'un « Apocalyp-tech » malsain et horrifique, les claviers et le growl profond de Leo étant les maîtres de ce morceau très noir et marquant la fin d'une ère où des riffs tordus à la Strapping Young Lad viennent s'insérer de ci de là.

Finalement, les machines ont pris la décision de ne pas nous annihiler complètement, elles veulent toutefois nous priver de toute humanité et nous assimiler. Cette deuxième partie du concept peut rappeler à certains les fameux Borgs de la série Star Trek, l'humain étant contrôlé dans le but d'en faire une colonie mécanisée au service d'un réseau cybernétique dans lequel toutes les machines ne font qu'une. Ici, H+ n'est pas le symbole de l'ion mais une sorte de code pour désigner un homme « évolué » ou Transhumanisme. Les titres s'y référant parlent des deux processus de Transhumanité. D'abord, la conscience est retirée puis l'aspect digital est transcendé, l'homme-machine n'ayant plus besoin de son nouveau maître pour progresser. Le pilier « Point of Singularity » se situe entre ces deux phénomènes et met parfaitement en musique ce processus dramatique. Le titre se veut très agressif avec des accélérations et des riffs death metal à la Immolation très bien exécutés, les blasts beats étant les bienvenus au sein de ce déluge de riffs. Le chant n'aura jamais été si varié, entre chant clair désespéré, chant black déshumanisé, chant synthétique et growl lors des parties les plus lentes. Ces dernières restent tout de mêmes les plus oppressantes et les plus écrasantes, mélangeant la lourdeur des guitares à la puissance noire des claviers et des sons robotiques, jusqu'à atteindre un final doomesque des plus saisissants.

Si jusqu'à présent l'ensemble était déjà très noir et apocalyptique, la fin de l'opus surprend avec un « sane » complètement maladif, l'homme étant victime d'un rejet ! Sa condition de machine ne lui sied pas. Non seulement toute sa conscience n'a pas été vidée mais en plus c'est l'auto-destruction qui le guette, le processus de Transhumanité ayant quelque peu été un échec. Il se rend donc compte de sa déchéance ralentie et ceci s'effectue avec une musique sans répit, tordue, folle, reflet même d'une certaine panique. Les riffs sont incontrôlables, le rythme instable, le chant aliéné et les claviers dérangeants.

Ce « Transhuman » sera quelque peu passé inaperçu en France, un comble dans la mesure où ce pays héberge un bon panel de groupes cyber. Toutefois, il est clair que Deus.exe a de belles heures devant lui s'il continue dans sa lancée sans se perdre dans les pièges de la redondance et des concepts doublon. Il n'empêche que les « cybernauts » signent un très bon album, aussi original qu'efficace, entraînant de A à Z l'auditeur dans un monde très sombre, violent et apocalyptique.

7 Commentaires

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Matai - 24 Janvier 2012: Il y a eu un bug passager à cause du morceau "Sane", car sur la tracklist originelle il y a un caractère spécial devant.
Peacewalker - 24 Janvier 2012: Merci pour ta chronique, elle donne sacrément envie et les quelques morceaux que j'avais écouté m'avaient beaucoup plu... surtout que des groupes allemands en Cyber, il n'y en a pas des masses à priori.
Matai - 24 Janvier 2012: Non pas tant que ça. Il y a bien Cypecore mais c'est pas aussi Cyber que Deus.exe, c'est indéniable. Il y a Dekadenz aussi il me semble mais je ne les connais pas encore. Ils se qualifient de Cyber/Dark metal il me semble. Ca peut être sympa.
Matai - 29 Janvier 2012: Oui un peu de Cyber Death, qui se distingue malgré tout du "Neuthrone" de Crionics ou des albums d'Hypnosis dans le même genre. Chaque groupe a sa patte.
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