Les Allemands avaient annoncé la couleur avec la sortie de leur premier album «
Transhuman » en 2008, offrant un cyber death/thrash très synthétique, noir et sacrément immersif. Ils avaient repoussé les limites du cyber avec un ensemble musical très riche et inventif, grâce à un concept sur le
Transhumanisme. Ce n'est sans doute pas la thématique cyberpunk la plus originale, mais comme ils savent bien nous le dire, personne ne peut empêcher la tempête digitale de frapper. Et avec «
Collapse », les cybernauts nous envoient leurs poings cybernétiques en pleine figure.
Ils continuent sur leur lancée, proposant des titres cette fois plus proches de
Fear Factory ou de
Strapping Young Lad. On reconnaît bien la patte de Deus Exe, mélangeant son thrash/death puissant à un lot non négligeable d'éléments industrialo-cybernétiques. La noirceur et l'agressivité se côtoient sous couvert d'un enrobage synthétique et souvent robotique (« Reduced to Plank Length ») afin d'embarquer l'auditeur dans un monde où l'humain n'est plus ce qu'il était.
Malgré tout, les qualités que l'on retrouvait dans le «
Transhuman » et qui se perçoivent au début de l'opus (l'instru «
Entropy » écrasante) sont rapidement étouffées par le chant. Alors qu'on avait, dans l'ensemble, droit à des growls avec, occasionnellement, du chant clair, avec «
Collapse » c'est l'inverse qui se produit.
Seul problème, le chant clair n'est pas toujours juste (mais s'améliore) et le côté insupportable des cris hargneux est déconcertant. En cela, l'entrée en matière avec « Unravelling Reality » déçoit et il est difficile d'apprécier le reste des morceaux.
Bien sûr, si on tente de faire fi de cette imperfection, on appréciera le cyber thrash de « C10n3 », le gros cybernétique et le solo de « Bathed in
Dark Matter », avec ces riffs écorcheurs. On aimera la prise de risque de Deus Exe, qui s'est essayé à d'autres styles, comme le djent sur « Ecophaby », plutôt bien réussi et loin de ressembler à tout ce qui sort actuellement, ou « Omniversal », où la dissonance et l'aspect moderne fusionnent avec un ensemble atmosphérico-cybernétique plutôt prenant. Toutefois, le tour du côté du doom ne va pas totalement en faveur de Deus Exe, « H+ (3-Deletion) » offrant sept minutes trente ennuyantes, bien que mécanique, mais trop monotone. Sans oublier cet horrible chant...heureusement que ça se rattrape sur le blacky « The Broken », sombre et apocalyptique et le futuriste « At the Edge of Consciousness ».
«
Collapse » aurait pu être très réussi s'il ne souffrait pas de l'imperfection des vocaux. Ce qui devrait être immersif ne l'est pas et on se retrouve finalement avec un album moyen, dans lequel les riffs et les sonorités cybernétiques se retrouvent engloutis par des défauts qui auraient pu être évités., d'autant plus que les ambiances manquent de force, celles du «
Transhuman » étant beaucoup plus prenantes. A vous de juger maintenant.
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