Transcanadian Anger

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15/20
Nom du groupe Dopethrone
Nom de l'album Transcanadian Anger
Type Album
Date de parution 25 Mai 2018
Style MusicalDoom Sludge
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Planet Meth
 03:44
2.
 Wrong Sabbath
 04:30
3.
 Killdozer
 04:53
4.
 Scuzzgasm
 05:20
5.
 Tweak Jabber
 03:44
6.
 Snort Dagger
 04:25
7.
 Kingbilly Kush
 03:14
8.
 Miserabilist (ft. Julie)
 06:28

Durée totale : 36:18

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Dopethrone


Chronique @ Armel_Avry

03 Juin 2020

Runaway Train

D'abord une vibration, une subtile variation dans l'atmosphère. Ensuite, ce bruit sourd, sombre et intriguant qui déchire la quiétude de ces immenses paysages enneigées nord-américains. Un vrombissement ponctué par les stridulations d'un sifflet criard. Et finalement la majesté d'une apparition cauchemardesque, concrétisée sous la forme d'une antique locomotive fonctionnant au hash hautement toxique. Accrochée sur ces rails qui ne peuvent mener ailleurs qu'en Enfer, cet engin démoniaque a pour conducteurs les membres de Dopethrone.

Originaire de Montréal, ce trio de cheminots peu amènes est actif depuis 2008 et a déjà publié 4 albums et quelques splits tout en participant à un nombre élevé de concerts/festivals un peu partout. Ce 5ème album, délicatement dénommé "Transcanadian Anger", voit l'apparition d'un nouveau batteur, Shawn, pour épauler Vyk (basse) et Vince (chant, guitare). Comme pour leur précédent opus, c'est le label français Totem Cat Records qui se charge de la promotion.

Ici nul besoin d'intro, "Planet Meth" vous entraîne d'emblée dans la fumée grasse et sombre qui s'échappe de la cheminée. Guitare et basse à l'unisson autour de gros riffs épais et collants comme de la mélasse, batterie puissante et subtile dans son jeu, vocaux écorchés et quelque peu chuchotés, paroles traitant de dope et de déchéance, bienvenue sur cette planète où le junkie est tantôt le roi, tantôt le gueux. Dans cette veine doom/sludge crasseuse, Dopethrone déploie un savoir-faire indéniable.

On retourve ces éléments encore plus amplifiés sur la terrassante "Snort Dagger", ode déjantée sur la cocaïne basse qualité. Le rythme très lent vous écrase le cerveau et s'incruste dans vos synapses pour ne plus en ressortir, telle une descente sans fin dans un paradisiaque enfer poudré.
Tout aussi terrifiante est l'ambiance que dépeint la vicieuse "Scuzzgasm", peuplée de démons tentateurs. Une pointe de psychédélisme vient enrober un court solo de guitare. Mais l'addictif goudron sonore reprend vite ses prérogatives pour mieux vous assomer. Un des musts de cet album.

Pour éviter l'embourbement, le groupe n'oublie pas de remettre du carburant dans sa machine déglinguée pour emmener les passagers avides dans d'autres contrées plus remuantes. "Killdozer" sonne plus agressive, portée par une batterie qui indique la voie à suivre. Les guitares sonnent toujours très abrasives, ramonant les conduits auditives à coup de papier de verre sale. "Tweak Jabber" est un peu du même tonneau, avec des cassures de rythme et des arrêts qui doivent causer quelques ravages dans les pits. Le trio montre alors qu'il est tout à fait à l'aise quand il s'agit d’accélérer la cadence.

Quelques influences se font entendre ça et là : la bande à Iommi sur la lente "Wrong Sabbath", bien amenée par une basse délectable. Sans oublie la mise à l'honneur d'un autre trio , texan cette fois, pour la reprise de "Tush", dénommée ici "Kingbilly Kush". Transfiguré par des atours sludge/crasse, cet immense hymne n'en reste pas moins efficace.

Construit sur une base solide et assez courte (36 minutes), le trajet de cette locomotive s'achève sur "Miserabilist". Narrant le triste terminus qui attend un accro à l'héroïne, le groupe ressort une dernière fois sa science du riff et du groove, tout en accueillant une certaine Julie qui vient y pousser des cris effrayants.

La production équilibrée, signée Jean-Baptiste Joubaud, donne à la musique de Dopethrone un côté facilement reconnaissable. Le graphiste Alexandre Goulet signe un bel artwork très détaillé collant parfaitement à l'esprit de l'album. C'est d'ailleurs ce qui me l'a fait découvrir au détour d' une suggestion Bandcamp.

Bref, un bien bon album qui devrait ravir les amateurs et curieux à condition d'adhérer à cet univers sonore particulier. Mais une fois bien installé à bord de ce "runaway train", quel bonheur d'y voyager jusqu'au bout !!!




1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 03 Juin 2020:

Je l'ai acheté aussi, j'écoute quand j'ai envie de gros stoner doom craspouille :-) Et j'oubliais, cette pochette, j'adore, ça donne envie de se prendre un train dans la gueule.

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