TotalSelfHatred

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18/20
Nom du groupe Totalselfhatred
Nom de l'album TotalSelfHatred
Type Album
Date de parution 15 Juillet 2008
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album103

Tracklist

Re-Issue in 2018 by Osmose Productions
1.
 Enlightment
 05:41
2.
 Ruoska
 06:03
3.
 Sledge-Hammered Heart
 06:35
4.
 Spirituelles Equilibrium
 04:38
5.
 Mighty Black Dimensions
 07:27
6.
 Carving
 07:46
7.
 Total Self-Hatred
 07:20

Durée totale : 45:30

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Totalselfhatred


Chronique @ tonio

02 Septembre 2008
Le moins que l’on puisse dire avec ce groupe, c’est que l’étiquette colle bien au produit ! Je veux dire par là que le nom du groupe ne pourrait être mieux choisi tant sa musique incite d’avantage au suicide qu’à la beuverie festive. Bref, ce n’est pas le genre d’album que l’on sort pour pogoter comme des golitos lors d’une soirée arrosée…

Ce disque s’écoute seul, dans une chambre de préférence pourrie et avec un moral au plus bas. Qu’elle est merdique notre planète, je déteste tout le monde, tout le monde me déteste, la mort est une chose formidable, tiens je ferrais bien une petite promenade au cimetière… Et tout ça avec dans les oreilles la musique de TotalSelfHatred, bande son parfaite d’une agonie mentale où se croisent démons intérieurs et dégoût de soi même. Vous aurez compris que cette formation, qui compte en ses rangs des membres de Pest ou de Horna, est résolument tournée vers le côté obscure de l’être humain et se fait un devoir de retranscrire en musique tous les sentiments d’abandon et de solitude que peut ressentir un individu…

Le black métal de TotalSelfHatred est suffocant, rampant, et le groupe mise d’avantage sur les ambiances pénétrantes que sur la vitesse, même si des blasts sont disséminés ça et là. Ces derniers, qui apparaissent bien souvent après de longues errances hypnotiques, semblent expulser un trop plein de haine, tel un abcès purulent que l’on perce. Les mélodies sombres et lancinantes sont parfaitement réussies, les synthés sont présents juste ce qu’il faut, la basse, outil indispensable dans ce genre de musique envoûtante, est brillamment mise en avant, ce premier album du groupe est décidément fort bon. Le travail de composition est intelligent, les arrangements pointilleux, et le tout est mis en valeur par une production au top, que demandez de plus ? Laissez vous tout simplement porter par les mélodies funèbres diaboliquement rythmées des excellents "Enlightment", "Mighty Black Dimensions" ou "Total Self-Hatred".

Du black métal, certes, mais pas seulement. TotalSelfHatred vous enivre au gré d’une musique aussi captivante que belle, sans chichi ni orchestrations pompeuses, le genre de disque qui se démarque du lot grâce à un talent de composition omniprésent. Une bien belle découverte…

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Vinterdrom - 06 Septembre 2008: Typiquement le genre d'ambiances et de sensations que j'affectionne.
Je ne connaissais pas ce groupe et je m'en vais bien vite combler cette lacune.
Merci pour cette chronique.
Serval - 07 Septembre 2008: un superbe disque
 
Karl - 12 Septembre 2008: Bonne chronique.
C'est vrai que de l'athmosphérique en toute sobriété, c'est plutôt rare. Totalselfhatred s'en tire bien avec cet album. Certains passages font penser - entre autres - à du old Shining, à l'époque où le groupe faisait encore du black dépressif et pas de la sous-merde dépressive. Il y a plein d'influences, mais aucune ne prédomine. Le groupe a trouvé une voie (voix) bien à lui.
Prometteur...
Eternalis - 17 Décembre 2008: Et si c'était l'album de l'année...non, c'est une évidence, il l'est!! Phénoménal!
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Chronique @ Eternalis

01 Janvier 2009
Quelques notes de piano.
C’est ce qui suffit à ce premier album éponyme de TotalSelfHatred pour nous faire basculer à jamais dans son univers et sa perversion.

Quelques notes de piano.
C’est ce qui suffit à ce premier album éponyme de TotalSelfHatred pour nous dévoiler en sonorités un paysage pur et glacial, typique des lacs et forêts infinis de Finlande. Quelques notes évoquant immanquablement l’eau, forme naturelle se voyant rapidement dérangée par la grondeur de guitares humaines et organiques, brisant en un instant le panorama si magnifique installé initialement.

Quelques notes de piano.
Cette introduction de "Enlightment", morceau splendide et malsain tout en restant d’une beauté crépusculaire, traçant avec soin la ligne de conduite d’un album pour le moins exceptionnel.
Les hurlements déchirés des deux vocalistes, A et C se répandent dans l’air et étouffent l’atmosphère si précieuse à notre survie mentale. Ils nous tranchent les veines avec une précision chirurgicale et imperturbable de toute trace d’humanité saine d’esprit.

Car le black metal de TotalSelfHatred ne s’embarrasse pas de concept satanique futile ou d’envie annihilatrice, non, les finlandais transmettent une douleur avant une haine, haine qui plus est, complètement retournée sur leurs personnes et non sur l’extérieur. Une violence sous forme de catharsis aliénant l’auditeur grâce aux riffs dissonants et à une lourdeur doom partout présente, jusque dans ce son suffocant et parfaitement réussi.
Si le tempo dépasse rarement le mid (malgré quelques blasts savamment dosés), il ne fait que donner à l’auditeur ce sentiment inconfortable et dérangeant de repli sur soi et de chute infinie dans un néant dont on ne connait rien et qui, dans ce sens, nous horrifie.

L’horreur !
Sentiment présent dans l’introduction cinématographique et malsaine de "Ruoska", plantant un décor ambitieux et imposant, s’émiettant rapidement pour laisser place à une misanthropie exacerbée usant du premier blast-beat de l’opus.
Les hurlements désenchantés de A et C se veulent relativement distincts l’un de l’autre. Le premier utilisant un registre excessivement cru et violent, tandis que le second se verra la plupart du temps susurré à l’oreille de son auditeur par un chant complètement déshumanisé. Vomissant littéralement ses paroles, il apporte une noirceur et surtout un désespoir sans commune mesure (écouter les premières mesures de "Spirituelles Equilibrium" et vous comprendrez !) et que très peu de musiciens peuvent se vanter d’atteindre.

Mais si l’on devait nommer l’élément le plus important, et sans doute le plus surprenant de cet album, ce serait évidemment ce piano évoqué ci-dessus. A, l’unique compositeur de cette créature rampante qu’est TotalSelfHatred, a composé ses morceaux avec une base au piano, et utilise cet instrument d’une manière quasi-unique, apportant presque une force biblique à l’ensemble. La mélancolie en émanant se veut impressionnante mais parfaitement adaptée à la recherche musicale des finlandais, à savoir le reflet d’un monde non pas en perdition, mais en proie à des doutes sur sa propre survie.

Les riffs tranchants voire cisaillants de "Sledge-Hammered Heart" ou "Mighty Black Dimensions" ne vous laisseront inéluctablement pas de marbre, notamment sur ce dernier morceau proprement désespéré où l’osmose entre les deux chants se veut…si belle dans sa laideur.
Je sais que mes propos peuvent paraître étranges mais cet opus se démarque justement grâce à cette beauté, cette justesse loin d’un simple et pitoyable "Fuck you" au monde moderne. C’est une véritable recherche psychologique qui est effectuée tout au long de ces sept longs morceaux, aux structures infinies et abyssales.

Si dans l’ensemble, l’art impur de Shining peut être évoqué, jamais les profanations d’un Horna (dans lequel officie C) ne nous viennent à l’esprit tant l’impression de vivre quelque chose d’unique nous abreuve continuellement l’esprit, même le sombre et terrifiant artwork représentant ce visage que l’on imagine privé d’humanité (et cette couleur bleu magnifique et glaciale).
Comparé à la masse putride et inintéressante de hordes black metalliques, TotalSelfHatred ne fait jamais songer à la chaleur d’un crématoire, mais plus simplement à la froideur d’une journée ordinaire et mélancolique de n’importe quel individu finlandais…

Ma plus grande surprise de cette année, et mon album numéro un sans aucun doute.
Un album destiné à devenir culte dans le paysage musical extrême, ne perdez donc plus votre temps, sous peine d’une certaine inculture…

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Vinterdrom - 03 Janvier 2009: Je n'avais plus entendu ce genre de black/doom à forte présence pianistique depuis les travaux de Ancient Wisdom (inactif depuis plusieurs années). Aussi ai-je particulièrement apprécié ce premier méfait de TotalSelfHatred, qui se distingue du précité par un chant plus puissant et le présence de quelques blasts bien dosés, conférant davantage de relief à son expression. Une belle réussite !
kryzos - 07 Septembre 2009: Une nouvelle fois, très belle chronique qui donne envie d'y plonger tête en avant... ce que je ferai sans aucun doute...
Je suis un peu toutes les chroniques élogieuses que tu publies et j'avoue souvent me retrouver dans tes dires..une fois de plus je te fais confiance, pour mon plus grand bonheur je l espère....
ArchEvil - 18 Fevrier 2012: Bonne chronique, jo. Juste une phrase :

"Car le black metal de TotalSelfHatred ne s’embarrasse pas de concept satanique futile ou d’envie annihilatrice, non, les finlandais transmettent une douleur avant une haine, haine qui plus est, complètement retournée sur leurs personnes et non sur l’extérieur"

Tu n'en as peut être pas écouté beaucoup mais c'est valable pour un certain nombre de groupes de BM... au hasard : Abyssic Hate, Nyktalgia, ...

Quant au concept satanique futile, j'aimerai te voir dire ça à Katharsis ou DSO. Ca ne leur a pas empêché d'exploiter ce concept très très loin, et de créer parallèlement une musique hybride et expérimentale pour les second, un parvis de l'enfer pour les premiers ( ce malgré un hermétisme sans limite et une folie destructrice rare, mais ce sont des dégénérés purs et simples ).

Quant à ce premier album de TSH, une fois déconnecté des années précédentes, rien à redire, c'est un très bon disque. Avec notamment une production qui m'a vraiment épaté. Une lourdeur en plus, une distorsion qui crache un poil plus, ça correspond à merveille à ce genre de BM.

Le problème ( bah oui ), c'est que l'eau a coulé, que ces structures ont été exploitées quelques années avant avec une touche d'originalité en plus ( et qui dégoûte les puriste ) par Wolves in the Throne Room. Que le riff respire un certains Clandestine Blaze dans ses moments les plus suicidaires, un peu de trop même. Et que je perçois les accalmies comme des caricatures...
En revanche, le skud possède ce sens de la nuance qui lui évite de tomber dans l'ambiant soporifique, et délivre une atmosphère assez forte. Ca pourrait pu être même excellent si les riffers avaient pris quelques libertés en plus, un peu plus de trémolo, un ou deux samples noisy pour compléter les breaks, quelques accords un peu moins dirigistes. Enfin, on ne peut pas tout avoir.
Chab - 16 Décembre 2013: J'ai pris une grosse claque en live hier soir : en studio ils sont très bons, en live ils sont incroyables !
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Chronique @ goyo

16 Mai 2009
Les pays nordiques sont des zones de dépressifs, c'est bien connu. Mais que font les plus sombres des habitants de ces pays lorsqu'ils veulent faire part de leur amertume ? Et bien, ils font un album, tout simplement. C'est ainsi qu'est née le black dépressif, une musique cherchant à provoquer un malaise et une haine chez l'auditeur, tout en visant à propager leur maladie et en faisant le nécessaire pour marquer l'auditeur en le bouleversant à jamais. Une bien noble cause. Mais voilà, avec un tel cahier des charges, il y a d'énormes échecs, des albums juste passable, d'autres où l'on reste totalement impassible...Mais ce genre métallique peut aussi fournir les plus belles perles du milieu que nous chérissons tous, le métal. C'est donc à ceux là que nous nous intéressons, et ce premier album des Finlandais en est un des plus fidèles représentants.

Cet album, c'est la mélancolie à l'état pur. Les quelques notes de piano du premier et splendide morceau de cet album laisse entrevoir une porte grande ouverte pour entrer dans l'univers onirique et accablant de ce chef d'oeuvre qui traversera les temps en restant encré dans la mémoire de chacun. Voilà de quoi utiliser à bon escient le temps fournit par la retraite, au lieu de raconter des histoires aux petits enfants, mieux vaut transmettre les mémoires de cette représentation imaginaire d'un monde enneigé, où l'on est seul, où l'on marche dans cette matière blanche tombé de cieux complètement noirs. Une voix sortant directement d'un subconscient suicidaire, des guitares d'une beauté incommensurable, une basse accomplissant son rôle à merveille, plaçant chaque note parfaitement au poil de cul...Et puis, le tout est orchestré d'une manière tellement unique et magistrale...Mais bordel, qui oserait y résister ? Cette homogénéité dans les morceaux, cette nappe de poignards criants de se jeter dessus...Qu'on m'indique la voie à suivre pour m'en remettre. Ici, TotalSelfHatred pourrait rajouté un banjo ou un harmonica, tout le monde trouverait ça complètement sensationnel. On pourrait entendre un long larsen pendant de longues minutes, on interprèterait ceci par un plongeon funèbre dans les entrailles de la terre. Ces mecs là, ils ont tout compris.

Mais voilà, même s'il est indéniable que TotalSelfHatred est un groupe de black, il s'écarte totalement de l'esprit et la musicalité du milieu. Les mélodies, les quelques claviers très ambiants, tout est orchestré d'une manière absolument unique n'appartenant qu'à eux seuls. Et puis voilà, même à l'intérieur d'un style aussi fermé que le black métal dépressif, ceux là brisent les limites de cette sombre secte. Là ou un groupe comme Shining donnerait envie de tuer tous les gens qui nous entoure et de se suicider après, TotalSelfHatred ferait plutôt afficher une lubie soudaine pour crier son désespoir par la fenêtre, tout en sautant bien évidemment après (bah oui, forcément).

Des morceaux plutôt longs, des rythmiques tantôt incisives et tantôt oniriques, un feeling résolument nordique, et bien sûr, histoire de ne pas s'endormir, de la double un peut partout, tous ces éléments sont les armes visibles et chroniquables de cet album, mais il est bien évident que quelque chose se cache derrière tout ça...TotalSelfHatred fait partit de ces groupes ayant réussi le pari de crée un univers à eux, un véritable hiver éternel. La victime principale de cette douce mais piquante tentative de meurtre n'est pas vos oreilles, votre cerveau, mais bien votre âme, entament un long voyage dans une neige bleutée et profonde.

Quel groupe porte mieux son nom ? Le sentiment de total haine de soi même est parfaitement maîtrisé, plongeant l'auditeur dans son imagination, projetant un film dans son esprit. Une haine parfaitement menée de bout en bout, en partie grâce aux vocaux de A et C, avec leurs cris délirants, hystériques et captivants. Sur cet opus, on a l'impression que chaque note a été travaillée dans le moindre détail, bien souvent humainement inaudible. Mais quel est la recette magique pour produire nous aussi un monde entier ? Quel est le secret pour invoquer l'éternité appelée par ces prouesses musicales inhumaines ? Mieux vaut qu'ils gardent seuls cet ésotérique secret, cela pourrait tomber entre de mauvaises mains (comment ça une impression de déjà vu ?!).

Chaque morceau est un coup de coeur, chaque note est une révélation. Pourtant, la diversité n'est pas absente de cet album. En effet, les mélodies mélancoliques et froides et de Enlightment ou de Ruoska sont aussi contrés par les riffs tranchants de Sledge-Hammered Heart ou Mighty Black Dimensions pour apporter un certain équilibre à ce mythe. Un mythe, car le temps ne produira sur lui absolument aucun effet néfaste, un mythe car rien ni personne ne peut ne serait-ce que prétendre résister à cette journée du délire le plus jouissif scellé en cette galette. Pourquoi attendre et rester sur cette page à méditer sur ma chronique ? Allez, trêve de bavardage, allez prendre votre billet pour le voyage le plus désorganisé et mémorable de votre brève existence.

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