Lorsque les vosgiens de
Kronos sortent leur premier album en 2001, le groupe est loin d’être débutant et existe depuis déjà 7 ans. Il compte alors deux démos à son actif et de nombreux concerts dans toute la France.
L’album est tout d’abord sorti en autoprod en 2001, puis a été réédité par
Warpath record la même année pour enfin connaitre une ultime réédition en 2009 dans le coffret
Prelude to Awakening au coté des deux premières démos du groupe.
Le tout premier artwork, assez peu réussi, faisait plus penser à une jaquette de jeux vidéo (Soul Calibur) qu’à une cover de death metal. En signant avec
Warpath le groupe bénéficie alors des services d’un grand illustrateur à savoir Mr Deather (
Angelcorpse,
Vital Remains …) qui réalise pour eux un magnifique artwork mélangeant imagerie death et imagerie antique.
Dés ce premier opus, le groupe délimite déjà fortement le death metal qu’il pratiquera sur les albums suivants. D’une brutalité rare, les 12 morceaux sont assénés aux oreilles de l’auditeur sans une once de répit. Le growleur Kristof dispose d’un organe dont la profondeur et la puissance rivalise avec celle des ultra-grunters américain type Mike Majewski, le coté porcin en moins. Les riffs sont puissants et incisifs et toute la panoplie des effets de jeux du death est au rendez-vous. Au niveau de la structure des morceaux, les parties "brise-nuques" enchainent avec des passages tapageurs et le batteur montre une excellente maitrise lors de ces nombreuses cassures rythmiques (Bloodtower). La basse enfin occupe une place de choix et sait se faire entendre (Warmaggedawn).
L’album a connu un processus d’enregistrement assez particulier. Les morceaux ont été joués live en studio et presque tous mis en boite en une prise. Un choix donnant un résultat très brut mais pas toujours réussi. Le son de caisse claire notamment ressort beaucoup trop et « mange » certaines parties de guitare. Le début de Sadistik retribution par exemple est limite inaudible. Pour le coup, ce sont les amateurs de productions raw qui seront aux anges.
Cet opus est d’une brutalité extrême, parfois trop peut être. Le groupe n’a pas encore développé les respirations de son death et ses ambiances antiques, empêchant du même coup l’auditeur de rentrer pleinement dans son univers. Malgré une profusion de bons riffs (l’intro en tapping de
Eternal Mindtrap pour n'en cité qu'un) et un growl puissant, la production moyenne a tendance à noyer l’ensemble et à casser de nombreux temps forts.
Sans se montrer réellement transcendant,
Kronos avec ce premier méfait signe une première réalisation de très bonne facture. Les défauts venant plus de la production que des musiciens, au demeurant très talentueux.
Montrant un groupe mature au potentiel technique énorme, ce premier album classe le combo dans le rang des formations death métallique prometteuses. Statut que les vosgiens confirmeront par la suite dés le très bon
Colossal Titan Strife.
Un premier album solide en tout cas, avec ce chant d’outre tombe de Kristoff particulièrement décoiffant, notamment en live... J’aime également beaucoup la présence de jeu du bassiste Tom, sans compter la fine paire de guitaristes Grams / Richard.
Dommage que Kristoff soit récemment parti. La signature de Kronos chez Neurotic Records (Prostitute Disfigurement, Spawn of Possession) laissait pourtant présager le meilleur...
To the Death.
Fabien.
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