The Hellenic Terror est le troisième album de
Kronos. Sur celui-ci, Jérôme "Grams" Grammaire et ses complices nous proposent de découvrir l'expression de leur Death
Brutal fortement influencé par le Death U.S. (
Morbid Angel…) mais aussi, dans une moindre mesure, par le
Metal de la mort européen (
Vader,
Behemoth…) qui s'affirme, principalement, comme une musique aux guitares incisives et violentes, aux chants variés (tantôt gutturaux, tantôt écorchés et criards) et aux rythmiques aux tempi essentiellement prestes. Concernant les influences les plus scandinaves du groupe, perçus sur leur précédente œuvre (
Colossal Titan Strife (2003)), il nous faudra dire qu'elles auront quasiment disparu avec le départ du guitariste Nicolas Temmar, amateur de ce genre, mais aussi par l'implication accrue dans l'écriture de ces nouveaux morceaux du guitariste Richard, davantage adeptes des contrées américaines,
Alors que dire de cette "terreur hellène"? Evoquons déjà son processus de création qui fut long et laborieux. Le périple de composition, déjà rendu difficile de par l'éloignement géographique des différents acteurs de cette formation les contraignant, de fait, à user de moyens de communication modernes, le fut plus encore par le choix d'enregistrer ce nouvel effort au Hertz Studio. L'endroit légendaire, dans lequel les frères Wieslawski s'employèrent à donner sons aux œuvres prestigieuses de
Decapitated,
Hate,
Vader ou encore
Trauma, en dehors d'immenses qualités, a surtout le défaut de se situer en Pologne. Néanmoins, peu effrayé par l'ampleur du déplacement,
Kronos va donc débarquer sur ces terres Polanes, désireux d'offrir, enfin, à sa musique déjà prometteuse, un son digne des plus illustres du genre.
Du propre aveu des membres du groupe, la tâche fut plus périlleuse encore alors qu'ils foulaient ces terres étrangères. En effet, sans jamais avoir répété tous ensemble, ayant pris du retard sur l'écriture des titres sensés composé ce Hellenic Terror, handicapé par des défaillances techniques lors de leurs échanges au travers de ces moyens de communications modernes,
Kronos dut se contraindre à finir d'échafauder ses morceaux en studio et dut, aussi, avoir recours à l'improvisation. L'aspect incertain, quant au résultat d'une telle démarche, est évident. Il faut donc être animé d'une insolente conviction concernant ces capacités, ou alors d'une folie douce pour avoir une telle audace. Toutefois, contre toute attente,
The Hellenic Terror ne laisse ressentir aucun de ces désagréments tant il est compact, cohérent et implacable. Il faut donc saluer le talent de ces jeunes musiciens et louer l'excellence de titres tels que The
Road Of
Salvation, Bringer of
Disorder, A Huge
Cataclysm ou Divine
Vengeance.
S'agissant des sujets abordés ici et de l'imagerie développée, mû par une volonté de se démarquer des thèmes récurrents du Death
Metal, à l'instar de l'excellent
Nile et de son amour pour l'égyptologie,
Kronos va offrir à son Death
Brutal, qui pourtant n'en avait pas vraiment besoin, une dimension historique en concentrant, quant à lui, ses textes sur la mythologie grec. Centaures, gorgones, cerbères et autres cyclopes font donc partis du bestiaire qui orne, et qui hante, les histoires racontées par
Kronos.
Avec ce troisième opus,
Kronos confirme donc de bien belle manière les vertus encourageantes qu'il avait démontré sur son
Colossal Titan Strife. Toujours encore enclin à défendre un Death
Brutal désormais d'influence américano-européenne plutôt que scandinave, il nous propose un
The Hellenic Terror qui lui permet; dès lors, de se positionner, au côté des
Benighted et autres
Yyrkoon afin de prétendre, légitimement, à une place d'honneur tout à fait méritée.
Personnellement j'aime aussi beaucoup Colossal Titan Strife, aller match nul balle au centre pour moi.
Ouf ouf ah aha ah
Bonne chronique!
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