Timeless Departure

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16/20
Nom du groupe Skyfire
Nom de l'album Timeless Departure
Type Album
Date de parution 12 Mars 2001
Enregistré à Abyss Studio
Membres possèdant cet album54

Tracklist

1. Intro 02:06
2. Fragments of Time 03:32
3. The Universe Unveils 04:56
4. Skyfire 04:58
5. Timeless Departure 06:49
6. Breed Through Me, Bleed for Me 05:09
7. Dimensions Unseen 04:54
8. By God Forsaken 03:52
9. From Here to Death 05:32
Bonustracks (Japanese Release)
10. The Final Story 01:39
11. Skyfire (Demo Version) 03:58
12. By God Forsaken (Demo Version) 05:00
Total playing time 41:48

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Skyfire


Chronique @ Matai

30 Avril 2012

Le début d'un tout

La fin 1990/début des années 2000 aura été une période très solide dans le domaine du metal mélodique et surtout du metal extrême mélodique. Children Of Bodom aura accouché de trois albums en 1997, 1999 et 2000 (« Something Wild », « Hatebreeder » et « Follow the Reaper »), amenant de ce fait une nouvelle vague et engendrant un style très hybride entre power metal, black metal et néoclassique. Kalmah aura eu le temps d'enregistrer son premier « Swamplord » en 2000 dans un genre black/death mélodique très racé. Et Skyfire, quant à lui, démarrera sa prometteuse carrière printemps 2001 avec « Timeless Departure ».

En Norvège, le black symphonique connait ses plus belles heures : Dimmu Borgir s'est trouvé une nouvelle sphère, Emperor est sur le point de sortir son dernier album, Limbonic Art a déjà une belle carrière derrière lui et Arcturus a bien décollé avec son black symphonique avangardiste complet.

Quant au death mélodique, il est très en vogue, et en particulier le made in Sweden, que ce soit celui de In Flames ou de Dark Tranquility. Skyfire n'est pas originaire de Göteborg mais de Höör et ne s'est pas contenté que de s'influencer de ses pères pour créer une musique qui deviendra, avec les années, bien caractéristique et personnelle. En réalité, le quintette du début a plutôt pioché des idées à droite et à gauche, des idées en vogue il faut dire, afin d'ajouter sa patte et d'en sortir des compositions totalement originales. C'est ainsi que du mélange du néoclassisme de Children Of Bodom, du death mélodique suédois et du black symphonique norvégien qu'est née la formation de Höör.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la Suède est loin d'être le pays du sympho extrême car on le connait beaucoup plus pour son death metal. Poutant, Skyfire, en 2001, va être le pionnier du black/death/mélodique/symphonique dans son pays. Preuve en est encore maintenant : les formations du genre ne se comptent même pas sur les doigts d'une main. Malgré tout, rien ne prédestinait totalement ce groupe à un avenir brillant, car non seulement Children Of Bodom vivait ses meilleures heures mais en plus les scènes death mélodique et black symphonique offraient à ses auditeurs des albums d'exception. Enfin, la musique de Skyfire était loin d'être parfaite. Le groupe naquit donc dans l'ombre des combos du moment.

Cependant, ce n'étaient pas ces obstacles qui allaient faire reculer les membres de Höör, bien au contraire. Ils arrivent à se dégoter le tout petit label Hammerheart Records et à enregistrer leur « Timeless Departure » aux désormais réputés Abyss Studio sous la houlette de Tommy Tagtgren. Une collaboration qui ne présageait que du bon pour ce petit groupe, formé depuis déjà six ans mais auteur de seulement deux démos. Il fallait la hargne nécessaire, une personnalité nouvelle et un petit grain de folie en plus pour espérer sortir de l'ombre.

Dès l'introduction, Skyfire impose un style avec deux minutes majestueuses, dotées d'envolées archi mélodiques au piano et de touches symphoniques imposantes. Cela se reconduit sur le second « Fragments of Time » (dont la mélodie de départ sera auto plagiée bien plus tard sur l'introduction de « Awake » sur l'album « Spectral »). Les Suédois n'ont pas eu besoin de jouer une palette complète de morceaux pour imposer leur identité. C'est le titre typiquement Skyfirien par excellence : composé par le duo de guitaristes/claviéristes Martin Hanner et Andreas Edlund, on retrouve ce riffing véloce et maîtrisé, une rapidité d'exécution à toute épreuve, une surdose de mélodie de la part de chaque instrument, un aspect symphonique non négligeable, et surtout un néoclassicisme à la COB, qu'on retrouve bien sur « The Universe Unveils », entres autres.

Skyfire possédait encore son premier chanteur, Henrik Wenngren, qui officiait plus dans un style black très criard avant de se faire remplacé par Joakim Karlsson sur l'EP « Fractal » en 2009, lui dans un ton plus growlé. Sans aucun doute, ce membre apportait cette touche black qu'il n'était pas si facile de retrouver dans le reste de l'instrumentation. Car Skyfire, c'est avant tout une formation festive et explosive qui mise tout sur les guitares et les claviers ainsi que leur extrême rapidité. Pas le temps donc d'instaurer une ambiance particulièrement black, seule la voix s'occupe de cela. Les atmosphères sont pour le coup très travaillées et très astrales, menées de main de maître par un combo en grande inspiration. Le choix du patronyme n'est donc pas anodin. « sky » le ciel pour l'astralité de la chose, « fire » le feu pour la détonation perçue par l'ensemble des compositions.

De par certains aspects, ce « Timeless Departure » peut se situer sur le même plan que Children Of Bodom, à savoir un power extrême avec des touches black et du neoclassique, comme le flagrant « From Here to Death » ou encore l'éponyme « Skyfire ». On a à peine le temps de réagir que ça part non seulement au quart de tour mais dans tous les sens. Cela fait partie du grain de folie que j'évoquais.

C'est au milieu de l'album que Skyfire atteint le point culminant de ses capacités de l'époque. Le titre « Timeless Departure » est certes le plus long mais sans doute le plus puissant et celui qui tient le plus en haleine. Il se dote de l'essence même du groupe et de ses caractéristiques principales, même si on retrouve ici toutes les influences sus-citées, à savoir le black symphonique couplé au death mélodique et à la rapidités de Children Of Bodom. Les mélodies s'envolent, que ce soit celles des guitares ou des claviers lumineux. Symphonie impériale, chant hargneux, dynamisme imprenable, piano astral fou furieux et longs soli en prime. La magie à l'état pur.

Ceci dit, le reste des titres apporte son lot d'interrogation. Certains débutent très bien et finissent par ennuyer et inversement. La surdose de mélodies peut être un facteur aggravant. D'autant plus lorsque les instruments s'envolent trop et que l'ensemble paraisse quelque peu cacophonique, comme « Bleed Through Me , Bleed for Me » qui commence plutôt lentement mais part en cacahuète lorsque le groupe met la gomme. La production y est aussi pour quelque chose, les claviers restent trop mis en avant et leur son aigu n'aide pas vraiment à cela. Dernière petite caractéristique, Skyfire a le don de faire s'emboîter les morceaux les uns dans les autres. C'est vrai dans ce « Timeless Departure », ça l'est aussi dans les autres opus. On peut facilement découper un refrain et l'accoler au couplet d'un autre titre. Si on prend la discographie complète des Suédois, on se rend compte que c'est encore plus exacte. Skyfire a en effet des limites : celui de ne pas totalement réussir à inventer de nouvelles mélodies, la faute à une envie de rester fidèle à une identité de base instaurant des mélodies particulièrement atypiques...

Finalement, avec ce « Timeless Departure », Skyfire a résolument imposé son style, retrouvé très facilement dans les albums suivants. Un style que l'on reconnaît entre mille mais qui a autant de qualités que de défauts. Cela n'a toutefois pas empêché le groupe de suivre son petit bonhomme de chemin avec une suite bien plus prometteuse avec « Mind Revolution » jusqu'au magnifique « Esoteric » en 2009 plus tourné vers le death metal, plus sombre et plus symphonique.

Skyfire fait désormais partie des groupes les plus connus en matière de black/death mélodique symphonique.

6 Commentaires

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Apophis2036 - 30 Avril 2012: Cela m'a été des plus utiles d'avoir cette partie assez développée sus les yeux, ainsi j'ai appris un peu mieux ce qu'était ce groupe, jusqu'alors inconnu de ma petite personne.

Cette chronique ne m'a pas une seule seconde laissé de glace, c'est à saluer :)
Matai - 30 Avril 2012: Merci beaucoup :)
VampiricGoth - 30 Avril 2012: Très bonne chronique ma reine, vraiment complète et bien détaillée, bravo!
J'aime bien écouter quelques morceaux du groupe de temps en temps, mais en général, c'est vrai qu'après un album d'eux en entier, je finis par en avoir marre et ce à cause justement des points négatifs que tu évoques...notamment le trop de mélodies et le clavier trop mis en avant... Quant aux passages qui se ressemblent, je les avais remarqué aussi, à tel point que des fois on croit entendre un titre alors qu'on en écoute un autre!
Il me semble quand même qu'on respire un peu plus dans les albums suivant, même s'il y a toujours beaucoup de mélodies.
BadaOfBodom - 06 Mai 2012: Merci pour cette rédaction que je trouve globalement juste.

Pour la comparaison, il aurait été intéressant de préciser que "Follow The Reaper" de COB a justement été enregistré au Abyss Studio de Tägtgren, même pas un an avant ce "Timeless Departure"... :)
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