Ha ha, quel salaud cet Icare! Oui, je l’avoue, vous pouvez me blâmer, il est vrai que chroniquer un album de
Khold n’est pas l’exercice le plus difficile et périlleux qui soit, et que l’analyse d’une galette des Norvégiens est généralement rapide, ne nécessitant pas une quinzaine d’écoutes approfondies. Pourquoi me demanderont peut-être les plus naïfs d’entre vous? Simplement parce que
Khold, c’est du black norvégien des 90's dans tout ce qu’il a de plus rudimentaire et basique, et parce que
Khold, disons le franchement, a la fâcheuse tendance à se répéter depuis maintenant près d’une quinzaine d’années.
En effet, depuis, sa création en 2000, le combo scandinave nous abreuve d’un black minimaliste, froid et entraînant aux forts relents darkthroniens, et ce n’est pas ce sixième opus qui me fera mentir :
Til Endes nous offre 8 titres pour 32 petites minutes de ce que
Khold sait faire le mieux, à savoir un black n’ roll nordique mid tempo aux morceaux certes bien foutus mais dénués de toute originalité.
Myr démarre les hostilités d’une manière efficace mais extrêmement classique, restant un titre très conventionnel pour le groupe, avec ces riffs sombres et entêtants au groove pesant, cette basse claquante qui vient nous fouiller les entrailles et la voix rauque et agressive de Gard.
Skogens ùye enchaîne avec un tempo un peu plus soutenu et des parties de guitares au feeling nordique et glacial headbangantes. Vers le milieu du morceau, le rythme s’accélère, reprenant ce riff entraînant sur les secousses grondantes de la basse et ce martèlement binaire qui confère une dynamique plus rentre-dedans et thrashy au morceau, rien de révolutionnaire mais un titre bien chiadé.
Malheureusement, et c’est là que le bât blesse, au niveau des innovations, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent : les titres se ressemblent beaucoup, la palme du titre redondant revenant à Det Dunkle Dip, tirant en longueur et rappelant un
Darkthrone grabataire avec un riff certes sympa mais déjà entendu mille fois chez tous les potes norvégiens. Même quand le groupe accélère le tempo (si je vous assure, il y a un peu de blasts sur ce titre, c’est d’ailleurs les seuls de l’album !), on reste indifférents, tant le tout sonne calibré, sans surprise et propre avec ce son impeccable où rien ne dépasse.
Tout juste pourra-t-on noter le cri étranglé et les arpèges angoissants de Ravnestrupe, qui parviennent à nous sortir de notre léthargie glacée pour un bref moment, la décélération du titre éponyme qui ajoute un côté dépressif plaisant, et les petites mélodies sombres à la
Horna sur Asund, qui viennent habiller un riff malheureusement trop simple et dépouillé.
On relèvera surtout Dommens Arme, reprise du Troops of
Doom de
Sepultura à la sauce
Khold qui prend vraiment bien, avec un groove diabolique et une pêche d’enfer qui incitent au headbang, ainsi que ces tremolos picking insidieux qui enveloppent le titre d’une ambiance plus sulfureuse et malsaine que d'habitude.
Pour le reste,
Khold fait du
Khold, oscillant entre mid tempo direct et accrocheur et décélérations plus rock n’ roll propices au secouage de crinière dans la plus grande tradition du black norvégien du début des 90's, s’achevant sur un Hengitt sans grande intensité ni surprise. Ni réellement meilleur ni moins bon que les opus précédents, ce
Til Endes se contente de remplir son contrat en servant des compos solides et efficaces et saura sans doute vous séduire si vous êtes amateurs de groupes comme
Darkthrone,
Craft,
Sarke ou
Tulus. Ceux qui sont à l’affût d’un peu d’originalité et de recherche musicale pourront passer leur chemin sans grand regret,
Khold s’adressant avant tout aux metalheads qui veulent savourer une musique simple et directe sans se prendre la tête.
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