Tides of Entropy

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15/20
Nom du groupe Constraint
Nom de l'album Tides of Entropy
Type Album
Date de parution 23 Mars 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Remanent
 02:30
2.
 Einmal Ist Keinmal
 06:16
3.
 Golden Threads
 04:24
4.
 Eerie Euphoria
 04:44
5.
 The Big (B)End
 05:02
6.
 Omniscient Oblivion
 06:10
7.
 Broken Threads
 04:12
8.
 Leben Ist Streben
 04:05
9.
 Coercive
 04:10

Durée totale : 41:33

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Constraint


Chronique @ ericb4

26 Mai 2020

L'aventure se poursuit sereinement pour la formation italienne...

Pas moins de quatre années de silence radio déjà envolées depuis « Enlightened by Darkness », leur introductif et encourageant album studio, et d'aucuns n'étaient pas loin de penser les espoirs du combo italien à jamais évanouis. Ce serait sans compter l'intarissable et féroce détermination affichée par l'expérimenté et talentueux collectif à en découdre, et ce, dans un registre metal ô combien surinvesti en formations de tous poils, dont de jeunes loups aux dents longues, tels Beyond The Black, Elvellon, Sleeping Romance, Walk In Darkness ou encore Elvellon. Conscient de cet état de fait, plutôt que de chercher coûte que coûte à brûler les étapes, la troupe transalpine a opté pour un travail au long cours et des plus exigeants en studio, s'étant par là même laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions d'opérer.

Prudents dans leur démarche, quelque trois années plus tard, nos acolytes accoucheront de deux singles, « The Big (B)End » suivi de « Golden Threads », deux tubesques efforts qui feront partie intégrante de leur second et présent opus de longue durée « Tides of Entropy » ; auto-production où 9 pistes s'enchaînent sereinement sur un ruban auditif d'une durée quasi optimale de 41 minutes. A l'instar de ce mouvement, neuf ans suite à leur sortie de terre, nos valeureux gladiateurs auraient-ils désormais les armes requises pour constituer de sérieux opposants face à leurs redoutables concurrents et espérer alors concourir parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin ? Une exploration approfondie des cales du vaisseau amiral s'impose...

Conformément aux actuelles aspirations stylistiques du groupe, le line-up a essuyé de profonds remaniements. A bord du navire, nous accueillent dorénavant : la mezzo-soprano Beatrice Bini (EGO) ; Matteo Bonfatti, en remplacement d'Alessio Molinari, à la guitare ; Gabriele Masini, en lieu et place de Federico Paglia, à la basse ; Enrico Bulgaro, succédant à Simone Ferraresi, aux claviers ; Alessandro Lodesani à la batterie ; Davide Borghi au violon. De cette nouvelle collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique progressif, à la touche folk naissante, dans le sillage de Nightwish, Xandria, Lyriel, Diabulus In Musica, Evanescence et Epica. A l'image de son aîné, ce fringant, impulsif, élégant et romantique opus bénéficie d'un enregistrement de bonne facture, d'un mixage parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation et de finitions passées au crible. Mais suivons plutôt l'inspiré sextet dans ses pérégrinations...

Si c'est à pas feutrés que démarre la traversée, l'arbre ne saurait longtemps cacher la forêt. Ainsi, à l'aune de « Remanent », et contrairement à nombre de ses homologues, le combo nous plonge tout de go au sein d'un frissonnant instrumental metal symphonico-progressif et cinématique, d'abord empli de sérénité, et recelant une saisissante montée en puissance du dispositif orchestral à mi-parcours. Mais il ne s'agit-là que d'une simple mise en bouche...

A l'instar de son prédécesseur, c'est sur ses passages les plus offensifs que la galette ouvre véritablement le score. Ainsi, à mi-chemin entre Nightwish et Diabulus In Musica, l'éruptif et sinueux « Eerie Euphoria » n'a de cesse de délivrer ses riffs crochetés adossés à une rythmique résolument saignante et ses inaltérables coups de boutoir. En dépit de quelques chemins de traverse empruntés, le mordant effort sauvegarde une mélodicité toute de nuances vêtue et réserve, en outre, un refrain immersif à souhait mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène.

Quand il en vient à explorer de vastes espaces symphonico-progressif, le sextet italien nous convie à de grisants arpèges d'accords. Ce qu'illustre, d'une part, « Einmal Ist Keinmal », tortueuse, complexe et seyante fresque aux riffs épais dans la lignée d'Epica. Voguant parallèlement sur une ligne mélodique apte à happer le pavillon, doublé d'un flamboyant solo de guitare, et mis en habits de lumière par les troublantes envolées lyriques de la déesse, dans l'ombre d'une certaine Simone Simons, l'orgiaque propos ne saurait être éludé par l'aficionado du genre. Dans cette lignée, s'inscrit, d'autre part, l'énigmatique, chaotique et un brin caressant « Omniscient Oblivion » ; pièce en actes aux multiples rebondissements, témoignant d'une indéfectible cohésion instrumentale et couvrant un large spectre d'émotions, que l'on croirait volontiers accouchée par l'illustre combo néerlandais.

Lorsque il retient un tantinet les chevaux, comme il nous y avait déjà accoutumés, le collectif trouve à nouveau matière à nous retenir plus que de raison. Ainsi, harmonisant l'empreinte symphonique de Xandria et la touche folk de Lyriel. Au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques, l'aérien et rayonnant mid tempo progressif « Golden Threads » aura peu de chances de rater sa cible. Aussi, à un fin picking à la guitare acoustique succède un libertaire toucher d'archet, lui-même opportunément inséré au cœur d'une section rythmique qui, peu à peu, ouvre ses ailes pour ne plus les refermer. A la princesse, eu égard à ses angéliques ondulations, de contribuer à magnétiser le tympan du chaland. Dans cette mouvance, tant les délicats arpèges au piano que la basse ronronnante et, par contraste, les violoneuses attaques exhalant des entrailles de l'''evanescent'' « The Big (B)End » auront raison des plus tenaces des résistances. Bref, un enivrant mid tempo syncopé aux airs d'un hit en puissance, à nouveau enjolivé par la féline présence de la maîtresse de cérémonie, que l'on ne quittera qu'à regret.

En dépit de ses mérites, la rondelle accuse néanmoins l'une ou l'autre baisse de régime, état de fait atténuant quelque peu la portée du propos. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Broken Threads », brumeux mid tempo où une bien longue et violoneuse ouverture dans la veine d'Apocalyptica se fait jour, avant que ne s'infiltrent les linéaires incantations de la belle dans sa trame. Si un invitant refrain s'immisce, sa survenue tardive ne pourra sauver le navire du naufrage. Et ce ne sont ni les inutiles ponts technicistes disséminés çà et là ni ses enchaînements couplets/refrains décousus qui démentiront l'étrange sentiment de se trouver face au bémol de l'opus. Un poil moins carencé au regard de sa mélodicité mais guère moins déconcertant eu égard à ses séries d'accords et à ses nombreuses variations rythmiques, l'intrigant « Leben Ist Streben » peinera, lui aussi, à se hisser au niveau de ses voisins de bobine. Pourtant sous-tendu par les radieuses envolées lyriques de la frontwoman et octroyant un break opportun peu à peu grignoté par un fondant refrain, le méfait ne pourra prétendre à une inconditionnelle adhésion.

C'est toutefois sur une note positive que s'achève le parcours, le combo nous conviant à un instrumental symphonico-progressif et cinématique à la solide armature technique et des plus prégnants. Ainsi, pourvu de riffs acérés, de profonds et métronomiques roulements de tambour, d'un fin legato à la lead guitare et d'une basse claquante, le mid tempo « Coercive » jouit parallèlement d'arrangements de bon aloi et d'une saisissante gradation du corps orchestral. Un break de 10 secondes vient à brûle-pourpoint, scindant précisément la trame en deux parties que tout semble opposer ; la première, opulente et embrasée, de nature metal symphonico-progressive pure, complétant ainsi la seconde, aérienne et enveloppante, d'obédience cinématique. Une manière habile de boucler la boucle.

Moins aisément saisissable que son aîné mais disséminant quelques pépites sur son chemin, ce second mouvement pourra nécessiter plusieurs passages circonstanciés avant de voir la magie opérer. Jouissant également d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut, d'un set de compositions à la féconde inspiration, et du potentiel technique déjà pressenti et ici judicieusement exploité, la galette pourra combler les attentes du chaland déjà sensibilisé aux premiers travaux de nos acolytes, et plus généralement celles de l'aficionado du genre. Inspiré par quelques grandes signatures du registre metal symphonique, le collectif italien ne s'y est pas réduit exclusivement, apportant sa touche personnelle sur la majeure partie de son message musical.

Diversifié sur le plan rythmique et atmosphérique, le manifeste l'est, en revanche, bien moins quant à ses lignes de chant, la belle restant seule maîtresse à bord. Par ailleurs, si le combo inclue désormais dans son œuvre l'une ou l'autre fresque et instrumental, les ballades manquent cette fois à l'appel. A condition d'évacuer de leur répertoire les passages linéarisés et proprement technicistes, nuisant plus à la portée du message qu'ils ne le valorisent, le combo transalpin aurait une belle carte à jouer pour espérer jouer les trouble-fête parmi ses challengers. Quoi qu'il en soit, à la fois puissante, mystérieuse, sensible et magnétique, disposant du brio instrumental et vocal de ses auteurs, cette seconde cuvée disposerait des qualités requises pour permettre au groupe de s'imposer parmi les valeurs montantes de ce registre metal. L'aventure se poursuit sereinement pour la formation italienne...

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