Enlightened by Darkness

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18/20
Nom du groupe Constraint
Nom de l'album Enlightened by Darkness
Type Album
Date de parution 12 Fevrier 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Behind the Scenes
 03:33
2.
 Talking Dumbs
 03:10
3.
 The Ending of Time
 03:37
4.
 Illusion of a Dream
 03:46
5.
 The Birth
 03:41
6.
 Breathing Infinity
 03:38
7.
 Enlightened by Darkness
 05:31
8.
 Autumn Hymn
 03:52
9.
 Oniria
 04:20

Durée totale : 35:08

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Constraint


Chronique @ ericb4

08 Janvier 2019

Un redoutable challenger avec lequel il faudra compter...

Difficile pour les vertes formations de s'illustrer dans un registre metal symphonique à chant féminin aujourd'hui ô combien surinvesti. En effet, encore dominée par les Epica, Nightwish, Xandria, Delain et consorts, cette scène-là voit se multiplier les jeunes loups aux dents longues, dont Elvellon, Beyond The Black, Metalwings, Sleeping Romance, mais aussi les périclitations de bien d'autres de leurs homologues générationnels. Tel est pourtant le redoutable défi relevé par ce jeune et talentueux quintet italien originaire de Modène, aujourd'hui composé de la mezzo-soprano Beatrice Bini (EGO), du guitariste Alessio Molinari, du bassiste Federico Paglia, du claviériste Simone Ferraresi et du batteur Alessandro Lodesani. Aussi, nos cinq gladiateurs auraient-ils déjà les moyens de leurs louables et légitimes ambitions ? Quels seraient alors leurs atouts pour espérer inquiéter la féroce concurrence continuant d'agiter cet univers metal ?

Les hostilités démarrèrent quelques mois seulement suite à sa création, en 2011, par quelques reprises de titres bien connus de cadors du genre, à l'instar de Nightwish et consorts, suivies, un an plus tard, d'une discrète démo dénommée « Illusion of a Dream ». Une modeste auto-production dont les trois pistes font désormais partie intégrante du présent et introductif album full length intitulé « Enlightened by Darkness ». Finement enregistrées, dotées d'un mixage bien équilibré et mastérisées aux Art Distillery Studios par Claudio Mulas (guitariste du groupe death progressif italien Ever-Frost********), les 9 pistes de la galette témoignent d'une belle profondeur de champ acoustique et de fort peu de sonorités résiduelles. Jouissant ainsi d'une ingénierie du son particulièrement soignée, la rondelle se dote en prime d'un set de compositions aussi vivifiant qu'enivrant, laissant entrevoir la féconde inspiration de leurs auteurs. Ce qui n'a pas empêché l'ombre de Nightwish de planer, infiltrant alors nombre de plages de cette œuvre résolument rock'n'metal mélodico-symphonique progressif. Mais entrons plutôt dans la petite goélette...

C'est dans ses passages les plus enjoués que le combo transalpin marque ses premiers points, parvenant le plus souvent à encenser le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, on retiendra l'entraînant « Behind the Scenes » à la fois pour ses riffs aussi épais qu'étourdissants, ses troublants et nightwishiens harmoniques, la grisante gradation du corps orchestral, sans omettre les cristallines et caressantes modulations de la sirène, qui ne sont pas sans évoquer celles d'une Tarja à ses débuts. Dans cette énergie s'imposeront également d'un claquement de doigts « Talking Dumbs », féline offrande extraite de la démo et pourvue de délicats arpèges au piano, tout comme « The Birth », envoûtant méfait pourvu d'entêtants refrains, de sémillants gimmicks et d'un éblouissant solo de guitare ; deux tubesques espaces d'expression que n'auraient reniés ni Xandria ni Sirenia. Enfin, on ne saurait davantage se soustraire ni aux coups de boutoir ni aux saisissantes variations atmosphériques de « Oniria », tonique et vibrant effort folk symphonico-progressif dans la lignée de Theatre Of Tragedy. Mais là ne s'arrête pas la ronde des saveurs...

Quand il ralentit le rythme de ses frappes, le collectif trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Aussi, un pavillon déjà sensibilisé aux travaux de leurs illustres sources d'inspiration sera-t-il naturellement aimanté par les vibes insufflées par l'opératique et aérien mid tempo « The Ending of Time ». Sur cette plage évoluant sur une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, corroborées par un violon virevoltant et de troublantes gammes au maître instrument à touches, les angéliques impulsions de la déesse font mouche où qu'elles se meuvent. Dans cette mouvance, on n'éludera pas davantage « Enlightened by Darkness », plantureux mid tempo symphonique gothique et progressif dans l'ombre d'un Epica de la première heure, à la fois pour ses multiples coups de théâtre rythmiques, son fin legato à la lead guitare et son atmosphère aussi enivrante qu'énigmatique.

Dans ses intimistes instants, la troupe nous octroie ses mots bleus les plus délicats, livrant dès lors de frissonnantes séries d'accords dont elle seule semble détenir le secret. D'une part, à mi-chemin entre Nightwish et Xandria (premières moutures), « Illusion of a Dream » se pose telle une ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe. Glissant sur une ligne mélodiques des plus radieuses, enjolivée par les claires inflexions de la maîtresse de cérémonie et une flûte gracile, cette tendre offrande issue de leur démo se charge en émotion au fil de sa progression, faisant alors voler en éclat toute tentative de résistance. De cette première livraison émane également « Breathing Infinity », enchanteresse et violoneuse ballade atmosphérique aux relents folk mise en habits de soie par les touchantes envolées lyriques de la diva. Autre gemme à mettre à l'actif de nos bourreaux des cœurs. Et comment esquiver la petite larme au coin de l'oeil à l'aune de « Autumn Hymn », émouvante ballade a-rythmique dans le sillage d'Evanescence? Dispensé en un soyeux et harmonieux piano/voix, doté de portées savamment accouchées et d'arrangements d'excellente facture, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regrets.

A l'issue de notre parcours, et en dépit du caractère éminemment classique du message musical, force est de constater que l'émotion est souvent au rendez-vous de nos attentes et que l'on ressent l'irrépressible désir d'y revenir aussitôt l'ultime note évanouie. Si le combo s'est souvent identifié à ses illustres sources d'inspiration pour accoucher de certaines de ses portées, il a également apposé son sceau sur l'une ou l'autre piste du modeste opus. En outre, il nous livre un set de compositions bien inspiré, diversifié sur les plans rythmique et atmosphérique, aux accords plutôt efficaces, témoignant d'un potentiel technique et mélodique plus qu'honorable. Et ce, même si l'on regrettera un manque d'épaisseur artistique à l'oeuvre et l'absence d'une fresque, d'un quelconque instrumental et/ou de joutes oratoires. Ce faisant, les armes de nos cinq mousquetaires se révèlent déjà suffisamment affûtées pour qu'ils puissent opposer une belle résistance à leurs challengers. Il se pourrait même que le collectif italien ne soit qu'au début de son histoire. L'avenir seul nous le dira...

Note : 15,5/20

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