Thy Abhorrent Emerging

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16/20
Nom du groupe Evilfeast
Nom de l'album Thy Abhorrent Emerging
Type Demo
Date de parution 2002
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Inner Dark Spheres
 10:36
2.
 Moribund Chanting
 08:19
3.
 Entering the Forest of Old Wisdom
 17:23

Durée totale : 36:18

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Evilfeast


Chronique @ Vinterdrom

20 Fevrier 2022

Qu'importent les moyens rudimentaires, quand la magie opère.

Dans le monde du Metal (et de la musique en général), les artistes se divisent en deux catégories : ceux qui cherchent un certain temps leur style avant de le trouver, et ceux qui savent directement quel chemin ils vont emprunter.

Evilfeast, qui nous intéresse ici, fait partie de ces derniers. Car dès la démo « Thy Abhorrent Emerging » sortie à l’hiver 2002 (mais dont les premières idées ont été posées à l’automne 1997), le style pratiqué par le sieur GrimSpirit (seul homme aux commandes du projet, polonais de son état) apparaît pleinement affirmé : du black metal sous immense influence norvégienne des années 90, avec Emperor, Satyricon, Darkthrone et Burzum comme références en tête. C’est simple : imaginez un croisement entre « In the Nightside Eclipse », « Dark Medieval Times », « A Blaze in the Northern Sky », « Hvis Lyset Tar Oss » et vous aurez une idée précise de la teneur d’Evilfeast.
Il est clair que la période 1992-94 a profondément marqué notre polonais (Jakub Grzywacz, de son patronyme à la ville), à en constituer même un tournant irréversible. Pour dire : à l’heure où sont écrites ces lignes (soit 20 ans après la démo en question), le bonhomme reste en activité et continue à dérouler cette vision spécifique du black metal, entre trve, atmo et sympho, avec une régularité, une inspiration et, surtout, une authenticité sans faille.

Tous les éléments sont au rendez-vous sur cette première démo K7, avec un naturel et une sincérité qui suintent sur toute la bande : guitares en tremolo dont le grésillement évoque le blizzard chargé de particules acérées, voix rauque telle une menace tapie dans l’obscurité, claviers grandioses et empreints de nostalgie.
Ces derniers s’imposent comme l’atout-maître d’Evilfeast, autant capables de soutenir les séquences véloces en leur conférant une aura majestueuse que de recouvrir les mid-tempi d’un voile ensorceleur. A ce titre, « Inner Dark Spheres » et « Moribund Chanting » captivent leur auditeur en alternant avec brio souffle de la tempête et calme rassérénant.
Loin d’un seul rôle d’accompagnateur, les claviers savent également prendre la direction du périple, en témoigne l’homérique « Entering the Forest of Old Wisdom » et son pont central, purement ambiant et long de plusieurs minutes, durant lesquelles le voyageur de l’esprit que nous sommes profite de la contemplation des hautes cimes, après avoir gravi des monts escarpés et traversé des forêts inhospitalières. Une lumière irréelle perce les nuages et baigne cette accalmie bienvenue, avant que les ténèbres ne reviennent s’abattre avec force et nous engloutir tout entier.

Si les compliments pleuvent à son égard, cette démo n’est pas non plus exempte de défauts de jeunesse, parmi lesquels on pointera un son étouffé et des percussions sourdes qui amputent les atmosphères d’une partie de leur ampleur. On notera également l’intro orchestrale très cheap de « Inner Dark Spheres » et l’outro de « Entering the Forest of Old Wisdom » un peu vite expédiée (après un tel morceau épique, on aurait pu s’attendre à une sortie plus soignée).
Ce premier essai d’Evilfeast s’amorce et s’achève sur un bémol. Mais qu’importent les moyens encore très rudimentaires dont disposait le sieur GrimSpirit à ses tout débuts, la magie opère.
Prometteuse, cette démo 3 titres (pour 36 minutes, tout de même !) est le manifeste d’un projet, d’un homme qui possède une vision bien déterminée et qui ne demande qu’à prendre son envol.
Et l’avenir montre qu’il aura réussi, jusqu’à tutoyer les sommets du genre.

L’histoire ne fait que commencer…

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