Mysteries of the Nocturnal Forest

Liste des groupes Black Atmosphérique Evilfeast Mysteries of the Nocturnal Forest
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16/20
Nom du groupe Evilfeast
Nom de l'album Mysteries of the Nocturnal Forest
Type Album
Date de parution 2004
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album23

Tracklist

Re-Issue in 2011 by Werewolf Promotion and Ancient Order Promotion.
1.
 Intro / Ode to a Rising Fullmoon
Ecouter03:36
2.
 Immerse into Cold Mist
Ecouter07:12
3.
 Thy Woods Are Sacred
Ecouter08:33
4.
 Towards the Funeral Winternight...
Ecouter09:56
5.
 Solitude Apotheosis
Ecouter02:57
6.
 Descending Winds of Holocaust
Ecouter07:34
7.
 The Black Heavens Open
Ecouter09:13
8.
 Morbid Rejoice
Ecouter07:06
9.
 Outro / Desolate Fields Left
Ecouter02:56

Durée totale : 59:03

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Evilfeast



Chronique @ Vinterdrom

04 Mars 2022

Une perle de black metal atmosphérique, à la hauteur des légendaires années 90.

Commençons cette chronique par un petit quiz, spécialement destiné aux connaisseurs de la seconde vague du black metal (un petit retour dans les années 90, ça ne va pas les rajeunir !). Si on vous demande de citer un one-man band scandinave à tendance atmosphérique et aux usages claviéristiques le positionnant parfois aux confins de l’ambient, vous répondrez ? … Burzum, évidemment !

Trêve d’intro ludique, venons-en au dénommé Evilfeast qui nous intéresse ici. Certes, ce one-man band n’est point norvégien, mais polonais, et son premier album « Mysteries of the Nocturnal Forest » n’est sorti qu’en 2004 (après la bataille, pourrait-on dire). Toutefois, sa capacité à nous replonger direct dans le grand bouillon du BM norvégien des 90’s a un grand quelque chose d’exceptionnel. Tout comme sa filiation avec Burzum est évidente, dans sa facette posée et ses séquences ambiantes.
L’ambient façon Burzum ayant souvent mauvaise presse, on conviendra que le parallèle puisse faire tiquer. Il faut dire que Vikernes n’a jamais été un as en la matière (doux euphémisme), la faute non à un manque d’idées mais plutôt à des capacités d’exécution simplistes et trop limitées (à l’exception de rares réussites telles « Tomhet » et les deux premiers morceaux de « Hlidskjalf », ce qui pèse bien peu…).
On insistera donc sur les grandes qualités d’Evilfeast et de son maître à penser (Jakub Grzywacz, alias GrimSpirit) en matière d’usage des synthés. Visualisez un peu… Une intro « Ode to a Rising Fullmoon » qui se lève tel l’astre sélénique dans le ciel nocturne, dévoilant peu à peu d’inquiétantes créatures tapies dans les ombres… Un intermède « Solitude Apotheosis » qui offre un instant de contemplation de la voûte céleste, tandis que l’on laisse son esprit vagabonder à des années-lumière… Une outro « Desolate Fields Left » qui dépeint de vastes étendues où la nature règne en maître et que de splendides aurores boréales viennent baigner de leurs lueurs fascinantes… Avec des séquences aussi magnifiquement évocatrices et dénuées de toute répétitivité rebutante, les parties de claviers d’Evilfeast sont d’un tout autre calibre que celles de son modèle. Incontestablement.

Mais à parler d’ambient, on en oublierait (presque) la substantifique moelle du projet : le black metal typé Norvège 90’s !
Voyez plutôt… Ces tournoiements de riffs darkthroniens débordant de haine et de mélodies burzumiennes emplies de mélancolie, ces envolées dantesques à la Emperor, ces élans guerriers inspirés par Satyricon, ce fondu enchaîné des titres au moyen d’effets étranges (selon le même procédé que Limbonic Art sur le légendaire « Moon in the Scorpio »), cette voix saturée hurlant dans le lointain (avec un traitement rappelant un certain « Filosofem »)… Evilfeast ressort tout l’arsenal des gloires du passé !
Si son art ne respirait pas autant la sincérité, on pourrait simplement taxer le sieur GrimSpirit de bon élève. Mais il est bien plus que cela : le digne héritier d’un style dont il a pleinement capté l’essence et auquel il a su insuffler sa propre âme. Une patte bien identifiable, que l’on ressent dans la musique autant que dans les mots.
« Thy Woods are Sacred » et « Descending Winds of Holocaust » combinent agressivité et onirisme en une captivante symbiose. Le grandiose « Towards the Funeral Winternight Landscape », impressionnant ascenseur émotionnel, oscille entre chute dans des ténèbres insondables et ascension vers des cieux infinis. Les assauts de « Morbid Rejoice », d’une intensité terrassante, le disputent aux breaks acoustiques rassérénants de « Immerse into Cold Mist » et « The Black Heavens Open ».
Manifestations d’un imaginatif exalté, les textes révèlent visions, perceptions, sensations et réflexions à la portée philosophique, dans une prose rendue particulièrement immersive par l’usage exclusif de la première personne.
Un panorama phénoménal, qui ne serait pas complet sans une qualité de production permettant de l’apprécier à sa juste valeur. Principal bémol de la première démo d’Evilfeast, le son s’est incroyablement amélioré sur cet album. Pour citer un exemple parlant : on peut constater le même gouffre entre « Thy Abhorrent Emerging » et « Mysteries of the Nocturnal Forest » qu’entre l’EP éponyme d’Emperor et le majestueux « In the Nightside Eclipse » ! Et pourtant, les deux réalisations du sieur GrimSpirit, que seulement deux ans séparent, ont été capturées, mixées et masterisées dans le même home-studio (le Funeral Sound, que le bonhomme ne quittera jamais).

Fort d’une inspiration fabuleuse et armé d’une production irréprochable (avec ce délicieux grain caractéristique), Evilfeast avait, dès son premier album, toutes les cartes en main pour se faire un nom dans la sphère du black metal. Toutes les cartes, sauf une, essentielle : la distribution.
Difficile, en effet, de se faire connaître quand on sort un album chez un label tel qu’Old Legend Productions, du genre ultra-confidentiel, réseau confiné à l’Est, spécialiste d’éditions K7 plus ou moins officielles et un brin porté sur certains groupes idéologiquement chelous. L’édition CD originale de « Mysteries of the Nocturnal Forest » est d’ailleurs longtemps restée introuvable à prix décent, jusqu’à la salvatrice réédition de 2018 chez Eisenwald.
C’est comme ça qu’on loupe certaines perles au moment de leur sortie et qu’on les découvre sur le tard…
L’histoire, heureusement, a fini par rendre justice à celle-ci.

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