Thunder in the East

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18/20
Nom du groupe Loudness
Nom de l'album Thunder in the East
Type Album
Date de parution 1985
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album210

Tracklist

1. Crazy Nights 04:05
2. Like Hell 03:47
3. Heavy Chains 04:19
4. Get Away 03:55
5. We Could Be Together 04:53
6. Run for Your Life 03:57
7. Clockwork Toy 03:57
8. No Way Out 04:03
9. The Lines Are Down 04:51
10. Never Change Your Mind 04:11
Total playing time 41:58

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Loudness


Chronique @ largod

22 Mars 2012

Tora Tora Tora

Au matin du 7 décembre 1941, rien ne laissait présager le déluge de feu et de mort qui allait s’abattre sur la petite rade de Pearl Harbor. La seconde guerre mondiale faisait rage en Europe et ce tragique évènement provoquera l’entrée des États-Unis d’Amérique dans ce conflit aux côtés des pays luttant contre les régimes totalitaires. Une attaque inattendue (quoique…), rapide et violente. Le tonnerre se mit soudain à gronder vers le levant, à l’Est du Japon, sur l’océan Pacifique, qui porte bien mal son qualificatif désormais. Enola gay et sa funeste cargaison mit un terme sans gloire, un matin d’août 1945, à la folie destructrice d’un peuple aveuglé par ses envies d’expansion.

Loudness n’était plus un groupe novice en ce début d’année 1985. Exception culturelle aidant, ils avaient déjà un solide track record sur leur terre natale et délivrait un hard rock racé, sorte de rencontre frontale entre Deep Purple et Van Halen. Leurs 4 premiers albums ayant émaillé chaque année du début des 80’s connurent un succès énorme auprès de kids Japonais en quête de reconnaissance du savoir-faire nippon en matière musicale. Si vous souhaitez mettre une oreille sur la production de ces premières années, chantée en grande partie en langue japonaise à l’exclusion d’une partie des refrains, n’hésitez pas à vous replonger dans le fantastique « Live-Loud-Alive : Loudness in Tokyo », témoignage complet d’un début de carrière prometteur. Dès lors, Loudness ne pouvait plus se limiter aux frontières d’une ile toujours jugée trop petite par ses occupants, et ce depuis la nuit des temps, source de si nombreux conflits avec ses voisins Asiatiques. L’invasion pouvait commencer. Le cuirassé avait son amiral en la personne du surdoué Akira Takasaki, guitariste funambule, co-fondateur du groupe en 1981 avec son second, le vice-amiral Munetaka Higuchi (RIP), reconnu comme le plus grand batteur de l’histoire de l’île des Samouraïs. Ami d’enfance du soliste, Masayoshi Yamashita prend la basse à propulsion thermique du vaisseau amiral, complété par un vocaliste-chanteur Minoru Nihara, qui fera bien des efforts à maîtriser au mieux la langue anglaise au fil des années.

Beaucoup parle d’imitation, voire de copie lorsqu’il s’agit de groupe Japonais. Certes l’inspiration Deep Purple et Van Halen, voire d’autres groupes est parfois forte, mais la virtuosité des musiciens, elle, n’est pas feinte. Elle est ancrée dans une culture patiemment construite à l’écoute des dinosaures de l’époque, ce qui n’a donc rien d’exceptionnel. Toujours cette peur du « péril jaune » par moment. Cet album est une prise d’assaut, dont le titre phare « Crazy Nights », laisse présager une traque sans merci. Cet hymne au riff reconnaissable dès les premières mesures est soutenu en permanence par une basse plombée et un gros hit de batterie. Les chœurs en soutien d’un chant conquérant feront de ce titre la carte de visite du gang Japonais hors de ses frontières. Il résonne encore au cœur de l’inconscient collectif. Dès lors, Loudness n’aura de cesse de poursuivre son invasion, à laquelle 3 titres nous suggèrent, de par leur nom, à s’en soustraire. Ainsi, « Get Away » est une invitation au speed rock, salutaire et dévastateur. Un riff simple et efficace sur un socle basse-batterie de métronome, à la limite de la rupture. Akira délivre un solo infernal à la Malmsteen avant une chute tonitruante à la batterie du sieur Higuchi. Les issues de secours à cette énorme salve nous dirigent vers un « No Way Out » et son riff à la Saga, en version énervée et électrifiée. Un morceau entraînant au final, aux sonorités singulières par rapport au reste de la production. Le « Run for Your Life » est un brin naïf dans son chant, un peu trop décalé par rapport au thème abordé, même si la construction du morceau en faux titre lent joué à contre temps sera illuminée par une partie de guitare plus complexe qu’elle n’y parait, puis un solo aérien d’Akira Takasaki.

Effectivement, la performance à la guitare d’Akira Takasaki est mémorable à plus d’un titre. « Like Hell », dès son introduction à la guitare, est une chanson à la structure moderne, au riff et au chant incisifs du début à la fin. Sur un mid tempo, la batterie claque comme une gifle assenée par Lino Ventura à Isabelle Adjani dans le film éponyme, avec en arrière plan un bassiste assurant des fondations sans faille. La reprise après le break introduit un solo, encore un, d’une belle fluidité, avec des montées et descentes de manches d’école. L’entame d’Akira sur « The Lines Are Down » en fait un titre assez proche de « Like Hell », ainsi que pour son riff inspiré accompagné de quelques arpèges entêtants et placés à bon escient. Une rythmique toujours carrée et un chant plus qu’honnête, sans oublier un break qui permet au titre de repartir de plus belle. Et ce solo magistral, comme cerise sur le gâteau. Du bien bel ouvrage, à redécouvrir. Tout comme ce « We Could Be Together » au riff d’inspiration Randy Rhoads (RIP), bâti pour être diffusé en heavy rotation sur les radios Américaines. Une attaque gigantesque à la guitare suivie de l’étalage du virtuose Japonais tout au long des 4 minutes 30 de ce titre. Jolie pépite de modernité, avec un chant et des chœurs en osmose. Un dernier titre bien speed avec « Clockwork Toy » et sa rythmique baston et l’envie d’engager un pogo avec ses potes, une bière à la main. Si le solo d’Akira resplendit encore de mille feux, Munetaka Higuchi et Masayoshi Yamashita assurent comme des dieux derrière le prodige. Si ça ne gagne pas, ça débarrasse et en l’occurrence ça déménage, on prend ce titre en pleine tronche avec délectation.

Loudness sait aussi se prêter à l’exercice des titres plus lents et bien lourds. Comme sur « Heavy Chains » et son fabuleux riff à la Scorpions. Très belle prestation de Minoru au chant, tout comme la basse omniprésente de Masayoshi. Difficile encore une fois de ne pas saluer l’énorme contribution d’Akira, tant sur le riff que sur son solo intersidéral. Un titre intemporel, magnifique et sensuel, un brin trop court. Enfin, Loudness s’essaye à la ballade rock, style Motley Crüe, l’accent nasillard de Vince Neil en moins. « Never Change Your Mind », titre qui accélère à peine, recèle un monstrueux solo tout en toucher, assorti des montées de manche qui vont bien. Le Japon détenait donc en Loudness un début de revanche. Produit packagé pour l’exportation pour certains, pépite du pays du soleil levant pour ce qui me concerne et quelques autres bonnes âmes. Une bien belle carrière finalement, entrecoupée de moments de gloire et de traversée du désert.

Un matin de l’hiver 1986 dans le quartier de Montparnasse, vers l’avenue du Maine. Une visite quasi hebdomadaire chez Juke-Box et soudain le tonnerre gronde en provenance d’une télévision. La foudre, des éclairs et il apparait comme une idole païenne, guitare crachant l’introduction de « Loudness ». L’écran, qui n’était pas encore plat à l’époque, branché sur la sonorisation de la boutique sur son volume maximum, diffusait la vidéo de Loudness en concert live. Rare de les voir, et enfin l’apparition, aussi inattendue qu’inespérée. En chair et en os, brushing et look ultime, toutes voiles dehors. Une attaque rapide et puissante, mais sans violence destructrice. Un déluge de décibels qui vous transpercent sans vous retirer un souffle de vie. Une attaque pacifique, en provenance du Japon. Le tonnerre vient de l’Est…


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27 Commentaires

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choahardoc - 15 Décembre 2012:

Tonnerre de Br'Est, quel papier!! Il est clair que la puissante promo autour de cette bombe a permis à Loudness de s'imposer en Occident. Je les avais d'ailleurs découvert par le biais d'une compil: Metal Fusion ou plus probablement The New Gladiator, je ne sais plus trop...

samolice - 09 Octobre 2013: Didier, allo, non mais allo, tu n'aurais pas oublié ta série de chros sur les premiers Loudness par hasard. Je les attends avec impatience. Pas facile à trouver en cd d'ailleurs ces albums. Y'a une version "original series" mais elle est hors de prix car épuisée.
BARONROUGE - 09 Octobre 2013: Samolice les Loudness sont facilement trouvable à bon prix sur Amazom , sauf si bien-sûr tu cherche les originaux.
ELECTRICMAN - 06 Mars 2019:

Rendons également hommage à Max Norman pour la mise en son de haut vol qu'il propose sur ce disque (ainsi que sur le suivant "lightning strikes").

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