Créé en 2006 dans notre chère capitale,
Decades Of Despair a su se créer un joli nom en matière de jeune métal extrême. Car des nouvelles formations influencées par les gros groupes du moment, il en est sorti des masses et au final beaucoup sont hélas restés au stade de la petite démo sans réelle envergure. Pour ces jeunes Parisiens, la première démo date de 2007 et elle baigne dans le deathcore ricain classique mais efficace teintée de death mélo suédois à la
Arch Enemy. Une démo 3 pistes qui a pourtant fait parlé d’elle…
Mais pour
Decades Of Despair, hors de question d’en rester là, la preuve avec ce premier EP 5 titres d’une production exemplaire voire même surprenante. Après avoir au préalable signé chez Foot
And Mouth Records (label qui a aujourd’hui cessé son activité), ayant déjà produit
Fall Against Fate ou encore XisForEyes, le quintet se fait enregistré leur nouveau CD par Julien Besnault et Sylvain Biguet (
Mistaken Element,
Klone). Le son est net, précis mais pas trop propre, histoire de rappeler les vieilles sonorités d’At the
Gates, influence principale du groupe. Car d’après les dires,
Decades Of Despair s’inspire principalement du groupe suédois et non d’un autre groupe américain au son similaire…
Pour ma part, le constat est à la fois indéniable et indubitable :
Decades Of Despair est influencé par
The Black Dahlia Murder. C’est un fait, c’est là, c’est clair et net. Entre le chant au timbre plus que similaire, la batterie effrénée et les guitares acérées proposant le même type de riffs, je peux dire « Y’a pas photo ! » On peut également y percevoir d’autres petites orientations musicales, sur certains morceaux et/ou certains passages ; des sources comme
As Blood Runs Black sur "
Born of
Human Repugnance" ou encore Annotations of an
Autopsy sur "Into the
Ocean’s Throat". Et pourtant, malgré cette influence poussée à l’extrême et ce manque d’originalité, la jeune formation arrive à imposer un tout petit peu sa patte grâce à un sens du riffing mélodique et mémorable, proposant une bonne douzaine de riffs entêtants sans jamais faiblir.
Le groupe envoie donc constamment du lourd durant ces cinq pistes, variant leurs sonorités autour d’un même death mélodique, entrainant, bourrin et lyriquement inspiré par une histoire de bataille entre l’homme et la mer (références à Poséidon,
Moby Dick, etc...). Le chant est d’ailleurs tantôt extrêmement criard mais maitrisé, oscillant par la suite entre le growl nerveux et les aspirations brutales typés deathcore. Ainsi, quelques pig squeals non stéréotypés viennent parsemer le death mélo scandinave de ce petit côté américain avec des passages metalcore/deathcore ; apportant ce qu’il faut d’actualité pour ne pas dépayser le jeune auditeur tout en restant dans du bon old school énervé.
Le batteur Sydney impressionne par sa vélocité à blaster ses tomes avec précision et frénésie, alternant souvent avec les roulements, les transitions et la double-pédale sur les parties aériennes. Du lourd pour un drummer infatigable, donnant pleinement sa contribution à des riffs hachés, des mélodies ultra-rapides, des saccades et autres ralentissements de tempo idéals pour mouliner en live. La basse ne se fait pas vraiment bien entendre et c’est bien dommage car vu le niveau et la rapidité des parties, on aurait espéré un côté un plus osé du côté des grosses cordes. Et en parlant de niveau, on peut allouer à
Decades Of Despair leur capacité à envoyer une palette de riffs fracassants, véloces et précis sans jamais faiblir, enchainant et ré-enchainant les passages tantôt monstrueux tantôt plus calmes (aussi rares soient-ils).
Bref, malgré un manque évident de personnalité regrettable, le combo parisien a réussi à enregistrer un premier EP prometteur, virulent et plaisant, au visuel et à la sonorité pros. Cette attitude positive mise à profit d’un univers mêlant death mélo old school et deathcore actuel sonne juste, sans temps mort ni fioritures samplées. Dommage que le groupe ait aujourd’hui splitté, un full-lenght plus personnel en aurait comblé plus d’un [EDIT : le groupe s'est depuis reformé].
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