Actif depuis 1992 autour de Fred et Xav, marqués par les réalisations cultes d’Earache Records, celles de
Napalm Death ou de
Terrorizer en tête,
Blockheads est une figure du grindcore hexagonal et un exemple de longévité. Prévu pour être enregistré par Miezko Talarczyk (
Nasum) avant la disparition tragique de l’ingénieur lors du tsunami thaïlandais du 26/12/04,
Shapes of Misery avait fait très forte impression à sa parution en 2006, notamment sur ma platine. Suite logique d’une telle qualité d'exécution et de multiples tournées où la passion domine, le groupe nancéien se voit consacrer vingt années de carrière en rejoignant la puissante écurie nord-américaine Relapse Records à l’occasion de son cinquième album,
This World Is Dead, et sa pochette en totale adéquation avec les thèmes sociaux abordés par le groupe en deux décennies.
Dans la lignée de son prédécesseur,
This World Is Dead consiste en une déflagration grindcore de 32 minutes divisées en 24 missiles destructeurs, plus une 25ème piste de 7 minutes où les têtes de pioche (=
Blockheads) s’aventurent plus particulièrement dans les terres oppressantes du sludge-doom, pour le peu de je m’y connaisse dans ce style. L’élément marquant d’entrée de jeu est l’incroyable intensité qui se dégage de l’album, notamment ce son de guitare compact et puissant, pourtant à loin des gros sons modernes et aseptisés. Si humainement le message est juste et jamais militant, la démarche musicale est tout aussi sincère, le quatuor se contentant d'un simple branchement et de l'envoi de la purée avec une efficacité redoutable, à la recherche permanente du rythme destructeur et du riff meurtrier, une démarche old school sans détour qui rappelle bien sûr celle de groupes comme
Napalm Death,
Brutal Truth,
Disrupt ou
Insect Warfare.
Outre cette puissance dévastatrice de tout instant, ces riffs & breaks qui déboulent en pleine tête, les rythmes cataclysmiques de Nico derrière les fûts, la force de
This World Is Dead réside aussi dans ses multiples joutes vocales, puisqu’autour de Xav le frontman / growler, on retrouve les chants tantôt criards ou survoltés de Nico et Fred, pour un surcroît de dynamisme et une sacrée dose de furie. Impossible de résister ainsi à l’assaut d’Already
Slaves ou d’un
Born Among
Bastards tout aussi impitoyable.
Dans la lignée globale de son redoutable prédécesseur, un côté metal et compact plus marqué,
This World Is Dead est à ce jour le disque le plus puissant et le plus ravageur de
Blockheads, confirmation incontestable d’une place méritée au sein de Relapse Records. Simples fans d’Earache Records durant ses jeunes années, notre quatuor français a côtoyé et côtoie les plus grands du style comme
Napalm Death,
Brutal Truth ou
Nasum, tout en conservant une force, une simplicité et une humilité dont il peut être fier. A titre personnel, son nouvel album reste ma plus grosse claque grindcore depuis l’immense World Extermination d’
Insect Warfare paru en 2007.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire