Depuis leur résurrection inespérée de 2008, les Américains d'
Helstar auront radicalement radicalisé leur propos en mettant davantage en exergue l'aspect le plus agressif de leur Heavy Thrash
Metal,
Power US. L'excellent
Glory of Chaos possédait bien quelques intonations Heavy et quelques accents mélodiques, mais il faisait un peu figure d'exception aux côtés d'un
The King of Hell plus rugueux et plus sombre. Un constat qui sera plus flagrant encore dès lors que l'on aura comparé ce disque à son successeur,
The Wicked Nest qui sort en cette année 2014 et qui, quant à lui, est dans l'exacte continuité du pénultième effort de cette formation originaire de
Houston dans le
Texas.
Une évidence que pourtant un remarquable et nerveux
Fall of
Dominion ne viendra pas corroborer d'emblée. Ce titre demeure, en effet, très empreint de mélodicité notamment fort de ce démarrage classique que ne renierait certainement pas les Allemands de
Primal Fear, pas plus que certains autres passages d'ailleurs comme, par exemple, des pré-chorus et des refrains où la voix de James Rivera se fait proche de celle de
Ralf Scheepers. Il faudra attendre un bon
Eternal Black et un superbe titre éponymes pour ressentir plus largement ces aspérités et cette noirceur. Trois morceaux qui constituent un triptyque magistral.
Bien évidemment d'autres sont, eux aussi, très plaisants comme, par exemple, le ténébreux et délicieusement lancinant
Cursed ou comme le bon Magormissabib au final dépaysant. Le nom de ce dernier étant issu des saintes écritures puisqu'il est celui que le prophète Jérémie donna à son persécuteur Paschhur, fils d'Immer et chef de la police du
Temple de Yahvé, lui promettant de terribles désastres (Le Livre de Jérémie 20 :3). Il peut être traduit par "terreur provenant de toute part".
Malheureusement, en outre de ce tableau idyllique, ce Wicked
Nest contient aussi quelques pistes moins réussies et moins convaincantes. Des titres qu'il est difficile de différencier les uns des autres tant leurs schémas semblent se confondre, tant leur inspiration semble relever d'un automatisme embarrassant et tant la prestation de James Rivera peine, en dehors de toutes considérations pour l'immense talent manifeste du musicien, à nous proposer une diversité qui, pourtant, serait la bienvenue (Souls
Cry, It Has Risen,
Defy the
Swarm). Fermons définitivement le chapitre de nos déceptions en parlant de Isla De Las Munecas. Instrumental de presque 4 minutes, on ne parvient pas véritablement à se passionner pour une telle démonstration.
S'il fut quelque part entre celui d'Iron Maiden et de
Testament, l'art de ce quintette texan semble désormais plus proche que jamais de celui de Chuck Billy et de ses acolytes.
The Wicked Nest, son huitième véritable album, en est un témoignage des plus cinglants. Sans nécessairement nous offrir le meilleur du genre, ni même le pire d'ailleurs, ce disque ne pourra en revanche égaler la perfection d'un somptueux
Glory of Chaos. Il reste néanmois tout à fait présentable et tout à fait appréciable.
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