Je m'attaque à un sujet très sensible. En effet, le fan de BM que je suis en temps normal s'attaque à l'idole, que-dis-je, au monument, l'idole des jeunes qu'est BMTH, affublé de son "charismatique" leader, Oli Sykes, qui n'a plus un centimètre carré de peau vierge. BMTH m'a plu, passé une époque. Je l'avoue, quand je découvrais l'univers de la musique violente, "
Count Your Blessings" et "
Suicide Season" m'avaient un peu retenu l'oreille. Et depuis, j'ai appris à apprécier la musique.
Non, je rigole. Je ne suis pas là pour critiquer gratuitement ce groupe, qui ne le mérite pas forcément. Même si tout m'énerve chez eux. De l'imagerie qu'ils emploient jusqu'au genre qu'ils se donnent, tout m'irrite. Je préfère de très loin mes habituels pandas hagards maniant la hache dans les forêts de Norvège. Enfin. Mais l'imagerie, ce n'est pas ce qu'il y a d'important dans un disque, non ? Du moins, pas ce qu'il y a de plus important. Bref.
Aussi irritants soient-ils, ces grands-bretons ont quand même du talent. Ces mots peuvent vous paraître sonner comme un blasphème sortant de la bouche d'un amateur de BM comme moi, mais force est de reconnaître que les musiciens ont un certain bagage technique, si l'on omet le chanteur (cette critique n'engage que moi, mais la voix éraillée de prépubère agressif ne m'a jamais vraiment transcendé). Ces musiciens ont un niveau très correct. Alors pourquoi, grand dieu, pourquoi s'évertuer à tartiner la même pâte sur le même pain de disque en disque ?
ATTENTION : LA SUITE DE LA CHRONIQUE ENTRAINERA PROBABLEMENT L'IRE DES FANS PURISTES DU GROUPE.
Après cet avertissement, permettez-moi de démarrer mon plaidoyer. Je suis quelqu'un de curieux, et c'est pour ça que j'ai fourré mon nez dans le dernier disque du groupe. Déjà, pour commencer, l'artwork est - avouons-le - relativement moche. Le titre du disque est, lui aussi, fin comme du gros sel : Il y a un enfer, crois moi je l'ai vu. Il y a un paradis, gardons ça comme un secret. A choisir, je préfère les frasques pornographiques de Cock and Ball
Torture (certes dans un autre registre).
Enfin bon, l'habillage du disque en lui-même n'est pas important, l'habit ne fait pas le moine, me dis-je pour me rassurer, essayant de trouver, dans ma naïveté naturelle, quelques excuses pour le groupe. Mal m'en a pris.
Et c'est parti pour douze titres de
Deathcore "MTV-approved". Parce que force est de constater que le groupe n'a pas durci le ton depuis "SS". C'est toujours aussi calibré, aussi fashion, avec la voix énervante d'Oli, qui excelle plus en imagerie qu'en chant (ça, par contre, c'est difficile à contester). Ne crachons pas dans la soupe, BMTH envoie le bois dans quelques (rares) morceaux, qui enchanteront les coreux qui sommeillent en chacun de vous (ou pas). "
It Never Ends", par exemple (dont le clip absolument hilarant doit être visionné par chacun de vous), est une chanson qui, en soi, n'est pas mauvaise. Mais qui sonne comme du prémâché, du prédigéré : un manuel de révolte adolescente prêt à l'emploi.
Ha, quand même,j'oubliais LA bonne surprise de ce disque : "Don't Go". Un petit côté mélodique et mélancolique bien sympathiques, l'instrumentale est parfaite, progressive au possible pour s'embraser dans un tourbillon de violence désespérée. Il suffirait juste d'enlever les voix : celle d'Oli et celle de la tasspé R'n'B qui se gargarise. Mis à part ces deux points noirs, la chanson en elle-même est une petite perle.
Mais deux bons titres ne font pas un bon disque. Le reste ? Boh, disons que BMTH fait du BMTH. En essayant cette fois-ci de péter plus haut que son cul avec des featurings (dont un avec un membre de
The Chariot - quel nom), des titres trop rebelles ("Fuck" est un titre affreux), et parfois même quelques expérimentations sonores inutiles (rapellant le titre "No
Need For Introduction" Jazzy, qui tombait comme un poil sur la savonette au beau milieu de la bouillie "
Suicide Season").
Pourquoi ai-je mis six ? Pour les deux bonne surprises (surtout "Don't Go", en fait), la production (toujours clean, ces anglais), et surtout pour l'imagerie, ce côté "on est rebelles et on s'assume" qui me fera toujours autant rire. Ne nous leurrons pas, BMTH est toujours calibré pour passer sur les chaînes télé et remplir les salles de concerts.
Question originalité, vous vous êtes complètement gourés de produit.
En résumé, le fan de BM que je suis est resté de marbre face à ce que j'appellerai très méchamment un "étron". BMTH, avec du recul, prend vraiment ses fans pour des cons en recyclant toujours la même chose. Après tout, ils ont trouvé ce qui fait vendre, pourquoi ne pas continuer ?
Pas mal pour les jeunes (et vieux) qui voudraient une introduction au monde de la musique violente (remarquez que je n'ai pas dit "metal"), et excellent pour les fans de metal pour se détendre et rire un bon coup.
Justement, BMTH "
Never Ends".
PS : à tout les fans qui s'apprêtent à cliquer sur "commenter" et à se déchaîner dans un torrent de colère, je vous invite d'abord à exprimer votre critique sur ce disque.
Mon Dieu, heuresement que ce genre de "chroniques" ne sont plus acceptés sur SOM...et heuresement que ce genre de "chroniqueurs" finissent toujours par déserter le site...
Quand un mec commence a se justifier au milieu de la chronique et à anticiper la réaction des "rageux", tu sais déjà que son texte sera à chier.
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