Auteur d’illustrations imparables pour de nombreuses formations deathmetal, comme
Suffocation,
Sinister ou
Decaying Purity, Jon Zig est également le growler attitré de deux groupes brutaldeath texans, Images of Violence et
Sarcolytic. Simple projet parallèle du dessinateur et de son collègue Steven Watkins, ce dernier est fondé fin 2003, lors de la réunion des deux acolytes avec le redoutable Ricky Myers, batteur des brutes californiennes de
Disgorge. La réunion se concrétise par un EP éponyme de trois morceaux en 2004, suivi d’une participation à un split-LP, notamment aux côtés de
Devourment. Les choses s’accélèrent quelques années plus tard, lors du déménagement de Ricky au
Texas, le groupe devenant alors une occupation prioritaire.
Fort d’un contrat avec l’incontournable label Uniqueleader, spécialiste en brutaldeath,
Sarcolytic se dirige en juin 2009 aux studios texans Amplitude Media pour les sessions de l’album
Thee Arcane Progeny. Rompant avec les propos stéréotypés contant crimes et horreur en tout genre, le groupe se penche sobrement sur "Le Livre Perdu d’Enki" de l'auteur russe Zecharia Sitchin qui, à partir de ses traductions de tablettes de l’époque sumérienne, soutenait les origines extraterrestres de l’homme (pourquoi pas). Sur ce thème, Jon Zig signe une superbe illustration dépliante, plaisir visuel réservé aux non-downloaders.
Musicalement,
Sarcolytic ne brise pas les carcans du style à première vue, se calant dans un brutaldeath technique de qualité, proche de ses homologues
Odious Mortem et
Severed Savior. Le timbre guttural monocorde de Jon Zig se rapproche d’ailleurs de celui d’Anthony Trapani, growler des deux formations citées. Les rythmes complexes, rapides et précis de Ricky Myers sont en revanche un atout de taille, support idéal pour les lignes de basse riches de Mark Denton et le riffing serré de Steven Watkins.
Outre ses qualités techniques indéniables, la force et l'originalité de
Thee Arcane Progeny résident dans ses ambiances particulièrement travaillées. A de multiples reprises,
Sarcolytic place des interludes qui donnent un corps et une cohésion à l’ensemble de son oeuvre. L’équilibre de chaque titre est ainsi judicieusement pensé, à l’image du départ tout en finesse du remarquable The Seed of All Beginning, suivi du double pédalage meurtrier de Ricky et des guitares lourdes de Steven. En outre, la brutalité deathmetal au coeur des morceaux cède régulièrement la place à des rythmes et riffs posés, pour citer les excellents Emissary et Resurected for
Bloodshed, maintenant un intérêt constant au fil de l’écoute, et permettant de belles montées en puissance après ces instants d’accalmie.
Enième formation nord américaine oeuvrant dans un style brutaldeath largement exploité,
Sarcolytic se distingue en revanche grâce au soin apporté à son concept spirituel, visuel et musical. Les qualités techniques irréprochables des interprètes, Ricky Myers en tête, et la volonté de suivre un fil conducteur reliant chacune des compositions, donnent ainsi une âme à
Thee Arcane Progeny et lui confèrent toute sa singularité. Homogène, loin d’un simple empilage de riffs, le premier album des texans prend plus de signification et d’importance à chaque écoute, gage de qualité et de longévité.
Fabien.
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