"La Pute de la Haine". Tout un programme, mon Dieu.
Massemord n'est effectivement pas un groupe qui fait dans la dentelle. Nous venons tout droit de Pologne, on aurait pu penser avoir à faire avec un groupe au son calibré à la
Behemoth/
Decapitated/
Vader. Mais non.
Massemord mène sa barque seul, depuis 2002, en dispensant un Black
Metal agressif, rapide, glorifiant la décadence, la perversion, le blasphème et le génocide.
Jusque là, rien de très original, me direz vous. Ce qui n'est d'ailleurs que la stricte vérité.
Massemord joue un Black somme toute assez classique, mais le joue extrêmement bien. Et vite. "
The Whore of Hate" est un disque supersonique, lourd, monolithique, rebutant à plus d'un titre. Le croisement démoniaque entre
Baphomets Horns,
1349 et
Infernal War.
Premièrement, la production est absolument excellente. Moderne sans être aseptisée, elle laisse une juste place à chaque instrument. Les guitares possèdent un grain similaire à celui de
Tower of
Flesh, son chaud et clair, qui permet à l'auditeur de prendre la juste mesure du talent des deux gratteux. Le groupe, a contre-courant de ce qui se fait dans la scène moderne actuellement, n'a pas investi dans un studio haut de gamme, n'a pas fait appel à photoshop pour sa pochette, ne consistant qu'en un infâme gribouillis. Et tant mieux ! Que c'est bon de ne pas avoir à faire à un ersatz de
Behemoth - la seule chose qui les relie à la bande de
Nergal n'étant que la technique des musiciens.
Car oui, les polonais de
Massemord sont excellents. Mention spéciale étant décernée à l'hallucinant batteur; Non pas pour sa rapidité, mais sa technicité. Martyrisant ses cymbales (la véritable marque de fabrique de
Massemord) sans vergogne, il donne à la musique du groupe un tout autre feeling que le classique couple "
Blast-Beat/D-Beat". Certains titres sont très véloces ("Eerie We Have To Be") quand d'autres sont beaucoup plus lents et lourds ("Eerie I Shall Become"). Le tout étant suffisament bien construit et varié pour que l'auditeur ne perde pas pied et évite la lassitude : en témoigne également les surprenantes interludes du très efficace "Praise the Whoredom".
Le hurleur vomit sa haine avec toute la conviction nécessaire - ce que lui réclame le cahier des charges. Sa haine personnifiée en des textes qui ne brillent pas par leur élégance. Meurtre, sadisme, destruction... Encore une fois, rien de neuf au pays de l'Art Noir. De toutes façons, les paroles ne sont pas indispensables à la bonne appréciation de l'objet.
En résumé, l'amateur de musique violente passera un excellent moment en écoutant ce disque, brûlot de Black
Metal enragé et engagé. Un très bon album, qui se contente d'envoyer le bois, et de le faire correctement. Je vous conseille d'ailleurs chaudement de vous pencher sur le reste de leur discographie bien fournie, notamment leur dernier objet en date, consistant en une seule longue chanson d'une demi-heure.
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