The White Goddess

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17/20
Nom du groupe Atlantean Kodex
Nom de l'album The White Goddess
Type Album
Date de parution 04 Octobre 2013
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album76

Tracklist

1.
 Trumpets of Doggerland (There Were Giants in the Earth in Those Days)
 02:07
2.
 Sol Invictus (With Faith and Fire)
 10:55
3.
 Bilwis (Sorcery and Witchcraft in Eastern Bavaria)
 01:06
4.
 Heresiarch (Thousandfaced Moon)
 11:10
5.
 Twelve Stars and an Azure Gown
 07:44
6.
 Der Untergang der Stadt Passau (Flaming Sword of the Watchers)
 01:32
7.
 Enthroned in Clouds and Fire (The Great Cleansing)
 09:55
8.
 White Goddess Unveiled
 11:22

Durée totale : 55:51

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Atlantean Kodex


Chronique @ Hellsheimer

31 Août 2013

Amen

Le but ultime que l’on se fixe pour son existence est bien sûr différent pour chacun d’entre nous. Fonder une famille, réussir sa vie professionnelle, réunir une collection, trouver un objet...Le Kodex...
Il est des livres, dont on a entendu parler, et dont on ne veut absolument pas voir ne serait ce que l’ombre de la couverture ou d’une page. Ne jamais tomber sur une bribe de traduction ou de citation dans un autre ouvrage, éviter les malédictions liées à leur lecture. Prier pour ne jamais en avoir eu vent...
Mais Il existe aussi et surtout des livres que l’on recherche, et ce parfois pendant toute une vie. Et que l’on ne trouve jamais. Soit parce qu’il n’existent tout simplement pas, simples rumeurs colportées par des siècles de traductions erronées et de superstitions venues d’un autre âge, soit parce que la folie des hommes en a détruit jusqu’à la moindre fibre. Les hommes et leurs croyances...
Mais parfois, la chance vous sourit et vous trouvez un indice par hasard. Ou parce que le destin l’a placé là, à un instant précis... pour vous...Une annotation sur une couverture défraîchie, un article dans une revue, la visite d’une bibliothèque oubliée remplie de livres poussiéreux...
Et quand vous tenez enfin dans vos mains fébriles le précieux trésor, que vous commencez à l’ouvrir, la lassitude vous envahissant, vous vous demandez comment vous avez pu sacrifier autant de temps à supporter la médiocrité de la plupart de vos ouvrages...

Ma quête a véritablement commencé en 2005 dans une petite ville d’Allemagne. Etant simplement en transit vers une autre destination, j’étais à 1000 lieues de savoir que mon avenir en serait totalement bouleversé. Ayant quelques heures à perdre, j’entrais par le plus grand des hasards dans une vieille librairie dont la devanture semblait provenir d’une autre époque. Elle était située au fond d’une impasse qui ressemblait plus à un coupe gorge qu’a une rue fréquentée par les flâneurs du dimanche. Cela semblait terriblement dangereux mais je sentais que c’était là le but de ma promenade...
J’entrais donc dans la boutique. La porte grinçait et la cloche qui annonçait le client me fit sursauter. L’ordre n’est pas le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque mon regard s’est posé sur les piles de livres entassés le long des murs, sur des étagères brinquebalantes ou sur des planches de bois simplement posées sur des tréteaux rongés par le temps. Heureux celui qui pouvait retrouver quelque chose dans tout ce fatras...
C’est alors que je remarquais celui qui devais être le propriétaire des lieux. Un homme sans âge, le cheveu rare et en bataille, une longue barbe grise posée sur une chemise noire surement issue de la garde robe d’un noble du moyen âge. Il ne prononça qu’un seul mot.
- Enfin...
Il me fit signe de le suivre. Intrigué mais surtout tiraillé entre un sentiment de peur me disant de fuir rapidement ces lieux et un autre attisant ma curiosité, je m’avançais vers le passage que venait de libérer un ensemble d’étagères en coulissant vers le sol...L’escalier en colimaçon nous amena dans une pièce sombre, au plafond si bas que je dû courber le dos pour pouvoir entrer. Pas d'électricité, mais simplement quelques bougies qui finissaient de donner un aspect lugubre à cette scène surréaliste. Le vieux se dirigea d’un pas décidé vers un bureau, ouvrit un tiroir avec une vielle clef rouillée sortie de nulle part et pris un ouvrage qu’il me tendit des deux mains. Lorsque je me décidais enfin à m’en saisir, un souffle glacé parcouru la cave, éteignant les bougies et me pétrifiant d’effroi. Je sortis rapidement mon briquet pour pouvoir retrouver un peu de lumière et me diriger vers l’étage. La lueur de la flamme était très faible et lorsque ma vue fut enfin habituée à cette demi pénombre, l’homme avait disparu. Je n’avais pourtant entendu aucun bruit...
Je remontais les marches quatre à quatre afin de sortir de ce lieu maudit au plus vite. Arrivé en haut, qu’elle ne fut pas ma surprise de me retrouver dans un endroit complètement désaffecté, rempli de poussière, de meubles brisés mais surtout vide de livres...
La porte de la boutique était barrée avec de vieilles planches clouées entre elles afin que personne ne puisse entrer. Ou sortir...Je remarquais alors une fenêtre dont la vitre était brisée et je décidais de m’en servir comme issue. Enroulant le livre dans un vieux chiffon trouvé par terre, je franchis cette ouverture providentielle pour me retrouver dans l’impasse.
Je pris rapidement le chemin pour retrouver la rue principale et la bouffée d’air chaud, les gaz d’échappement et la cohue de la rue me firent revenir à la réalité. Avais je donc rêvé? Ou fait une sorte de malaise? Une intoxication?
Dans ma main droite je tenais fermement un vieux morceau de tissu, protégeant un livre...

2013...
Enfin...
Je me remémorais le mot du vieil homme qui fut le seul qui me vint à l’esprit lorsque je sortis The White Goddess de sa cache...

The White Goddess est «seulement» le deuxième véritable album de Atlantean Kodex après Une tripotée de démos, split et EP. Et toutes ces petites choses ont permis, au fil des ans, au groupe d’obtenir un statut quasi culte. Le quasi étant là pour calmer les ardeurs des mauvais coucheurs et nous permettre de continuer à dormir tranquillement sur nos deux oreilles en évitant les quolibets habituels.
L’artwork est sobre. Une peinture montrant un personnage entre terre, ciel et mer. Rien de transcendant comparé à l’opus précédent donc mais l’intérêt est ailleurs, tout simplement dans la musique.
Atlantean Kodex, dont personne n’avait entendu parler avant The Goden Bough en 2010 mais qui est devenu le principal sujet de conversation dans le landerneau du Heavy Epique depuis, a une fois encore frappé très fort. Très, très fort. Dans les hautes sphères labellistiques, on nous décrit la bête comme un croisement entre le Manowar de Ross the Boss, Bathory (époque Twilight mais sans les vampires) et les seconds couteaux du Metal US (Fates Warning, Cirith Ungol, Warlord, etc). Seconds couteaux? Mais comme disait l’autre, oui, y’en a dedans.

On entame l’écoute en fanfare et en trompettes avec une intro du même nom (Trumpets of Doggerland (There Were Giants in the Earth in Those Days)). A noter que chaque morceau est sous titré comme pour donner lui donner une explication ou pour en faire un rapide résumé. Et cet intro nous amène doommement mais surement vers le premier titre, Sol Invictus (With Faith and Fire). On démarre a Cappela avant d’entrer dans le vif du sujet. Iron Maiden et ses harmonies à deux guitares n’est pas loin, si ce n’est qu’on est plus proche du Speed que du Heavy. Le parallèle avec Fates Warning vient surement du fait que les morceaux de AK possèdent de nombreux changements de rythmes et sont d’une grande longueur. En effet, sur les huit titres, cinq avoisinent ou dépassent les 10 minutes, les trois restants pouvant être considérés comme des intros ou des interludes. Trois courts passages certes mais indispensables à la continuité de l’album, composés presque exclusivement de bruitages, de narration ou de plages acoustiques (Bilwis ainsi que Der Untergang der Stadt Passau et leur coté Odens Ride Over Nordland/A Fine Day to Die). On retrouvera d’ailleurs ce schéma au départ de Twelve Stars and an Azure Gown (An Anthem for Europa). Le côté un poil prog se retrouve aussi sur Twelve Stars...qui alterne instrumentation acoustique et distordue.
Ce qui est surprenant à l’écoute de ce The White Goddess, c’est qu’on n’entend pas le temps passer. 11 minutes, ça peut paraître long pour un titre, mais ici, on se pose la question de savoir si on n’a pas appuyé sur un bouton par erreur pour arrêter le CD tellement il s’est terminé rapidement (le temps est relatif...).

Les guitares font dans la mélodie à outrance, que ce soit dans les rythmiques ou les (rares) soli. On ne peut pas parler vraiment de sobriété ici mais on ne fait pas dans la surenchère non plus. Atlantean Kodex a su trouver le juste milieu à tout les niveaux : musicalement et vocalement. La voix est le complément parfait de la musique. Plus aiguë ou plus grave et on se serait retrouvé avec un groupe de troisième zone, car la magie n’aurait pas autant opéré. Les mélodies vocales sont bien trouvées et fort bien travaillées. On est très proche de la façon de chanter d’un Eric Adams avec quelques octaves et le slip en peau d’huître en moins. On retrouve de ci de là quelques effets de voix (Heresiarch, Twelve Stars and an Azure Gown) utilisés dans un but de narration. Le chant fait aussi merveille lorsqu’il se retrouve quasiment seul comme sur Twelve Stars (encore), titre mid tempo, définition parfaite du mot épique. Définition renforcée par quelques légères nappes de claviers parsemées tout au long de cet album.
Le groupe utilise les choeurs énormément dans le style de Manowar ou de Bathory (Heresiarch (Thousandfaced Moon)), pour renforcer les lignes de chant les plus guerrières avec des oooooooooooooooohhhhhhhhhhhhhh bien sentis, tout comme sur Enthroned in Clouds and Fire.

Et de guerre il en est question avec la lourdeur de la batterie sur le commencement de Heresiarch. On sent la bataille qui se prépare et les troupes qui se mettent en ordre de marche. Le morceau fait dans le Manowar Like, lent comme un Kenyan qui court le cent mètres et lourd comme après un repas de communion, basse/batterie toutes voiles dehors. Et les trois dernière minutes de ce titre sont encore plus écrasantes que le reste alternant voix grave parlée, bruitages et Doom traditionnel.

Et alors me direz vous?
Ben, on n’a écouté que deux véritables titres en 25 minutes et on est épuisé, mon général. Car oui, AK n’a pas inventé le char d’assaut mais s’en sert admirablement pour vous écraser lentement mais surement la gueule.
Et ce n’est pas la suite qui va venir vous sauver de la mort atroce qui vous est promise. Vous en aurez d’ailleurs la preuve à la fin de Enthroned in Clouds and Fire (The Great Cleansing) lorsque sonnera le glas qui annoncera votre départ vers le Valhalla (si vous l’avez mérité, ce qui est loin d’être acquis).

The White Goddess Unveiled (Crown of the Sephiroth) clôture l’album du même nom avec ce léger coté Maiden dans l’intro et délaisse les passages lourdingues pour revenir à quelque chose d’un peu plus rapide dans les rythmiques comme pour le premier morceau.
Ceux qui sont encore debout pour les dernières minutes de l’album, verseront leur dernière larme sur le final avant de partir vers une destination inconnue dont seuls les Atlantes connaissent le chemin....

La fin est proche...On a touché de l’oreille l’ultime et le merveilleux. En 2013, Atlantean Kodex est la quintessence du Metal traditionnel dans tout ce qu’il a de plus parfait. Brûlez vos collections de cd impies en son honneur. Car s’il n’en reste qu’un, ce sera celui là.
Amen

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Hellsheimer - 07 Fevrier 2014: Apéro gratiné sans doute :-). Je ne relis jamais mes chroniques après les avoir postées. Bon là j'ai survolé un peu et effectivement, y'a de quoi monter un dossier :-)
LeMoustre - 30 Mars 2016: Avec le recul, un album tout aussi prenant, mais légèrement moins puissant globalement que le magique The Golden Bough. Epique, parfois intimiste, à la fois fluide et complexe, les Allemands délivrent ici, à l'image de la chronique de Hells, une page magnifique. J'aurai simplement aimé un peu plus de plans purement écrasants parfois, pour chipoter. Certains titres sont à pleurer de sensibilité, et si l'influence des premiers Manowar s'estompe quelque peu, Atlantean Kodex n'en garde pas moins majesté et lyrisme. Le jeu des guitares est parfois époustouflant et le chant mieux placé que sur The Golden Bough. Un très bel album et un groupe forcément à suivre.
Fyrnael - 27 Avril 2019:

Chronique passionante, mais malheureusement frustrante pour moi, car si j'avais l'eau à la bouche en débutant l'écoute de cet album, j'en suis ressorti très déçu. Peut-être que j'en attendais trop après ta chronique, mais une fois passé le très puissant "Sol Invictus", je me suis rapidement lassé, les morceaux me paraissant très redondants et pesants, limite pousifs et les mélodies peu accrocheuses, quoique bien exécutées. Je n'ai pas trouvé l'album mauvais, mais plutôt quelconque, et pour ma part, bien loin de l'engouement qu'il a semblé suciter. Après, c'est peut-être moi qui ai du mal à accrocher au heavy traditionnel, mais si cet album devient une référence du genre, je ne risque décidément pas de m'y plonger plus que ça =)

swit35 - 01 Décembre 2019:

Comme les copains le soulignent, l'assimilation de ce genre d'album n'est pas le fait d'une, deux ou 3 écoutes, mais bien une imprégnation plus profonde dans les différentes couches et influences de la musique du groupe... le sentiment que j'ai apres de nombreuses écoutes cumulées et comparatives des 3 disques, c'est effectivement que ce groupe est dans l'excellence, le respect des cultes anciens du Hard et la magnificience du Heavy Metal toute période confondue. Une synthèse en fait.

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