The Way of Defender

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16/20
Nom du groupe Arafel
Nom de l'album The Way of Defender
Type Album
Date de parution 10 Août 2003
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 The Birth
 06:21
2.
 Ten Shots
 07:37
3.
 The First Battle
 06:15
4.
 On the Dark Way
 07:56
5.
 The Ice
 06:32
6.
 Requiem
 08:15

Durée totale : 42:56

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Arafel


Chronique @ AlonewithL

02 Fevrier 2016

Un slave, qu’il soit d’obédience juive ou orthodoxe, ajoute toujours du temps au temps.

Quand on émigre, on amène la terre de ses ancêtres à ses semelles. Et parfois, on transmet ses bottes à ses propres enfants. Beaucoup de juifs russophones immigrants en Israël ont gardé la nostalgie des coutumes et de la culture des pays slaves, de même que leur progéniture ayant reçu le savoir de leurs ascendants. Les membres originels de la formation « Arafel » ne font pas exception, tout au contraire. Certains n’ont pas connu le pays de leurs parents, à l’exception de Leshii, natif d’Ukraine. C’est à Tel Aviv, en 1997, qu’est créé « Arafel », projet de metal épique destiné à transmettre et à célébrer ce lointain héritage slave. Ils vouent dans leur musique la bravoure des guerriers slaves du Moyen-âge aussi bien que n’importe quel projet pagan originaire de Russie ou d’Ukraine, parfois l’antisémitisme en moins. Les débuts sont pourtant assez laborieux. Une première démo, intitulée « Skazki Starogo Lesa », sort en 1999 sur un petit label letton. C’est la même année que Felius rejoint le projet, mais cela s’ensuit du départ du guitariste Leon Notik. Dans la foulée est planifiée la création d’un premier album, qui sera enregistré en Septembre 2002 aux studios Selani, en Pologne. Ce sera un concept-album basé sur l’icône historique russe Alexandre Nevski. « The Way of Defender » paraitra en 2003 dans une scène black/pagan épique pas encore très prisée. « Arafel » n’était, de toute façon, pas encore prêt.

Ce premier volume commence par une naissance, « The Birth ». Nous sommes tout d’abord saisi par un bel arpège froid, qui laisse quasi-immédiatement place à un black metal hargneux, pris sous un bon dosage mélo-atmosphérique. Malgré un certain répondant, nous y percevons de la maladresse, des difficultés pour tout articuler. On croit saisir au travers quelques influences de « Cradle Of Filth », un peu plus perceptibles dans la phase apaisante romantique en seconde partie de « 10 Shots », bien que les chœurs solennels présents s’en démarquent assez fortement. Un titre véritablement décousu, peu aidé par une batterie chaotique, dissonante. Pour l’instant, le pagan en provenance des pays slaves, tel que souhaité par le groupe est bien peu observable. Il se perçoit toutefois à travers le morceau « The Ice », qui avait fait l’objet d’un clip au visuel quelque peu suranné. Après une entame feutrée principalement acoustique, « Arafel » s’exprime par de violents à-coups lourds. C’est un peu plus tard aux premiers afflux mélodiques de claviers que nous percevrons très nettement les influences portées aux groupes « Butterfly Temple » et « Alkonost », alors fers de lances du folk/pagan russe. Même si le chant peine à se démarquer, le restant paraît très correct.

On pourra aussi s’attacher à leur morceau « The First Battle » ouvrant avec une belle ballade acoustique, gagné ensuite par la nervosité d’un black atmosphérique assez atypique, aux sonorités épiques, à l’enthousiasme musical parfois débordant, quelque part entre « Butterfly Temple » et « Finntroll ». D’ailleurs cette dernière influence va nous obséder sur une bonne moitié de l’écoute du présent ouvrage. Rien n’était envisagé ou pressenti pour qu’ « Arafel » s’intéresse de près ou de loin aux mélodies de sieur Sorvali. Pourtant, on enfonce le clou avec cette influence sur « On the Dark Way ». Une fois passé une longue entame poussive et concassante, on entend les mélodies folles et affolantes propre à la formation finlandaise. Le titre peine cependant à convaincre, et s’avère handicapée par des sonorités malmenées et peu reluisantes. Sa deuxième partie étant quand même plus sérieuse, utilisant davantage le pagan metal et s’illustrant aussi par une phase plus réussie aux chœurs et à l’acoustique. « Finntroll » vient refaire une descente dans le sombre, mais infrutueux « Requiem ». La musique y est plus ici sur un mode mid-tempo, c’est un espace de relative quiétude, assez riche en mélodies, mais n’apportant qu’un faible intérêt. Peu captivant.

Il s’agit là des débuts du groupe « Arafel », groupe israélien très engagé dans la production d’un pagan metal complétement étranger à son pays d’accueil, les yeux et l’esprit rivés vers le Nord, vers les steppes. La connaissance de ce premier opus nous permet de découvrir cependant que, hormis les thèmes, le groupe avait pioché à droite à gauche, dans des références parfois extérieures au monde slave, comme il était au départ sérieusement envisagé. Le pagan russe était encore faiblement représenté et ne passait guère les frontières des localités où elle exerçait. Quant au pagan ukrainien. Dans le contexte de l’année 2003, il n’était que faiblement représenté, et laissait persister de forts soupçons d’antisémitisme. Tout a beaucoup changé depuis. « Arafel » profitera aussi du changement. Des hésitations et des maladresses de « The Way of Defender », il n’en sera plus grand-chose par la suite. Un slave, qu’il soit d’obédience juive ou orthodoxe, ajoute toujours du temps au temps, mais parvient à terme à façonner les grands espaces par sa créativité.

12/20

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