The Tower

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16/20
Nom du groupe Vulture Industries
Nom de l'album The Tower
Type Album
Date de parution 27 Septembre 2013
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1.
 The Tower
 06:29
2.
 Divine - Appaling
 05:54
3.
 The Hound
 09:46
4.
 Blood on the Trail
 05:35
5.
 The Dead Won't Mind
 03:18
6.
 A Knife Between Us
 06:34
7.
 The Pulse of Bliss
 05:49
8.
 Sleepwalkers
 05:37
9.
 Lost Among Liars
 05:28

Bonus
10.
 Blood Don't Eliogabalus
 08:16

Durée totale : 01:02:46

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Vulture Industries


Chronique @ Bakounine

14 Septembre 2014

Une efficacité nouvelle, tout en conservant leur identité

Trop aisément assimilés à Arcturus à leurs débuts, les Norvégiens de Vulture Industries ont toutefois réussi à instiller leur propagande progressivo-avant-gardiste au sein du microcosme black metal grâce à deux premiers albums méritoires au plan musical et surtout un pouvoir scénique incomparable. Qui a déjà eu l'occasion de pouvoir assister à un de leurs shows hautement théâtralisés, ne peut être resté insensible au charisme du groupe, leurs chemises et leurs bretelles, et surtout leur leader-chanteur Bjornar E. Nilsen. Zébulon espiègle et facétieux aux imparables et photogéniques grimaces et mimiques de schizophrène en rupture de traitement, ce genre de personnage porte à bout de bras l'art total, tant musical que visuel, n'hésitant pas à ramener un escabeau sur scène pour l'arpenter ou un piloris pour s'y faire supplicier à base de lancer d’œufs, comme au Hellfest en 2012.


Pour autant, c'est par sa musique que le groupe s'est fait connaître et ses deux premiers albums sorti chez Dark Essence lui ont permis de se faire recruter par une pointure telle que Season of Mist. Ces deux premiers albums avaient leurs qualités et leurs défauts, « The Dystopia Journals », très complet et équilibré, mettait en exergue tout le potentiel d'un groupe à suivre, tout en restant assez proche de leurs références en bons natifs de Bergen qu'ils sont. Le second « The Malefactor's Bloody Register » tentait clairement de transcender ces références avec des aspects plus « Patoniens » et modernes, pour un résultat très correct mais in fine moins brillant qu'il n'était alléchant, la faute à quelques longueurs et titres plus dispensables et à une production légèrement brouillonne.


Ce « The Tower » était donc un album qui suscitait des attentes et des interrogations, et si je ne fais pas partie de ceux qui propagent inlassablement le credo : « 3ème album = Album de la maturité », ici force est de constater que c'est ce qui ressortira de l'écoute de ce dernier.
Évolution, plus qu'une véritable Révolution, voilà ce qu'est donc cet album tant sur le plan du packaging soigné et étrange comme à leur habitude que sur celui, primordial, de la musique, à l'image des deux premiers titres qui sont tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un morceau de Vulture Industries, personnel et étrange tout en restant très carré avec ces motifs empreints de toute la folie de l'univers post-années 1920 qui domine l'ensemble de la galette. Les textes sont du même acabit et non dénués d'un certain talent littéraire à l'image de ce « parallélisme chiasmatique » : « Why did we build it ? Because they hate us. Why do they hate us ? Because we built it. ».
Le tout reste malgré tout dans la veine de ce que Vulture Industries a l'habitude de proposer avec des titres dans les 5-6 minutes, pile poil entre les esprits des deux précédentes moutures.


La surprise sera plus conséquente par la suite avec le reste de l'album qui globalement prendra plus de risques, à l'image de la lente et maladive complainte « The Hound » durant presque 10 minutes à base de motifs rampants sur une batterie simpliste et obnubilée, juxtaposé à la furie d'un « Blood on the Trail » assez clairement le titre le plus catchy, rentre-dedans et efficace que les Norvégiens nous aient proposé jusqu'alors avec notamment des chœurs absolument fabuleux sur le refrain.
Une touche de modernité sera apportée avec notamment une voix très Mansonienne lors des couplets sur le monstrueux « The Pulse of Bliss », morceau à la structure classique très efficace, tandis que l'on trouve de nombreux morceaux planants et maladifs, dénués de toute l'énergie originelle du black pour en garder la noirceur et le coté néfaste, ainsi l'intermède apporté par « The Dead won't mind » ou la conclusion « Lost Among Liars » qui juxtapose des roulements de batterie militaires du style « annonce d'une exécution » à une rengaine instrumentale pouvant faire penser à ce que ferait un orgue de barbarie (sans la sonorité toutefois). L'intro d'un « A Knife Between Us », quant à elle, ne déparerait pas dans le folk-country-doom étrange des fameux Those Poor Bastards.
Le groupe nous régalera par ailleurs en titre bonus de leur fameux arrangement devenu un titre-phare en concert : « Blood don't Eliogabalus », savoureux mélange du titre « Blood Don't Flow Streamlined » issu de leur premier album et d' extraits d'« Eliogabalus » et de « Sacrilegium » du mystérieux groupe avant-gardiste italo-slovène Devil Doll.


Vulture Industries fait donc mouche avec cette nouvelle offrande, leur meilleure à mon goût en conservant leur identité propre et facilement reconnaissable, mais en la saupoudrant de quelques innovations tout en trouvant une efficacité et une énergie nouvelles sans se perdre dans les quelques longueurs qui émaillaient « The Malefactor's Bloody Register » ni verser dans l'easy-listening avec aucune structure passe-partout ou presque.
Sans renier leur passé, les Norvégiens semblent avec cet album se dégager la voie pour un futur qui devrait leur sourire, grâce à un surplus de maturité qui, combiné à leurs qualités naturelles et évidentes depuis leurs débuts, pourrait fort bien leur donner les clefs pour tout dévaster sur leur passage.

1 Commentaire

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GoddamnBiniou - 22 Septembre 2014: J'ai été un peu déçu par la perte du côté fou-fou du précédent album sur cette nouvelle offrande. Les nouvelles compositions sont en général plus posées et peuvent avoir quelques longueurs mais restent d'une richesse passionnante. Le groupe continue d'affirmer son identité et établie une atmosphère unique. Moins bon que le précédent pour moi donc mais une sacrée pièce tout de même.
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