Depuis l’essor de la scène post black au milieu des années 90, la scène norvégienne n’a cessé de s'illustrer grâce ses nombreux électrons libres, à l’image de
Ved Buens Ende,
Fleurety,
Ulver ou
Arcturus, le nouveau venu se nommant
Vulture Industries. Nouvel arrivant ?
Pas exactement, puisque le groupe se forme en 1998 à Bergen sous l’impulsion de son leader Bjørnar Erevik Nilsen, adoptant son patronyme actuel en 2002 lors de la sortie de sa première démo. La formation signe alors avec le label norvégien
Dark Essence, puis s’embarque aux Conclave &
Earshot Studios dès la fin d'année 2006 pour les sessions de son premier album
The Dystopia Journals.
Sur les traces d’
Arcturus et
Age Of Silence,
Vulture Industries délivre un dark progressif de toute beauté, sur une assise rythmique plus massive, et magnifié par de nombreuses touches de pianos, des guitares acoustiques, des violons et un violoncelle, contribuant chacun à la richesse globale et à la sensibilité de ses atmosphères, profondes et mélancoliques, à l’image des superbes titres d’ouverture Pills Of Conformity et
Blood Don’t
Flow Streamlined.
Le chant clair de Bjørnar Erevik Nilsen éclaire idéalement la musique, se mêlant à quelques intonations black parcimonieuses, renforçant brillamment le contraste au sein des morceaux. Son timbre est en revanche beaucoup trop proche de Garm sur La Mascarade
Infernale, rendant la comparaison entre les deux albums inévitable, malgré des titres moins complexes, théâtraux et grandiloquents, ainsi qu’un son plus compact et des guitares plus en avant.
Mais au fil de ses écoutes,
The Dystopia Journals parvient à imposer la douceur et la noirceur de son propre univers, à la fois envoutant & obsédant, multipliant les arrangements subtils et les soli aériens, qui maintiennent habilement l’auditeur sous son charme, lui faisant dès lors oublier le parallèle persistant avec le joyau d’
Arcturus. Enfin, malgré une légère baisse d’inspiration le temps de The Crumbling
Realm, l’album monte de nouveau en intensité, atteignant son apogée sur le titre de clôture, le sublime Grim Apparitions, avec ses accents plus expérimentaux, ses mélodies imbriquées et son final d’une puissance émotionnelle saisissante.
Grâce à la sobriété et à la force de
The Dystopia Journals,
Vulture Industries s’impose directement parmi les formations les plus prometteuses de la scène dark progressive norvégienne, se recommandant bien sûr aux fans de
Winds,
Arcturus et
Age Of Silence. Son accomplissement et sa pérennité passent toutefois par l’affranchissement de ses influences évidentes, bien que sa classe couplée à son talent permette d’afficher un réel optimisme de ce côté.
Fabien.
Gros boulot au niveau du chant.
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