The Song of Desolation

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15/20
Nom du groupe Thy Despair
Nom de l'album The Song of Desolation
Type Album
Date de parution 08 Mai 2020
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Free One
 03:34
2.
 Sabbath
 04:15
3.
 Fear and Despair
 03:13
4.
 Burned by Love
 03:57
5.
 Last Breath
 03:47
6.
 War
 03:40
7.
 Army of Dead
 04:22
8.
 Falling Star
 05:46
9.
 Ghost Rider
 05:07
10.
 Falcon
 05:06

Durée totale : 42:47

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Thy Despair


Chronique @ ericb4

14 Juin 2020

Dévastateur, chaotique et ténébreux, le message musical glace le sang autant qu'il enchante...

Deux années envolées déjà depuis son introductif et pénétrant EP « The Free One », et voici l'expérimenté et talentueux sextet urkrainien originaire de Kiev à nouveau dans la course, doté, cette fois, de son premier album full length, « The Song of Desolation », signé chez le puissant label italien Rockshots Records. Nous sont ainsi livrées 10 pistes, dont trois issues du précédent opus, égrainées sur un ruban auditif de 43 optimales minutes, à nouveau inspirées par Tristania, Atargatis, Darkwell, Draconian, et consorts, le combo continuant d'officier dans un metal symphonique gothique aux relents dark à la fois épique et empreint de mystère et de noirceur, calé sur le schéma oratoire devenu classique de la Belle et la Bête.

Prudence est mère de sûreté, dit-on, un adage suivi à la lettre par la troupe, cette dernière espaçant ses productions de plusieurs années chacune. Aussi nous livre-t-elle son premier single « Beyond Athanasy » en 2011, soit, cinq ans après sa sortie de terre, suivi, en 2015, d'un second, « The Free One », lui-même précédant l'EP éponyme écoulé quelque trois années plus tard. Le temps pour nos acolytes de peaufiner leur ingénierie du son tout comme leurs compositions, ayant témoigné jusqu'alors d'une inspiration féconde et d'une technicité éprouvée. Un constat nullement démenti sur ce nouvel arrivage, jouissant en outre d'un enregistrement de bon aloi et d'un mixage équilibré, doublés d'arrangements difficiles à prendre en défaut. Mais suivons plutôt la frontwoman Elin, la claviériste Navka, le guitariste et vocaliste Phil, le guitariste Strike, le bassiste Anton et le batteur Alex dans leurs pérégrinations...

C'est volontiers sur des charbons ardents et dans une orientation dark gothique symphonique que nous projettent nos compères, trouvant ainsi les clés pour nous rallier à leur cause. Ainsi, nous assaillant par leurs riffs acérés adossés à une rythmique sanguine, l'offensif et vénéneux « The Free One » tout comme l'up tempo progressif « Sabbath » nous agrippent à la gorge pour ne plus nous lâcher une seule seconde. A la manière de Draconian, dans un cas comme dans l'autre, l'atmosphère s'alourdit au fur et à mesure de notre progression jusqu'à nous amener à pénétrer dans de bien sombres espaces et à côtoyer les plus lugubres des créatures. Même ambiance chaotique, toutefois assortie de chatoyantes lueurs, à l'aune de « Falcon », énigmatique et chavirant effort à mi-chemin entre Tristania et Darkwell. Aussi, le sang se glace-t-il à chaque fois sous les assauts répétés des serpes oratoires du growler, celles-ci venant en contre-point des cristallines inflexions de la belle. Frissons garantis...

Sur un même modus operandi mais dans une perspective plus symphonisante que gothique, le collectif ukrainien parvient là encore à tirer son épingle du jeu. Ce qu'il nous prouve à l'aune de « War » magmatique et orientalisant manifeste à mi-chemin entre Tristania, eu égard à son cheminement d'harmoniques, et Darkwell, au regard de ses fines nuances mélodiques. Dans cette tourmente évoluent d'ondoyants gimmicks guitaristiques, une basse éminemment vrombissante, sur fond d'ondulantes nappes synthétiques, le corps orchestral gagnant alors en intensité ce qu'il ne perd nullement en substrat mélodique. D'autre part, non sans rappeler un Within Temptation des premiers émois, l'offensif « Burned by Love » nous gratifie de deux soli de guitare doublés de fins arpèges au piano. Dans ce chaudron bouillonnant, le duo mixte en voix de contrastes offre une palette étendue du spectre vocal de chacun des belligérants. Soumis à un vaste champ de turbulence et enivré par les impulsions coalisées de nos deux acolytes, le chaland ne pourra que malaisément esquiver un headbang subreptice.

Un tantinet moins véloces, tantôt anxiogènes, tantôt engageantes, d'autres pistes n'en trouveront pas moins grâce aux yeux de l'aficionado du genre. Ainsi, le ''tristanien'' mid tempo syncopé « Fear and Despair » tout comme le mid/up tempo « Last Breath » nous plongent dans un lugubre mais prégnant paysage de notes tout en disséminant de soudaines accélérations du convoi instrumental. Dans l'ombre d'Atargatis, le second effort conjugue de délicates gammes au piano et des riffs acérés, laissant entrevoir les volutes haut perchées de la sirène, d'une confondante tenue de note. Plus sombre encore, tout en nous octroyant de fugaces éclaircies, le low tempo progressif « Army of Dead » se plaît à nous bringuebaler comme pour mieux nous retenir. Et la sauce prend. Quant à l'entraînant et gracieux « Falling Star », dans la veine de Darkwell, c'est d'un battement de cils que son entêtant refrain tout comme son fin legato à la lead guitare happeront le pavillon du chaland. Dans cette mouvance, on retiendra encore « Ghost Rider » pour ses couplets finement esquissés et quelques assauts placés çà et là sur notre parcours.

Aussi, la troupe ukrainienne a-t-elle retenu les leçons de son passé, proposant aujourd'hui une œuvre à la fois chaotique, palpitante, empreinte de mystère et de charme, témoignant d'une ingénierie du son plutôt soignée, transpirant la maturité compositionnelle de ses auteurs, ne se laissant toutefois dompter qu'au fil des écoutes. Plus diversifié sur le plan rythmique et atmosphérique que son prédécesseur, cet opus rend compte, par ailleurs, d'un potentiel technique affermi et de lignes mélodiques plus finement esquissées. A nouveau, les déambulations oratoires de nos deux vocalistes, alors en parfaite symbiose, magnétiseront un tympan déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. En dépit du peu de prises de risques consenti et d'une identité artistique encore en friche, l'intrigant et pénétrant propos poussera à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. L'aventure se poursuit sereinement pour nos six gladiateurs...


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