The Sinner Rides Again

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17/20
Nom du groupe KK's Priest
Nom de l'album The Sinner Rides Again
Type Album
Date de parution 29 Septembre 2023
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1.
 Sons of the Sentinel
 04:12
2.
 Strike of the Viper
 02:25
3.
 Reap the Whirlwind
 03:34
4.
 One More Shot at Glory
 04:28
5.
 Hymn 66
 04:36
6.
 The Sinner Rides Again
 04:41
7.
 Keeper of the Graves
 05:41
8.
 Pledge Your Souls
 04:28
9.
 Wash Away Your Sins
 06:29

Durée totale : 40:34

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KK's Priest


Chronique @ Eternalis

22 Octobre 2023

"The Sinner Rides Again", comme son nom l’indique, est surtout un véritable message d’intention

“Il n’y a jamais que deux choix. S’occuper à vivre ou s’occuper à mourir”
Stephen King

Never die. Un mantra. Un leitmotiv. Voilà ce qui semble animer KK Downing depuis des années, pendant ses quarante années au sein de Judas Priest mais également depuis son départ / éviction qui laisse une plaie béante n’étant visiblement toujours pas prête à être refermée.
Il y a eu les critiques par presse interposée, puis les appels du pied, puis l’intronisation au Hall of Fame avec un retour sur scène qui, de l’aveu du principal concerné, fut un désastre (lui qui ne digère clairement pas le fait d’avoir été légitimement appelé suite à la déclaration de la maladie de Parkinson de son ancien comparse Glen Tipton). Tout cela n’empêcha pas les prêtres du metal de continuer leur chemin, de sillonner le monde pour la tournée du très bon "Firepower" avec un Andy Sneap secondant Richie Faulkner malgré un manque évident de charisme (au moins autant qu’il est un impressionnant ingénieur du son). Quid de KK, dans ce contexte, forcé de prendre sa retraite ?

La formation de KK’s Priest ressemblait presque à un prétexte, une vengeance sans lendemain pour avant tout montrer qu’il était là. Rappeler Tim Owens (chanteur du Priest sur "Jugulator" et "Demolition") ressemblait à un gimmick et les multiples rappels, clins d’oeil ou “easter eggs” (appelez ça comme vous voulez) n’ont pas caché un "Sermons of the Sinner" plutôt pauvre, sorte de cover band d’un Judas faisant son âge et manquant simplement d’un intérêt propre. One shot donc (ce que Tim Owens est de plus habitué) ?

Une petite surprise arrive donc avec la sortie de "The Sinner Rides Again", débordant toujours de référence au Priest. Mais après tout, comment en vouloir à KK qui a œuvré toute sa vie pour le groupe, écrit une bonne partie des titres, pris les décisions fortes quand le bateau tanguait et qui, de ce fait, ne fait aucune récupération artistique puisqu’il en est l’auteur initial. L’objet est surtout de savoir s’il possède un intérêt musical et, là dessus, nous pouvions avoir de nouvelles frayeurs.
Des frayeurs ? Des doutes ? Fan de peu de foi que nous sommes … car Downing vient juste de sortir ce qui pourrait être son meilleur album depuis "Painkiller" ! Oui, vous avez bien entendu et je n’exagère pas ! Des années lumières au dessus du premier essai, renvoyant très loin les deux opus avec Owens au chant et surtout bien au-dessus des opus du come-back des années 2000 ("Angel of Retribution" et "Nostradamus").
La setlist prête à sourire tant les noms sont évocateurs. On évoque le Sentinel (“Sons of the Sentinel”), le Sinner encore, on reprend des anciens thèmes (“One More Shot of Glory”) mais surtout, on se prend une première énorme baffe pour la production de Tony Newton, beaucoup moins pataude et rondelette que sur le précédent opus.
Dès "Sons of the Sentinel", ce sont des riffs en béton armé (putain, sortir ça à 71 ans !), une ligne mélodique bien tramé, un chanteur encore plus agressif que sur précédentes sorties (le Metal God actuel, c’est lui) et déjà un refrain qui fait mouche. La base rythmique est en acier trempé et rappelle les belles heures des années 80 et on se prend à rêver du parfait mariage entre le heavy fondateur et une production actuelle, superbement modernisé par les apports certes modestes mais bien réel d’un A.J Mills deux fois plus jeune que sa doublette guitaristique.

"Strike of the Viper", en un peu plus de deux minutes, dévale et emporte tout sur son passage, avec un côté saccadé et radical comme Tim l’avait fait avec Beyond Fear après son départ du Priest. C’est efficace. Ça tape fort, mais surtout bien et avec une maîtrise de vieux briscards (qu’ils sont évidemment) capable de placer le lead mélodique, le soli ou le cri juste où il faut sans en mettre partout. "Reap the Whirlwind" aurait carrément pu être sur "Screaming for Vengeance" ou "Defenders of the Faith" tant son riff d’intro sent bon le old school, bien que la double pédale, la fureur qui s’en dégage et les lignes vocales soient beaucoup plus actuelle, tout en respirant à 300% le heavy metal, le cuir, les chaines et les cornes du diable pointée vers le ciel. Ce qui en ressort, c’est que les patrons du metal, ce sont encore eux et c’est assez admirable à cet âge (encore plus lorsque l’on a plus rien à prouver et que l’on pourrait tranquillement rester à la maison).

Cette résilience, cette force de caractère, émane parfois dans des registres moins traditionnels. Sur un "One More Shot of Glory" évoquant par bribes la mélodie originelle mais avec un refrain plus posé (quelle voix quand il explore ses graves qu’il double avec son timbre aigu caractéristique) ou encore sur le très réussi "Keeper of the Graves" et son intro de cathédrale, très solennelle (ce qui avait été tenté mais avec moins de réussite sur "Sermons of the Sinner"). Tim y est encore à son aise, même sur ce registre quasiment narratif, très sombre, avant qu’un riff n’embrase la composition pour lui donner des allures plus progressives. S’il ne faut pas attendre une réelle originalité, on notera néanmoins la volonté de varier les structures, de ne pas sombrer dans la facilité trop aperçue sur le premier essai. Il en sera de même sur le titre éponyme, débutant de façon acoustique pour prendre le temps de dévoiler son jeu beaucoup plus musclé et mid tempo.
"Wash Away your Sins" clôturera 40 minutes trop courtes par une superbe composition de six minutes comme aurait pu l’être un "Blood Red Skies". Une longue montée en puissance qui donne des frissons, tellement bien chanté par un Owens en état de grâce (à croire qu’il n’était vraiment pas concerné par le premier disque tant la différence est impressionnante) qu’il devient urgent de ne surtout pas sous-estimer cet album !

A l’heure où Judas Priest vient d’annoncer un nouveau disque pour l’année prochaine, il n’y a plus à attendre pour profiter du meilleur du heavy metal traditionnel pour l’une des plus grosses surprises de l’année tant on n’attendait plus KK à un tel niveau, une telle intensité et surtout une telle inspiration en 2023. Si tout n’est pas parfait et qu’on n’oubliera pas quelques facilités (ces fade out qui tombent de nulle part pour finir un morceau brutalement ou encore ces multiples rappels au Priest qui feront autant sourire certains que agacent d’autres), "The Sinner Rides Again", comme son nom l’indique, est surtout un véritable message d’intention, pour crier haut et fort qu’il est toujours là et avec une rage bien présente. Total respect.

3 Commentaires

17 J'aime

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Lemmy80 - 23 Octobre 2023:

En effet Eternalis, belle pièce qu'il convient d'écouter avec le plus grand respect tant la prestation fait mouche ! bravo aux anciens.

 

 
Madness77 - 24 Octobre 2023:

Excellent album en effet j'aurais mis un 17 moi. Par contre des années lumières supérieures au premier opus n'exagérons rien c'était quand même pas mal du tout c'est certain que ce deuxième album est plus intense que son prédécesseur pour le coup était plus variés aussi dans ses compos. 

PhuckingPhiphi - 26 Octobre 2023:

N'ayant pas joint ma voix au concert des commentaires dubitatifs et mollement enthousiastes qui avaient accompagné la sortie du premier album – que j'ai pour ma part trouvé très honorable, voire carrément redoutable à certains moments, nonobstant son côté "je fais du Priest plus que Priest et je vous emmerde" parfois un peu trop évident –, j'attends donc l'arrivée du facteur avec une belle confiance, puisque tout le monde semble d'accord pour dire que celui-ci est (encore) mieux. KK en a encore sous la semelle (oui, je sais, c'est nul) et ça se sent (bis) !

En espérant avoir l'occasion de voir ce que ça donne en live, même si Ripper sur scène, ça chante bien mais c'est rarement débordant de charisme.

Merci pour la KKro ! :)

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